« Gnh trîîîht ?! »
C'est à peu de choses près le premier chapelet de syllabes retranscriptible par écrit qui me soit sorti de la bouche à l'écoute de
« Ogre », dernière (
et 5e !) démo en date de Glaukom Synod, et direct successeur de l'objet de la présente chronique. La surprise n'étant plus de mise lors de l'écoute de cet autre opus synodien, c'est une onomatopée identique, mais amputée de son accentuation interrogative, qui a accueilli la première écoute de « Androjungleous ». Eh oui, c'est qu'on n'a pas forcément grand-chose d'intelligent à dire quand on se fait cueillir de la sorte par cette forte dose de poil à gratter noisy indus. Glaukom Synod nous immerge en effet à nouveau dans un enfer mécanique suffocant où martèlements, grésillements et autres pulsations de pistons en folie règnent en maître sur l'espace sonore.
A vrai dire, ce genre d'album est une aubaine pour tout scribouillard metalleux sur les nerfs qui chercherait un exutoire chroniquatoire à ses frustrations: ah ça, en une demi-écoute de l'album, il est facile de pondre un article incendiaire et partial gorgé de formules cruelles et définitives. Mais bon, qui a dit que la musique devait nous caresser dans le sens du poil et n'évoluer qu'au sein des infimes espaces libres de notre étroite conception de ce que doit être un bon album, hein ? Et comment ça se fait que Cyril n'ait pas encore carré un seul jeu de mot contenant « bite » ou « poil » alors qu'on arrive déjà en fin de 2e partie de cette chronique ? Puisqu'on vous dit qu'il faut élargir un peu vos perspectives bon sang (
et non pas tomber dans la sodomie à l'iranienne en élargissant vos perses, hein M. Yves Pect ? … Ah bah merde tiens, je retombe dans mes travers habituels … ) !!!
C'est peu dire que « Androjungleous » ne se plie pas aux standards classiques de la rondelle métallique telle qu'on la conçoit habituellement: pas de riff identifiables comme tels, pas de « vrai » chant (
hormis quelques samples et autres gesticulations vocales de cyber démons BM prisonniers de la Matrice), pas de couplet/refrain/couplet, pas de soli. Tout juste retrouve-t-on de la bonne vieille disto (
et pas qu'un peu !!) et une rythmique plombée, assurée soit par une BAR technoïde sentant bon le jeu vidéo des 80's, soit par le jeu de l'agencement de samples et bruitages mécaniques divers. Et de fait, l'expérience est déstabilisante: on baigne dans des ambiances noisy, étouffantes et sombres allant de la claustrophobie sous-marine à bord d'un bathyscaphe en rade (
« Poboznosc ») à l'inexorable avancée d'une machinerie sans âme (
« Genome Cancroide »), en passant par la traque d'androïde psychopathe dans les coursives d'une station spatiale délabrée (
« Androjungleous (The Cave Mix) ») et diverses évocations d'un chantier apocalyptique de machines et d'outils trépidants d'une vie malicieuse.
Parfois l'oreille de l'auditeur se voit livrer en pâture quelques rares structures catchy – allez: voire dansantes –, comme cette boucle récurrente sur « Centrifugal Dominator », ou ces parenthèses bienvenues sur « Visual Hallucination » ou encore sur « Oestropathologia ». Parfois on tombe même sur des fragments de sons familiers, comme ce passage Nailbombien à 3:38 sur « Hydrocephalizer ». Mais à côté de ça, il est souvent difficile de rester à la surface et de ne pas se laisser submerger par ces empilements de pistes indus noisy le long desquelles on cherche un fil conducteur. Ainsi on tire la langue à essayer d'attraper « Propulse (Transcend 2) », « Abstinence And Enucleation » ou encore « Hydrocephalizer » par le bon bout, ce dernier morceau ayant de plus la drôle d'idée de faire plus de 13 minutes … !
Bref, dans quelle case ranger cette sacrée galette qu'est « Androjungleous » vous demandez-vous (
si si, faites un effort pour rendre cette chronique un minimum interactive que diable !) ? Je dirai que cet album serait parfait pour habiller musicalement un bon vieux Quake de l'espace, ou tout autre jeu où SF, robots démoniaques et tripes à l'air forment l'essentiel du scénar. Pour mettre dans l'ambiance les participants à un jeu de rôles grandeur nature ou pour créer l'ambiance d'un train fantôme futuriste, ça devrait aussi donner pas mal. Enfin, si vous êtes en recherche d'expériences hallucinatoires malsaines de type cyberpunk, n'allez pas plus loin chercher la dimension audio qui accompagnera votre trip au LSD. Par contre soyez prévenu: les séances de musculations de nuque à base de headbang bovin s'accompagneront assez mal de ce type de bande-son …
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo