Feral - Forever Resonating In Blood
Chronique
Feral Forever Resonating In Blood
Il y a des noms qui inspirent plus que d'autres et s'il n'y a qu'un seul BLACK SABBATH, un seul INQUISITION et un seul Eximperituserqethhzebibšiptugakkathšulweliarzaxułum, il y a plusieurs dizaines de groupes qui s'appellent FERAL, plus ou moins connus. Le FERAL dont il est question ici n'est ni le gang de Death Metal originaire de Skellefteå, ni la formation de Black Metal de Karlstad. Il s'agit d'un one-man-band Canadien originaire de New Brunswick et fondé par le guitariste J.Feral qui est également bassiste dans le combo Canadien de Black Metal VOLK. J.Feral a monté son projet solo en 2013. Un premier album paru en 2014 (For Those Who Live in Darkness) a posé les bases : un Black Metal un peu mélodique, où la guitare a le beau rôle, avec des morceaux étirés autour de sept minutes, développant des ambiances ésotériques et sylvestres. La nature n'est jamais loin dans la musique de FERAL, mais ce qui caractérise son travail, c'est surtout les contrastes saisissants entre un Black Metal oldschool saturé et des passages de guitare acoustique folk.
Paru en novembre 2017, Forever Resonating In Blood est le deuxième album de FERAL, un disque sur lequel l'artiste travaille depuis deux ans. J. Feral y reprend les ingrédients de For Those Who Live in Darkness mais y ajoute de la maturité et de la cohérence. La guitare occupe toujours la place d'honneur. Elle ouvre le bal sur la superbe ouverture acoustique "A Calling". Elle ose de longues intros Folk avant une explosion de brutalité plus Black Metal que Black Metal ("Second Sight" et "As I Kneel Before Your Grave") . Elle envoie des soli gorgés de feeling ("As I Kneel Before Your Grave", "While Flowers Die"). Bref, il ne fait aucun doute que le disque a été composé par un gratteux de formation, qui touche aussi sa bille à la basse comme l'atteste le bel instru central de "The Purge". Vous allez me dire, c'est bien gentil tout ça, mais il est où le Black Metal ? Rassurez-vous, il est bel et bien là, partout, dans les intervalles et les zones sombres. C'est encore la guitare qui abat une bonne partie du boulot, avec des riffs plus épais les uns que les autres, créant une lourdeur menaçante. Le chant est un cri aigu et douloureux quant à la batterie, elle est bloquée en mode blast beat, desservi par un son de caisse clair parfois un peu trop sec. Les ambiances sont sylvestres, on entend le vent souffler dans les sapins. L'effet est appuyé par des samples sur "A Calling" (vent) et "Second Sight" (corbeaux), mais même sans artifice, il y a quelque chose de forestier et sauvage dans les compos de FERAL (sic), comme l'illustre le bel artowrk représentant justement des sapins, un chemin et les cadavres sanglants abandonnés par une grosse bête. La production est parfaite, avec quelques parcimonieux samples, des échos bien placés, une bonne distribution des instruments dans l'espace
Interviewé en 2016, J.Feral déclarait travailler sur un projet de concert acoustique dans un cimetière. Il précise : "Nothing extravagant or theatrical but a form of ritual to share the real experience of Feral with fans". Tout est dit ! l'essence même de la musique de Feral est résumée dans ce projet de concert. C'est une musique qui parle à l'âme, un projet personnel qui sort des sentiers battus et rebattus en osant une approche originale ET respectueuse des canons du genre.
| rivax 7 Novembre 2017 - 1269 lectures |
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