Proxess - Worst Side Stories

Deux ans après une première démo - « Hieroglyph » - sur laquelle j’avais bien flashé, à la fois en raison du style musical abordé (le Heavy-Thrash de mes premiers amours métalliques) mais aussi, en grande partie, du fait de la maturité bluffante des compositions (pour un jeune groupe), voilà que Proxess remet le couvert fin 2005 avec le MCD 6 titres « Worst Side Stories ».

Première bonne surprise : même si les Clermontois ont de nouveau produit eux-même cette démo, la qualité du son s’est bien améliorée depuis leur précédente réalisation. Le son des guitares est clair et puissant, la batterie claque comme il se doit. Seule la basse d’Aurélien (remplacé depuis par Adrien) manque de patate car un peu étouffée dans le mix. Quoi qu’il en soit, grâce à cette meilleure production, les conditions semblent réunies pour servir au mieux les nouveaux morceaux. Ainsi, qu’en est-il de la musique du Proxess cuvée 2005 ?

En réalité, « Worst Side Stories » n’est pas à proprement parler composée de nouveaux titres. La moitié d’entre-eux - soit Dead spirit men, l’instrumental Shakka et Tale of selfishness - figuraient déjà dans le répertoire live du groupe depuis belle lurette. En connaissance de cause, on n’est donc pas étonné de retrouver l’efficacité des riffs, la dextérité dans les soli (ceux de Tale of selfishness notamment sont une merveille) et le sens aiguisé pour dénicher des refrains facilement assimilables qui faisaient tout l’attrait de la première démo du groupe. Quant aux compositions récentes, elles n’ont rien à leur envier. Au contraire, je les juge presque meilleures que les autres. Qu’il s’agisse de l’intro X-Pozd qu’on croirait extraite du dernier Megadeth, de Corruption Area avec son refrain à chanter sous la douche ou du slayeresque DNA Reconstruction, chacune de ces compos possède ses moments de bravoure qui en font des hits en puissance.

Néanmoins, j’ai beau savoir que la plupart des titres datent de la même époque que « Hieroglyph », je ne peux m’empêcher de trouver que la musique de Proxess a évolué vers des contrées plus sombres et légèrement plus agressives que par le passé. Selon moi, cela tient à plusieurs choses. D’une part, l’aspect Heavy-traditionnel a été quelque peu mis de côté au profit du visage plus Thrash du groupe. Ceci se traduit par une mise au clou des arpèges et des lignes mélodiques à la Iron Maiden qui faisaient pourtant elles-aussi un des charmes de « Hieroglyph ». Seuls quelques passages de basse ainsi que la ligne mélodique vers 2’45 sur Dead spirit men trahissent encore l’influence de la Vierge de Fer. D’autre part, le chant de Thomas, bien en avant dans le mix, s’avère bien plus puissant, grave et agressif qu’auparavant, ce qui, à mon avis, renforce un peu plus le côté sombre des compos de « Worst Side Stories ».

Quoi qu’il en soit, cette seconde démo confirme tous les espoirs que j’avais mis en elle. Les soli sont toujours aussi époustouflants, les riffs toujours aussi entraînants et les refrains toujours aussi accrocheurs. Si l’on ajoute à cela que la meilleure production dont bénéficie ce disque a fortement contribué à rendre la musique du quatuor Clermontois encore plus puissante, on se dit que Proxess tient là une démo très solide qui séduira à coup sûr les amateurs de Thrash old-school et (je croise les doigts pour eux) pourquoi pas un label.

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