À défaut de pouvoir traiter la totalité de l’actualité extrême, illusion perdue d’avance même en rédigeant à temps plein, il devient alors agréable de se retourner sur les trésors oubliés,
ADMORTEM par exemple. Une carrière aussi brève qu’intense, construite autour d’un EP, «
Ad Extremum Supplicium » (1999), puis d’un LP en 2001 : «
Living Through Blood ». Si les Parisiens n’ont pas vécu suffisamment longtemps pour marquer durablement les esprits, il ne faudrait pas pour autant minimiser la qualité de leur
death metal. Aussi, afin de respecter la chronologie, intéressons-nous d’abord à l’EP.
Avec ses huit titres pour une durée de vingt-cinq minutes, nous sommes face à une offrande généreuse dont l’illustration
gore sait mettre l’eau à la bouche. Quant au style, même si le groupe a déjà une personnalité marquée construite sur des morceaux brefs aux multiples changements de rythmes, nous ressentirons tout de même les influences (selon moi), de
MERCYLESS,
LOUDBLAST ou encore
DEATH. Cela fonctionne très bien dès que les membres se mettent à tartiner sans discernement, c’est beaucoup moins inspiré sitôt qu’il y a trop de solos et / ou de mélodies (« Lifeless »), le quintette étant définitivement plus à son aise lorsqu’il officie dans un strict
mid-tempo carré, sans recherche d’extravagance (« Reject » et globalement toutes les compositions hormis « Lifeless ») en appuyant sur ses points forts : le chant rageur de
Chris L., dans l’esprit de celui de
Max Otero à ses débuts, une basse placée très en avant qui va apporter un côté quasiment
hardcore au disque, chose assez rare sachant qu’il y a deux guitaristes. C’est un choix artistique vraiment payant, en dépit de certains passages moins convaincants, notamment lorsque l’instrument sonne comme une
fretless (« Mold World »), mais je chipote.
À mi-chemin de «
Coloured Funeral » et de
« Sublime Dementia », ce premier EP brille donc par sa maîtrise, la pleine maturité devant s’exprimer deux ans plus tard au sein de «
Living Through Blood ». Pourtant, passer d’un disque moyen à un bon disque se joue parfois à peu de choses, ici il faut attendre le dernier morceau « The End of Pleasure is Pain » pour être totalement convaincu du potentiel d’
ADMORTEM : cinquante-huit secondes explosives qui ressemblent surtout à un gros délire du groupe plutôt qu’à une « vraie » chanson, avec son esprit
grind et ses solos fumés mais qui préfigurent pourtant l’évolution stylistique à venir, davantage dans la déstructuration, avec une dimension
hardcore renforcée dans les riffs ainsi que la rage vocale.
Quoi qu’il en soit, il sera difficile de prétendre être un fin connaisseur de la scène
death française sans être capable de citer
ADMORTEM.
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