Justice Divine - Justice Divine
Chronique
Justice Divine Justice Divine (EP)
Pour un peu, on aurait presque du mal à suivre le père Cadiou dans ses diverses aventures tant il les multiplie ces dernières années. Après Thrashington DC, Syndrome 81, Mentalité 81, Prisonnier Du Temps, Grisaille et Fine Équipe, le voilà aujourd’hui de retour avec Justice Divine, un projet qui n’est évidemment pas si éloigné que ça de ces sonorités Punk Rock qu’il affectionne tant mais qui s’avère néanmoins suffisamment différent de ce qu’il a pu faire par le passé pour ne pas tomber dans la redite.
Né de la seule imagination de l’infatigable brestois, ce projet qui réunit aujourd’hui quelques musiciens du cru passés chez des groupes tels que Syndrome 81, Le Mamøøth, Arnaud Le Gouëfflec, MC Viper et probablement quelques autres a sorti en décembre 2024 un premier EP éponyme via Destructure Records (Meat Shirt, Syndrome 81, Deletär, Litovsk...) et À La Carte Records (Plight, Bleakness, Broken Hand, All Under Heaven...). Un disque enregistré et mixé il y a près d’un an par monsieur Cadiou dans son propre studio (At The Movie Recordings), masterisé par Brad Boatright himself (16, All Pigs Must Die, Blind To Faith, From Ashes Rise, Integrity...) et illustré sobrement par l’indécrottable Hugues Le Corre (Frustration, Syndrome 81, Mentalité 81, Grisaille, Prisonnier Du Temps, Meat Shirt, Fine Équipe, Amanda Woodward…).
Mais alors, de quoi est-il question ici exactement ? Eh bien avec Justice Divine, Lionel Cadiou dit Jacky a choisi d’explorer de nouvelles contrées en exprimant en musique son amour pour des sonorités Goth Rock, Cold Wave et Post-Punk non plus sous-jacentes comme cela a pu être le cas auparavant chez Syndrome 81 mais bel et bien prépondérantes. Ce parti-pris se traduit sur ce premier EP par une production plus froide qu’à l’accoutumée avec notamment une batterie feutrée à la coloration naturelle mais néanmoins synthétique. Mais ce n’est pas tout puisqu’au-delà de cette production à la fois moderne mais qui pourtant ne manquera pas d’évoquer la musique des années 80 à tous ceux qui y ont un jour goûté (des réminiscences faisant autant écho à The Sisters Of Mercy que Killing Joke, Joy Division, Depeche Mode ou bien Echo & The Bunnymen), la musique de Justice Divine est caractérisée également par l’usage quasi-systématique d’un synthétiseur dont les nappes plus ou moins discrètes ne vont jamais venir s’imposer ni prendre le pas sur les autres instruments (sauf sur le titre "Chasseur d’Ombres", interlude instrumental tout en synthétiseur) mais plutôt apporter à la musique de Justice Divine une couleur délicieusement rétro dont les créatures de la nuit et autres âmes tourmentées se régaleront avec délectation.
Si sur le papier ce genre de formule pourrait se suffire à elle-même, tous ceux qui suivent de près les pérégrinations de monsieur Cadiou seront probablement ravis de lire que notre homme a su insuffler à la musique de Justice Divine ce qui faisait en partie le charme de ses autres projets. En effet, il convient une fois de plus de saluer l’excellent travail mélodique réalisé par le Brestois tout au long de ce premier EP, que ce soit à travers certaines séquences particulièrement irrésistibles (je pense notamment aux riffs principaux de "Laisse Moi Mourir", "Toutes Les Larmes De Mon Corps" et "La Justice Divine" (ce dernier étant d’ailleurs bien trop court à mon goût) qui ne sont pas sans rappeler ce que l’on peut entendre chez Drab Majesty mais on pourrait également ajouter "La Vengeance Est Un Plat Qui Se Mange" et "Comme Un Château De Sable") ainsi qu’à travers des refrains entêtants qui très vite vont s’incruster dans notre mémoire ("Laisse Moi Mourir", "Toutes Les Larmes De Mon Corps" et "L’Arme Au Poing" avec leurs chœurs légèrement en retrait). Un sens de la mélodie qui, couplé à des paroles plutôt sombres, va faire planer sur la musique de Justice Divine des ambiances plombées et humides qui puent la défaite, le fatalisme et le tabac froid.
Fidèle à une certaine esthétique qui n’appartient presque qu’à lui, Lionel Cadiou parvient avec Justice Divine à nous embarquer une fois de plus dans ses aventures à grands coups de synthétiseurs 80’s, de rythmes haletants et de mélodies toujours aussi fatales. Résultat des courses, ce premier EP éponyme se hisse sans mal parmi les meilleures surprises de l’année 2024 malgré une entrée extrêmement tardive dans le tableau. Il est également la confirmation que tout ce que touche le Breton se transforme en or puisque ce "nouveau" projet se glisse sans mal parmi les sorties les plus engageantes et recommandables que le Brestois compte à son actif. Aussi vous savez ce qu’il vous reste à faire si vous n’êtes pas réfractaires à ce genre de sonorités Post-Punk / Cold Wave / Goth Rock pour le moins maitrisées.
| | AxGxB 8 Janvier 2025 - 571 lectures |
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