Stargazer - The Scream That Tore The Sky
Chronique
Stargazer The Scream That Tore The Sky
Je les collectionne dernièrement les chros de ce type … C'est forcément la fameuse loi des séries qui sévit encore une fois : non mais c'est vrai, qu'est-ce qui leur prend à tous ces groupes de mélanger des genres musicaux autrefois gentiment cloisonnés dans leurs écuries respectives ? Ils n'ont que ça à faire d'embêter les pauvres chroniqueurs qui galèrent à trouver des étiquettes plus ou moins évocatrices pour résumer leur musique ? :)
Je plaisante, mais c'est vrai que Stargazer est l'un de ces joyeux fouteurs de bordel qui viole allègrement les frontières usuelles des genres: ces compatriotes de Destroyer 666, des kangourous et des bushmen (‘fin bref, ils sont Australiens quoi) prennent un malin plaisir à sauter d'un genre à l'autre à la guise de leur humeur, passant allègrement d'une musique qui évolue dans les contrées d'un Carcariass, voire d'un Atheist, aux chemins de traverses d'un black fleurant bon les 90's norvégiennes (« Viral spears and shards of Moonskin » - tu le sens mon Emperor vintage ?), parfois barré et dissonant (à la Sigh/Flevery sur « Insomniate Vortex »), parfois prog et doomy (« Ye old magicks » et « Pale brethren »). Et histoire de brouiller encore un peu plus les pistes, le groupe développe une imagerie mystico-extrême-orientale qu'on attendrait plus de la part d'un groupe de babas new age.
La structure de l'album elle-même reflète l'originalité du groupe : « The scream that tore the sky » se trouve ponctué de 4 instrumentaux atypiques (titres #1, #4, #8 et #11), et en son milieu trônent 2 imposants morceaux, les plus prog (et les plus longs, ce qui va souvent de paire) de l'album. Enfin, quand je dis prog : entendez par là que ces morceaux sont très changeants, complexes, qu'ils mettent en scène une batterie tout le temps à l'affût (c'est pas masculin, fût, plutôt ?), et qu'ils ménagent aussi des passages plus calmes. En ce qui concerne les instrumentaux, on a le droit en ouverture à un titre fonceur et technique avec soli de gratte et de basse (« … of the sun »), à une pièce malsaine rythmée par une batterie « aspirée » – la piste est jouée à rebours (« Harbringer »), à un morceau de basse tout en délicatesse (« Tongues »), et pour clore l'album, à un final mélancolique qui gagne progressivement en puissance (« All that is … »).
Que vous dire de plus pour vous donner une meilleure idée de ce qui se passe au cours de ces 40 grosses minutes ? Que la basse est très présente, toujours en train de sautiller pas loin du premier plan. Que la batterie arrive à assurer à la fois le côté épileptique/chien fou propre au black et une technicité et une variété toute techno-deathesques. Que la prod' a un je ne sais quoi de légèrement cradingue (on pense encore une fois à certaines prod' de groupes de black des 90's … pour ma part, ça m'a donné envie de réécouter la compil' « Black End ») mais qu'elle fait tout de même honneur à chacun des instruments, la performance technique n'étant pas perdue dans le brouillon sonore « true » parfois de rigueur chez les corpse-paintés.
Au final, on se retrouve avec une galette très impressionnante et plein de personnalité. On sent qu'on tient entre nos mimines humides quelque chose de gros … mais en même temps c'est pas le genre de skeud à faire taper du pied ou à headbanguer sous la douche, d'où un respect poli par rapport à la performance, mais – en ce qui concerne votre humble serviteur tout au moins - un enthousiasme seulement modéré. Bref, pour peu que la prod' s'éclaircisse et se muscle un poil, et que le groupe travaille le côté accrocheur des compos, je ne demanderai qu'à adhérer totalement au prochain essai, mais là je fais la fine bouche, au risque de me prendre une volée de bois vert.
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