Il ne faudra pas être sorti de la caisse de Jupiler (les deux coquilles sont volontaires) pour comprendre que les Chiliens de
GRAVERED cultivent depuis leurs débuts un petit faible pour
GRAVE, c’est bien légitime. Est-ce un tort ? Absolument pas. Après dix années passées dans l’ombre à fourbir une démo (2015), trois EP (2016 – 2019) ainsi qu’une compilation (2020), la formation de Santiago se présente enfin à nous avec son premier album, sobrement intitulé «
Classic Cult to Death », paru chez
Iron, Blood and Death Corporation, une maison sérieuse basée du côté du Mexique.
Avec les dix titres de ce LP, ne vous attendez à trouver rien d’autre qu’un
death metal d’obédience suédoise, 100% estampillé 90’s, à la fois lourd, épais, caverneux et poisseux comme le tanga en coton d’une SSBBW après une journée de canicule passée à faire frire du poulet. Il n’y a pas l’odeur, mais c’est tout pareil. Sur une base
mid-tempo indéboulonnable et quasiment assimilable à du
doom death, les musiciens s’évertuent à enterrer toute once de mélodie, de lumière ou de joie de vivre pour ne privilégier que la noirceur la plus putride. Donc oui, le style est basique à souhait, extrêmement rudimentaire dans son expression, mais les âmes sensibles ne résisteront que difficilement à la belle gutturalité de l’organe de
Rodrigo Contador ou encore à ces rythmes issus d’un autre âge, celui où l’on tapait encore sur des cailloux pour fabriquer du feu.
Le son est tellement bourré de
reverb’ que je peine à discerner la basse, tout en sachant qu’une telle épaisseur ne pourrait être atteinte sans ces précieux quatre câbles métalliques, en tendant l’oreille je l’entends parfois vrombir, si ce n’est vomir, au loin… C’est clairement la régalade lorsque tu as envie de poser le cerveau en fin de journée et de te carrer dans l’oignon un truc qui va droit à l’essentiel, certes répétitif et avec une prise de risques proche du zéro mais qui déroule sa partition avec aplomb et assurance. Aucun solo digne de ce nom (les quelques dérapages bruyants ne méritent guère cette appellation contrôlée), pas de breaks léchés, morceau après morceau nous nous faisons concasser par les pieds moisis de milliers de cadavres en putréfaction, tout en y prenant plaisir, tirant une langue espiègle afin de laper tout le suc de ces vieux orteils suintants.
Alors peut-être qu’une meilleure production aurait permis à certaines compositions, je pense notamment à « Corpore Profano Insepulto », d’offrir un peu plus de clarté aux quelques tentatives de mélodies mais comme tout cela finit rapidement broyé sous une rythmique écrasante doublée d’une voix de bête, cela aurait été se donner beaucoup de mal pour à peine quelques petites secondes presque incongrues dans le paysage sonore proposé.
Fort probablement, personne ne jubilera jamais à l’annonce d’un LP de
GRAVERED, pourtant c’est exactement ce genre de productions estampillées
underground qui confèrent au
death metal toute sa saveur, qui nous pousse à nous rassembler dans des lieux exigus pour partager une bière, une blague de merde, et que si musicalement parlant tu te cherches encore, si tu as des doutes sur ton orientation sensorielle, «
Classic Cult to Death » peut t’aider à y voir plus clair, à t’affirmer comme auditeur de
death metal ou au contraire à te rapprocher d’autres saveurs plus en harmonie avec tes penchants.
Évidemment j’ai adoré.
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