Brodequin est un groupe qui nous vient Knoxville dans le Tennessee. Ce trio, formé en 1998 est composé des 2 frères Bailey : Michael et Jamie respectivement à la guitare pour l’un et à la basse et au chant pour le second. A la batterie officie Chad Walls surnommé Cap’tain Killdrums (surnom qui sera expliqué plus tard) venant de Besieged & Enter Self. Après une démo de 4 titres, le groupe entre en studio pour son premier véritable album chez Ablated Records. Après ces quelques lignes biographiques, passons à la minute historique de Thrashocore (comme quoi on peut s’instruire en lisant des chroniques).
D’où vient le nom de Brodequin ? Un brodequin est un instrument de torture utilisé en France pendant les XVIeme et XVIIeme siècles. Cet objet est destiné à infliger une douleur atroce aux jambes de celui que l’on torture : la jambe (voire même les 2) est placée dans une sorte de gouttière en bois dans laquelle on insère des cales (en bois ou en acier) avec un marteau afin de compresser la jambe dans le brodequin. On commence par les genoux, pour terminer avec les pieds. Inutile de préciser qu’au bout d’un moment les os de la jambe éclatent et qu’une longue douleur insoutenable s’en suit. Désireux de voir à quoi ressemble ce magnifique objet, rendez-vous
ici. Le groupe se détache de la scène death traditionnelle car ses paroles ne sont pas axées sur le sang, la tripaille ou « Satan, mon bon, casse ma belle planète ! ». Le concept de Brodequin parle d’Inquisition mais aussi des diverses tortures et autres exécutions infligées en ces temps reculés. De plus, Jamie est passionné d’histoire et dispose même d’un diplôme en la matière.
Ceci étant dit, passons aux choses sérieuses. Brodequin fait l’effort de développer son propre style dès son premier album. Des riffs simples du calibre de Six Feet Under et qui rentrent facilement en tête. Pas de solos, le minimum syndical, le tout posé sur des rythmiques ultra rapides. Mais la première fois qu’on écoute Brodequin, on a plutôt l’impression d’entendre un steak haché qui cuit avec un porc qu’on égorge. La production est ignoble, les guitares étouffées grésillent, la caisse claire est surmixée et le chant recouvre bien souvent la musique. Le chant, un point noir sur cet album, il est beaucoup trop guttural. A certains moments on se demande s’il dit des paroles ou si c’est un « gruik » ininterrompu.
Mais à force d’écouter, encore et encore, on commence à comprendre les riffs et à « s’acclimater » au siphon Jamie Bailey. La production et le mixage contribuent à créer un véritable mur de son. Une fois ce mur percé on découvre une musique implacable, portée par un batteur ultra rapide : Captain Killdrums. Un véritable faucon millénium de la caisse claire mais qui sait varier son jeu avec des breaks bien lent, des accélérations fulgurantes ainsi qu’une utilisation déraisonnée de cymbale chinoise. Les ralentissements sont classiques, parfois ils pourraient être perfectibles car ils cassent le rythme. On varie les plaisirs, du bon vieux binaire aux quelques mid-tempos moshisants.
Certains titres se détachent comme « The Virgin Of Nuremburg » et son intro inquisitoire. Le riff est catchy, accrocheur, saupoudré de quelques bons ralentissements et de passages rapides made in Captain Killdrums. A certains moments le chant recouvre la musique et certains passages marchent sur le fil entre bordel immonde et musicalité extrême. Le format est très court, on reste sous la barre des 3 minutes. Brodequin ne fait pas de détails, c’est de l’expédier vite fait (et bien fait) car les quelques 25 minutes de l’ensemble passent relativement vite tout en prenant soin de laisser quelques traces de tortures auditives.
Pour conclure, ce Instruments Of Torture est l’album qui pose les bases du style Brodequin : un mélange entre death & grind (pour le côté simpliste des riffs et des compos), une musique implacable sans être linéaire, aussi brutale qu’une estrapade (certains blasts sont dévastateurs) et aussi efficace que le supplice de la roue. Malheureusement, la production bride les compositions, le chant est largement perfectible et le mixage sent la poussière de l’Inquisition espagnole. Mais la suite va s’empresser d’améliorer tout ça.
A noter qu’Instruments Of Torture était une autoproduction avant de sortir chez Ablated. Il a été réédité en 2003 sur le label de Mike Bailey : Unmatched Brutality avec 2 bonus tracks : « From The Anatomical Deeps » (reprise de Dead Infection) et « The Garotte ».
5 COMMENTAIRE(S)
29/08/2006 12:59
J' ai vu sur une vidéo le batteur, et putain c' est clair qu' il a une façon assez particulière de blaster et ça le rend certainement encore plus rapide!
Sinon le chant est trop linéaire (gruuiiiiikkk!) mais musicalement c' est pas si bourrin, ça passe.
27/08/2006 19:56
27/08/2006 19:52
Euh sinon j'ai jms été un grd fan de Brodequin, tout est trop linéaire. Ca va 5 minutes quoi mais pas plus!
27/08/2006 19:19
27/08/2006 18:41