Windir - Sóknardalr
Chronique
Windir Sóknardalr
Commençons par une présentation tirée du site officiel : Windir est un «one man band» de black metal folklorique : en effet le chant et la musique (à l’exception de la batterie) ont été composés et réalisés par Valfar qui éprouvait le besoin d’être totalement libre de créer ce qui correspondait à ce qu’il recherchait. Après deux démos très appréciées dans le milieu underground, Windir rejoint le label Head Not Found/Voices Of Wonder. Sóknardalr sera enregistré au début de l’année 1997. Pour la petite histoire, les paroles sont en norvégiens mais aussi en Saognamaol qui est un ancien dialecte local.
J’en arrive maintenant aux compositions : dès les premières notes de «Sognariket Sine Krigarar» je me rend compte des éléments qui constituent le charme envoûtant de cette musique m’ayant conquis dès ma première écoute de Todeswalzer (titre de 1184).
Je ne suis pas un connaisseur en black metal, et pour cause : je n’aime pas trop ce genre. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Sans faire dans les clichés, Windir rassemble l’inverse de tout ce qui me rebute d’habitude. La production bien que moyenne (premier album oblige) ne nous donne pas un sentiment de fatigue. Les guitares n’hésitent pas à être mélodiques, le clavier n’a rien de kitch ou de pompeux : il renforce tantôt le côté haineux, tantôt le côté mélodique. Enfin la voix claire de Valfar est belle sans être fatigante comme elle peut si bien l’être chez d’autres groupes et la voix gutturale est géniale (bien que généralement ce n’est ce côté qui me gêne) .
Ne pensez pas que je cherche à démonter un genre, loin de là, je veux juste donner à ceux qui n’en sont pas amateurs des raisons de découvrir ce groupe fantastique et peut être l’envie de (re)découvrir d’autres groupes.
A l’écoute de Sóknardalr on éprouve le dépaysement classique des albums de Windir : on se croit dans une autre époque, sombre et médiévale, teintée par moments de haine et par d’autres de mélancolie. Les riffs ainsi que les mélodies sont souvent très épiques et la batterie a un son assez commun pour le genre pratiqué. Les compositions sont en moyennes assez longues (6 minutes environs) mais cela n’est en rien un point faible puisqu’elles permettent de nombreuses variations qui ne nous font pas sentir le temps passer. Nous avons même le droit à de beaux passages acoustiques comme sur «Sognariket Sin Herskarinne». Le chant clair est assez mélancolique, le chant guttural est haineux la plupart du temps. L’ensemble est toujours assez fluide.
Au final on obtient deux types de compositions : folkloriques comme «I Ei Krystallnatt» et guerrières comme «Røvhaugane». L’outro instrumentale, «Soknardalr», est empreinte d’une tristesse très profonde nous faisant quitter avec peine l’univers dans lequel nous venions de pénétrer.
C’est un style unique en son genre que Valfar dévoile au «grand public» avec ce premier album. Oubliez tous les à priori que vous pouvez avoir sur le black metal (si vous en avez) et écoutez ce groupe avec une oreille nouvelle. Sachez cependant que des quatre albums de Windir, c’est celui qui est le plus difficile d’accès probablement en raison du manque évident de moyens à cette époque.
| Mikaël 18 Février 2005 - 2303 lectures |
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