Dãm - The Difference Engine
Chronique
Dãm The Difference Engine
Pour mon premier promo chroniqué, il fallait forcément que je tombe sur le pire type de groupe à chroniquer : celui qui fait penser à tout mais à aucun groupe en particulier, qui propose une musique moyenne qu'il serait injuste de descendre ou de monter sur un piédestal. Et pire que tout, je ne connaissais pas le groupe malgré le fait que je chronique ici leur deuxième album, foutus rosbifs. Heureusement, il ne fût pas bien difficile de se faire un avis sur The Difference Engine.
Une fois de plus, la perfide Albion cache en son sein un groupe hétérogène (non, pas électrogène, de toute façon on se doute bien que l'anglais ne s'éclaire pas au bois de chauffage), j'ai nommé Dãm. Nation des buveurs de thé, du rugby et de l'amiral Nelson, l'Angleterre nous les casse depuis l'invention du bateau, mais heureusement, elle arrive aussi parfois à nous réjouir avec des groupes comme Venom, Carcass, Mithras ou Akercocke.
Alors quid de ce petit nouveau dont c'est déjà le deuxième album ? Je peux déjà vous dire que l'on retrouve une grosse influence Akercocke chez Dãm. « Yeah » me direz-vous, et bien non, pas yeah en fait. Car à mon grand Dãm, ce The Difference Engine n'arrive pas à me convaincre pleinement. Explications.
La première chose à m'avoir frappé n'est pas d'ordre musical, mais en retournant le cd promo pour ne plus avoir à subir cette très laide pochette, je n'ai pu retenir un éclat de rire en voyant la photo promotionnelle du groupe. Jugez plutôt en regardant la page du groupe que j'ai créé : quatre gugus assis devant une table où sont posés un vieux téléphone, un couteau et une tête de bovin dépecée… comble du bon goût, ils ont tous une espèce de mascaras noir qui fait horriblement ressortir leur regard qui semble plus intelligent chez le bovin en question.
Et ce n'est pas la vaine tentative d'un des membres du groupe de se saper comme un type d'Akercocke sans être suivi par ses camarades qui nous fera oublier le ridicule de la chose.
Premier contact raté, donc.
C'est triste à dire, mais ce n'est que l'expression d'un ressenti profond et subjectif de mon génial subconscient, cet album sonne comme une première offrande alors que ce n'en est pas une. On croirait entendre un tout nouveau groupe en la personne de Dãm. Né de rien pour arriver à pas grand-chose est la seconde impression que l'on a au sujet du groupe… ressenti que j'avais déjà avec un certain Allfader.
Et malheureusement, cette comparaison peut s'établir dès la première écoute sur myspace. J'aurais espéré, à l'écoute de l'album, ne plus pouvoir établir ce parallèle entre Allfader et Dãm. Oiseau de mauvaise augure que je suis, ce ne fût bien entendu pas le cas, et les points communs entre ces deux jeunes formations sont nombreux : une musique indéfinie mélange de black/death aux relents de thrash parfois poussive au possible, où de bons passages épiques et parfois bien brutaux côtoient des rythmiques simplistes, usées et abusées par des générations de jeunes metalleux dans leur garage.
Ajoutons à ça de très bons riffs, rapides ou simplement mélodiques et accrocheurs, mais totalement repompés sur un Akercocke ou plus simplement sur de nombreux groupes de black suédois. On est même à la limite du plagiat de Unreal Overflows (groupe de death metal technique espagnol quasi-inconnu par quelqu'un d'autre que moi-même, ce qui ne vous aidera pas à vérifier la véracité de mon propos) sur le morceau « Mirror-Image Ritual ». On peut aussi retrouver des passages dissonants et déstructurés à la Ion Dissonance ou Dillinger Escape Plan de façon sporadique, qui se marient à peu près aussi bien avec les riffs qui les suivent que les termes « Ségolène Royal » et « fluidité d'élocution ». Vous n'arrivez pas à saisir la cohérence de la chose ? Normal, il n'y en a pas.
C'est ça Dãm : des passages simplistes mais parfois efficaces et de bons passages impersonnels, le tout dans un joyeux bordel désorganisé au possible. Mais quand on n'a pas le talent d'un Akercocke, forcément la sauce ne prend pas.
Car en plus d'un manque de cohérence musicale certain, la façon d'ouvrir l'album avec « The Difference Engine » est brutale : on est directement plongé dans un bon couplet rapide et mélodique, sans autre forme de procès… étrange manière de commencer un album.
Là où le bas blesse vraiment c'est quand le groupe s'essaye au mid-tempo : oubliez les bons passages ou la lourdeur d'un Akercocke, on passe au post-core bas de gamme avec « Outside » et le très mauvais final « This Has Nothing To Do With Apathy », qui me fait plus penser à du Neurosis en live qu'à du metal. C'est pour moi proprement insupportable, surtout que le chant passe du black/death sur les morceaux normaux à la voix d'un Peter Tägtgren enroué sur mid-tempo. Horrible manière de conclure un album.
Bien sûr, il n'y a pas que de mauvaises choses dans Dãm : assez technique, le groupe arrive à donner une impression de facilité dans l'enchaînement peu naturel des nombreux riffs qui composent ce The Difference Engine, et l'on peut louer les qualités du batteur qui en plus d'avoir une bonne vitesse à la grosse caisse, arrive à suivre les nombreuses variations présentes dans les morceaux. Bon point aussi pour la production, légèrement étouffée (encore un point commun avec Akercocke tiens) et terne, mais tout de même claire, elle soutient beaucoup l'ambiance relativement sombre de l'album. Deux points qui ne peuvent malheureusement pas sauver un album de l'étiquette peut mieux faire pour ce second album de Dãm, as parmi les as du sentiment mitigé.
Si ce The Difference Engine peut faire illusion sur quelques morceaux, il est clair que le groupe, à trop vouloir s'étaler et jouer la carte de la variété, ne pourra plaire qu'aux moins regardant et aux plus ouverts… c'est-à-dire pas à l'élite culturelle qui compose Thrashocore, oh non.
Peut être qu'une fois la maturité acquise et la voix trouvée, Dãm arrivera à nous botter le cul, en attendant il va falloir réviser sa copie, et je mettrai un 5,5/10 d'encouragement en raison du potentiel dont le groupe fait preuve.
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