Glaukom Synod - Ogre
Chronique
Glaukom Synod Ogre (Démo)
Glaukom Synod est le projet indus bruitiste de Gabriel S. (Oui oui, c'est bien G.S. l'homme derrière G.S.), ch'ti gars du nord qui agite l'underground metal hexagonal au sein de la distro / webzine Nihilistic Holocaust depuis quelques années déjà. Et c'est bien de nihilisme musical qu'il s'agit justement sur cet « Ogre » monstrueux, manifeste de jusqu'au-boutisme noisy qui met en scène une « musique » indus déshumanisée, chaotique, B.O. idéale d'une apocalypse de fer, de feu et d'huile de vidange.
Oreille chastes, prenez garde: vous allez ici être exposées à un bon coup de beats – froid, sauvage, échevelé, incontrôlable – tout du long d'un coït plus rythmique que musical, qui va vous laisser exsangue, les muqueuses auriculaires à vif. En effet, l'amateur de douces mélodies adroitement ficelées en longs rubans harmonieux et cohérents pourra aller voir ailleurs si Alexis Laiho y est. Ici, c'est principalement des variations rythmiques et des diverses couches de bruitages que naissent les « schémas mélodiques ». Car le but ici – tout du moins c'est ce qu'en perçoivent mes humbles oreilles ainsi que le cerveau situé quelque part loin au bout – le but disais-je, est de rendre compte des activités d'une monstrueuse mécanique fourmillante. Et en effet c'est un véritable concert de pistons qui pulsent, de rouages qui s'enrayent, de métaux qu'on martèle, bref tout un tintamarre de rythmiques qui pour le coup méritent bien le qualificatif d'industriel, au sens premier du terme. Illustration sonore des « Temps modernes » d'un Charlie Chaplin version cyber-punk, « Ogre » voit par moment sa caco(sym)phonie traversée de spasmes plus evil et glauques, comme sur « Cemeterial Sexchanging Dementia » par exemple. Le metalhead désorienté pourra donc arriver à y retrouver ses petits, d'autant plus qu'on retrouvera éparpillées de ci de là des touches plus metal, tantôt à travers des sampling de grattes (cf. les débuts de « Triangle Obscene » et « Sci-fix It »), tantôt via des growls graisseux ( « Multiplex Of Affliction », « Vulvotronic Dominator ») ou tout simplement par l'esprit de certains passages (début de « Intragenitose », « Gangrene Control » à partir de 4:12 ou encore « Trephination And Ruminance » dans sa quasi-intégralité).
Il est toutefois probable que le manque de cohérence (avéré ou apparent) ainsi que l'aspect lancinant de certains passages rebuteront la plupart des auditeurs habitués à des structures et des sons plus organiques et conventionnels. On pourra également être gêné par l'aspect Stomp / Tambours du Bronx de l'extrême avec ces ajouts de multiples bruitages d'usines / de chantier et autres Splash grésillants plaqués en surimpression de la trame rythmico-mélodique qui assure l'ossature des morceaux en arrière-plan. Mais bon, on n'est pas là pour sacrifier aux canons esthétiques musicaux des simples mortels, mais bien pour répondre aux standards et à la logique d'une mécanique vicieuse, multiple et un brin déréglée.
Bref « Ogre » s'adresse au cyborg qui est en vous: il vrillera votre système nerveux à coups d'improbables salves de beats endiablés et vous laissera interloqués, mais assurés d'avoir vécu une expérience certes traumatisante, mais qui a le mérite d'être hors du commun.
| cglaume 16 Juin 2008 - 1750 lectures |
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