Le guitariste
Xavier Boscher, toujours dans sa dynamique quasi boulimique de composer inlassablement (depuis le
Starseeds IV de fin 2024, trois disques supplémentaires sont parus), se présente aujourd’hui avec un nouvel album intitulé
La Cité Séraphine où il est à nouveau responsable de tout : composition, interprétation, production, illustration… Personne n’interfèrera entre l’homme et sa vision.
Toujours pensé selon un format purement instrumental, le musicien poursuit donc son aventure onirique au travers de dix compositions (trop) brèves (six font entre une et deux minutes alors qu’une seule dépasse les trois minutes) mêlant des ambiances rétrofuturistes (« Voyage vers Kalydria » ; « La Conférence du Climat ») à des influences classiques, tant du côté de la guitare où pointent parfois des accents Flamenco (« Sous le Dôme Argenté ») que des orchestrations principalement construites à base de claviers / synthétiseurs. Et si l’on perçoit encore l’héritage
heavy du compositeur dans nombre de morceaux, « Le Discours Interdit » ou « Colère des Dieux » par exemple, l’auditeur constatera surtout un goût de plus en plus prononcé pour les atmosphères cinématographiques, les climats spatiaux, la dimension
guitar hero s’effaçant inexorablement derrière le travail sur les tessitures.
À ce titre, nous pourrions nous étonner qu’un tel amoureux des six cordes se dote de sonorités aussi synthétiques, et je pense bien souvent aux bandes-son de vieux jeux vidéo, n’usant que de riffs et de rythmiques au détriment des solos, quasiment absents de ce LP une fois le « Prologue » passé. Pourtant, ce ne sont pas les lacunes techniques qui poussent
Xavier Boscher dans cette voie, il pourrait parfaitement aller sur le terrain d’un
Patrick Rondat mais, dans sa conception de la musique, un seul instrument ne saurait monologuer tout du long. La batterie devient parfois même l’élément le plus complexe avec ses contre-temps surprenants et son jeu de cymbales travaillé.
Pourtant, en dépit de ses qualités, je peine à m’immerger pleinement dans l’univers de
La Cité Séraphine. En effet, la brièveté des titres et leur enchaînement parfois non linéaire me procure le sentiment de n’être face qu’à la bande annonce d’un grand projet, de n’écouter que des extraits choisis, générant une forme de frustration que les écoutes répétées ne parviennent pas à occulter. Certes ce disque s’adresse davantage à un public
rock (et
geek également) que le précédent
Mise à nu, foncièrement
jazz dans l’âme. Néanmoins, ce dernier avait pour lui d’offrir des compositions consistantes (les six minutes de « Improvisation boléro ») qui font ici un peu défaut alors que le fond du propos contient pléthores d’idées qui mériteraient d’être creusées, déployées.
Par conséquent si ce que j’entends pourrait accompagner une partie de « Space Invaders » ou une lecture d’Asimov, il me semble plus pertinent de partir à la découverte du Français via
Starseeds IV, ce dernier-né me déstabilisant en dépit des perspectives d’évolutions futures qu’il dévoile.
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