Selbst - Despondency Chord Progressions
Chronique
Selbst Despondency Chord Progressions
Il est temps d’arrêter tes petits mensonges car non, je ne crois pas que le Venezuela soit ton pays préféré question black metal. En plus je suis sûr que tu ne sais même pas où se trouve ce pays ! Ah si ? Tu es même à fond parce que tu as longtemps admiré Hugo Chávez. Et ? Et en plus tu connais et apprécie beaucoup le groupe de black metal SELBST ? Oh non, je ne juge pas même si cela peut paraître contradictoire. C’est que leurs visions du christianisme divergent particulièrement. Mais c’est vrai, cela n’empêche pas de vénérer l’un et l’autre en même temps. Ce serait plutôt si l’unique membre de cette formation, N, faisait les louanges de l’ancien président qu’il y aurait de quoi se poser des questions.
SELBST est actif depuis 2010, mais il n’a sorti à ce jour que trois albums. Le premier a tout de suite tapé dans l’oreille en 2017 du label roumain Sun & Moon Records. L’ascension a été fulgurante et c’est Debemur Morti qui a tout de suite pris la main pour la sortie en 2020 de Relatos de angustia. On en avait parlé ici et on avait mis un 8.5/10 bien mérité ! Eh bien 4 ans plus tard, le groupe est de retour, toujours sur le même label. C’est logique car sa musique est véritablement dans l’esprit de ce que signe habituellement l’écurie française. Les 7 compositions de Despondency Chord Progressions sont ainsi particulièrement carrées, jouant avec le black orthodoxe et le dissonant dans une approche très actuelle et avec surtout beaucoup de maturité.
Il y a donc évidemment des similitudes avec BLUT AUS NORD, AKHLYS et compagnie, mais dans une version moins oppressante, bien plus à la recherche de la lumière salvatrice que dans l’apitoiement dans les Ténèbres. Il y a bien des pistes qui sont plus chargées en agressivité, qui creusent l’obscurité, comme la première, « La encarnación de todos los miedos », qui a aussi la particularité d’être en espagnol. Mais pratiquement tous les morceaux incluent des éléments divers, montrant l’ouverture d’esprit du groupe et surtout son talent pour maintenir l’auditeur sur le qui-vive. Il peut se passer beaucoup de choses dans une composition de SELBST, et c’est toujours pour le meilleur. « When True Loneliness Is Experienced » commence avec une guitare électrique aux senteurs progressives, « Third World Wretchedness » change bien de rythme en son sein et va rappeler des ambiances à la NACHTMYSTIUM, « Chant of Self Confrontation » intègre très intelligemment des vocaux clairs au moment le plus tendu du titre… Il n’y a vraiment aucun temps mort sur cet album de 44 minutes, et il donne envie d’être réécouté, pour se familiariser avec lui, ou plutôt pour l’apprivoiser. Ce n’est donc pas une déception du tout, mais bien une confirmation. Une bonne sortie à la Debemur, quoi.
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