Falkenbach - Ok Nefna Tysvar Ty
Chronique
Falkenbach Ok Nefna Tysvar Ty
Dans la catégorie « terres du nord © », Falkenbach a toujours eu le mérite d'offrir de belles pochettes aux lumières toutes Turneriennes. Ce troisième opus du père Vratyas Vakyas ne déroge pas à la règle et présage à nouveau d'un voyage qui se conjugue au passé, temps du récit épique servi depuis son premier méfait. Troisième opus, celui de la maturité : voilà encore un adage qui trouve avec ONTT (non je ne l'épellerai pas), une confirmation indiscutable. Délaissant peu à peu son penchant pour l'extrême (terme très relatif chez Falkenbach), le one man band incorpore des éléments folks de manière à caresser au plus près l'esprit médiéval de ses chants quasi traditionnels (penser « Chanson de Roland »). Et c'est bien dans cet exercice qu'il excelle sur le présent album dont je m'en vais, d'un pas allègre, conter les exploits.
Que dire qui ne l'ait déjà été dans les précédentes chroniques pour définir la musique du « groupe », sinon que ses emprunts à différents styles sont passés à dessein au filtre personnel de VV (lui aussi tiens, marre à la fin), pour une interprétation des thématiques vikings assez unique dans la scène metal, à défaut d'y être révolutionnaire. On a la plupart du temps affaire à un mid tempo variant de quatre à neuf minutes, guidé par un thème principal simple et porté par un chant dont l'innocente clarté exalte la pureté du récit. Le propos ne se veut donc pas bêtement guerrier, mais plutôt teinté d'une douce nostalgie, celle d'un conteur dont l'humilité ne peut être que saluée. Cette démarche trouve dans l'apport d'instruments folks son écho le plus sympathique, notamment grâce aux vents (flûte principalement) qui se font la part belle sur cet album et se superposent au décor pour l'enrichir d'un sfumato légèrement mélancolique.
Simple, la recette l'est certes, à l'image du livret aux lettrines d'or sur fond noir. Difficile néanmoins de faire là fine bouche ici, puisque les titres, de qualité presque égale, recèlent tous le petit quelque chose d'un hymne que l'on ne peut s'empêcher de fredonner distraitement. La seule qualité des mélodies n'y suffirait pas si leur exécution ne relevait pas d'un subtil dosage entre les instruments, garant du petit frisson sus décrit. En un brumeux survol depuis les champs de bataille de « Vanadis », le flûtiau d' « … As Long As Winds Will Blow… » vous fera chanter la fierté de vôtre terre déchue (et cette petite mélodie à la guitare sèche, brrr). Comme elles sont douces et familières ses notes, elles disent bien la noblesse du Falken. Là-dessus, en route pour « Aduatuza » (titre le plus martial, toute proportion gardée), entendre le chant des braves s'en allant vers un combat qui pour sûr restera gravé dans les mémoires. Impossible également de résister au refrain de « Donars Oak », directement tiré du Grímnismál, poème mythologique (et puis cette flûte, encore elle mazette). « Homeward Shore » et « Donar's Oak », plus portées sur les guitares acoustiques et les chœurs se veulent aussi plus processionnelles et éthérées que leurs congénères, tandis que « Farewell » propose un thème médiéval plus jovial tout en conservant cette impression de traverser les terres du Rohan.
Pas la peine d'intellectualiser quoique ce soit : cette fois, il suffit vraiment de se laisser emporter. La générosité des mélodies et la finesse du mariage entre une base metal et des instrumentations folks, devenues prépondérantes sur cet album, aboutissent ni plus ni moins au meilleurs opus de la franchise Falkenbach. Non content de receler les compositions les plus inspirées du bonhomme, il se targue de proposer un ensemble homogène en qualité, et dont l'ambiance cohérente invite à l'abandon quiconque s'y attarde avec bienveillance. La mienne lui est acquise bien volontiers.
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