Il y a du beau monde qui participe à ce premier album des Français de
SOLSTITIUM : le chanteur d’
IMPENDING TRIUMPH et d’
ANGELLORE notamment, mais également des instrumentistes officiant ou ayant officié chez
MALEVOLENTIA,
DEFRAKTOR… Un personnel hautement qualifié donc, qui va mettre tout son savoir-faire au service d’un
doom death metal fortement empreint d’une dimension
heavy metal épique.
Comme son nom l’indique «
Morgoth » s’inscrit dans l’univers de
Tolkien et, pour lui rendre hommage, il n’y a pas grand-chose qui ait été laissé au hasard dans cette sortie. La pochette déjà, absolument superbe, avec un logo hyper class, l’objet physique a vraiment de la gueule. Mais l’expérience positive ne s’arrête heureusement pas là puisque, tout au long de l’heure que dure le disque, les musiciens vont s’évertuer à créer des climats tantôt grandioses (« Immortal Pride ») en incorporant nombre d’éléments généralement associés au
metal folklorique (chant clair, instruments acoustiques, mélodies enivrantes), tantôt plus guerriers (voix
death, rythmiques plombées sur « Morgoth » par exemple), plus rarement intimistes (chuchotements, arpèges), avec toujours une qualité irréprochable au niveau des solos et, plus généralement, de la totalité de l’interprétation.
À ce titre, la grande force de ces douze compositions, c’est de ne pas être la somme des influences musicales de ses compositeurs mais bien une entité à part, avec son style propre, ses gimmicks, sa vision artistique. Dans ce contexte pluriel, les lignes vocales de
François Blanc sont parfaites : aussi à l’aise dans les
growls que dans des envolées plus lyriques ou tout simplement narratives, il est pour beaucoup dans la qualité du rendu final. Evidemment, le fait d’avoir à ses côtés un guitariste (
Sébastien Grenier) qui a de la bouteille, cela aide aussi pas mal à écrire des structures riches, complexes, non pas innovantes mais professionnelles de bout en bout. Et comme un bon groupe de
metal n’est rien sans une section rythmique impeccable, nous pouvons compter sur la complémentarité de
Lethal (batterie) et
Silvère (basse), qui ont déjà joué ensemble au sein de
DEFRAKTOR (et le premier également pour
JE, soit dit en passant). Cela apporte une belle homogénéité à «
Morgoth », une impression d’évidence qui transparaît de la première à la dernière note, cette émouvante ballade au parfum Viking qu’est « Long Live the King ».
Moi qui en général ai tendance à trouver
cheap les albums de musique dite folklorique, la faute à des mélodies vocales souvent trop bateau ou à un côté festif trop appuyé, je constate avec plaisir et satisfaction qu’aucun de ces écueils n’est présent dans «
Morgoth ». En effet, outre le fait qu’il y ait une trame de noirceur qui traverse l’ensemble des morceaux, les moments les plus légers ne se départissent jamais d’une certaine gravité mélancolique, soit grâce aux intonations du chanteur, soit par cette orientation
heavy doom qui m’évoque à l’occasion la beauté de
CANDLEMASS. Pour toutes ces raisons, et pour bien d’autres encore, je tire mon chapeau au quintette qui, dès son premier LP, impose une personnalité, une griffe, avec une écriture fouillée et pourtant limpide, l’écoute se faisant dans une progressivité quasi chapitrale, littéraire, pour un nouveau voyage dans l’univers fantastique de Tolkien. Un grand disque.
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