De l'approche Keyserienne du Christian Deathcore
Petit traité de la lapidation critique
en société cyber-metallico-underground
Citation : C'est pas du death ça, c'est de la bonne grosse daube de fashion oui! Hail Jesus
C'est en ces termes succincts et pour le moins lapidaires, dans un style assez typique de l'arpenteur de forum fougueux - espèce parmi les rangs de laquelle je peux également être compté -, qu'un tatoué de collègue thrashocorien m'a donné son point de vue sur With Blood Comes Cleansing, groupe qui m'était alors relativement inconnu. Et si l'on serait tout d'abord tenté de le tancer d'un «
C'est un peu court jeune homme » bergeraquien, on peut néanmoins trouver en son point de vue assassin un certain reflet de la réalité.
D'ailleurs ne dit-on pas "In Keysero veritas" ? Non ?
Euh, « La vérité sort de la bouche des Keyser » alors ? Non plus ? Pfffff …
Quoiqu'il en soit, analysons donc les propos de cet estimé confrère à la lumière d'une connaissance du sujet laborieusement acquise au fur et à mesure des nombreuses écoutes de ce "Horror", second album de ce groupe ricain, qui succède à "Golgotha" - non, pas comme les grosses boites de conserves que lattait Goldorak à grands coups de cornofulgure, mais comme ce haut lieu de la scarification qui faisait fureur il y a deux petits millénaires de ça.
Citation : « C'est pas du death ça »
Bon, là j'aurais tendance à dire qu'il y a de l'abus. En fait, ça n'est pas
seulement du death. La musique ici proposée est en fait un mélange des genres, dont la première composante est un mélodeath véloce et hargneux, copie conforme de ce que pratiquait un
At The Gates sur
« Slaugther of the Soul », le tout agrémenté d'un chant blackisant. Celui-ci alterne avec des mosh parts, des mosh parts et encore des mosh parts, tantôt typées ultra-guttural-slammoshing-gore-et-ta-cousine-sinon-comment-elle-va-brutal death metal avec sanibroyeur de série, tantôt moulées à la louche hardcore, accompagnés de temps à autres de choeurs des petits chanteurs de Notre Dame de muthafuckin' Brooklyn. Pas de soli dans tout ça, pas beaucoup de finesse non plus; les éléments ci-dessus sont mélangés, étirés, imbriqués, rabâchés dans toutes les variantes et configurations possibles. M'enfin pour revenir à l'affirmation Keyserienne ici disséquée, on va dire pour nuancer que le terme « Deathcore » serait effectivement plus approprié que « Death ».
Citation : « c'est de la bonne grosse daube de fashion oui! »
Effectivement, le deathcore est plutôt à la mode ces temps-ci. Extension naturelle d'un metalcore s'épanouissant en des terres plus brutales – ça kiffe grave plus mieux sa race pour foutre les boules à papa et maman – ce style s'épanouit en des proportions assez impressionnantes ces derniers temps, myspace aidant à donner de l'ampleur au mouvement. « Fashion », donc, c'est pas faux. « Grosse daube » est par contre tout de suite plus subjectif, il convient donc de nuancer le propos. Pour être honnête, quand on ne se concentre que sur la musique (
on oublie les crucifix un instant quoi) et qu'on ne fait pas de la présence de soli une obligation incontournable, il reste quand même ici du bon matos à headbang: le groupe délivre de bonnes cartouches véloces et bien catchy comme savaient en confectionner les armuriers de Göteborg (
« Hematidrosis », « Carnivorous Consumption »), ainsi que de jouissives mosh parts bien grasses calibrées comme il faut pour donner envie de labourer un pit à la King Kong, avec les poings qui grattent le sol. Sur 3-4 titres, c'est très sympa, d'autant que ceux-ci sont très courts (
2-3 minutes maxi). Le vrai problème – en dehors des passages purement hardcore, mais là c'est perso, je suis pas hyper fan – c'est que les mêmes plans sont resservis encore et encore - mosh part 1 brutal death, mosh part 2 HxCx, mélo-black suédois, mosh part 3 HxCx, … - et que ça devient comme le Nutella: autant les 4-5 premières cuillères sont top, autant quand on se tape le pot en entier, on se retrouve complètement écoeuré, la gerbe au bord des lèvres et une enclume dans l'estomac. Donc « Grosse daube de poisson », non, mais « Gros pot de Nutella format familial », oui. ‘fin vous voyez le genre.
Citation : « Hail Jesus!»
De ce côté là, en effet, on ne peut pas trop se tromper sur le centre d'intérêt majeur des membres du groupe. Quand on sait que l'ensemble des titres de « Horror » sont des passages tirés de la Bible, après un instant de perplexité intense (
Non, il est vraiment en train de dire « Bluuurgmpbbll, Jesus is my Rrrrhhhiiiirrr saviour grrrouiirkk » là ?), on se dit que décidément, le metal extrême attire toutes sortes de givrés de toutes natures et tendances! A la lumière de ce vieux cierge mité, la poussée de Dieudonnerie de Mr Söze est donc ici tout à fait à propos.
Au final, si l'on essaie de résumer un peu tout ça, With Blood Comes Cleasing nous offre avec « Horror » un bonne grosse tartine de deathcore bien gras, idéale pour headbanguer comme un demeuré sur une succession ininterrompue de mosh parts baveux et de petites accélérations assassines. C'est nickel en musique de fond, mais ça devient très vite saoulant si on y prête vraiment attention, car hyper répétitif et très peu inventif.
Bref, efficace, mais vite lourdingue.
Et sinon Keyser, tu penses quoi déjà de
Splatter Day Saints? C'est que j'ai une chro à écrire bientôt moi!
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