Nom de nom que j'ai hésité sur la marche à suivre avec cet album:
« Allez merde quoi, ce skeud est une pure tuerie, t'en as pas débandé depuis 15 jours! Comment le faire savoir au plus grand nombre si ce n'est en en faisant la prochaine Sélection Thrasho, titre qui serait amplement mérité ?
- Non mais tu déconnes ou quoi? En dehors de tes écarts répétés – et d'ailleurs désapprouvés par la frange la plus Bleuargl de la rédaction -, Thrasho c'est du blast, du Rauque'n'Râle, du magma décibéllique suant et dégoulinant et des poils (ne croyez pas pour autant que j'ai des infos quand aux pratiques épilatoires de Kleim). « Psalms of the Moribund », « IrréméDiable », voilà des Sélections en vérité, mais « If » …
- Mais bordel de piercing dans l'urètre: ouvre un peu les yeux et les oreilles! Ce dernier album de Mindless Self Indulgence est purement et simplement EX-CEL-LENT! C'est tout simplement l'un des trucs les plus gros de 2008, si si, foi de lapin jaune (… pas mauvais avec un filet de vinaigre balsamique)! Et mon boulot c'est bien de le crier haut et fort sur tous les toits!
- Bon, primo t'es dans la maison tout juste depuis un an et demi, alors calmos. Deuxio ton groupe c'est quoi là? Un mélange de The Cure, Marylin Manson, Punish Yourself, Prodigy, Depeche Mode, Prince et d'un Bisounours exhibitionniste sous acide, c'est bien ça? T'as vu où que t'écrivais dans Technikart toi? Y a marqué Thrasho là haut. Alors tu te calmes et tu t'estimes heureux de pouvoir faire ta chro dans ces pages OK ? »
… Salopard de Jiminy Cricket: c'est toujours lui qui a le dernier mot! Au moins pourra-t-on lui reconnaître d'avoir réussi à pas trop mal situer la musique de M.S.I. à travers sa liste de groupes. Pour évoquer le chant de ce dingo de Jimmy Urine (
Santé!), il aurait peut-être aussi fallu enrober la référence à Robert Smith de bouts de
S.O.A.D. et des Dead Kennedys, en sachant que ce frontman halluciné n'hésite pas non plus à faire dans le screaming hystérique typé trucmuche-core (
0:25 dans « Mastermind » par exemple) ainsi que dans le hiphop R'n'Biesque (
« Animal » avec du phrasé rap/néo, puis « Bomb This Track » carrément Techno R'n'B) ou encore le Queen décadent (
1:08 sur « Mark David Chapman»).
Quand ils doivent résumer leur musique, le groupe se décrit comme jouant de l'« électro-punk »: si l'appellation a le mérite de tenir en 2 mots, d'évoquer fidèlement l'aspect technoïde de la musique et de souligner la hargne et la liberté sans borne de ces zigotos, elle fait l'impasse sur bien d'autres points. Impossible pourtant d'ignorer l'exubérance jouissive et la bonne humeur communicative dignes d'un
Andrew W.K., ou plus récemment d'un
Blessed By a Broken Heart. Impossible également de ne pas remarquer le gros feeling 80's, mélange de New Wave kitchissime et de Power Disco Funky excessif qui se marient ici à la perfection aux éléments plus metal, indus, punk et électro caractéristiques du groupe. Donc, « electro punk » je veux bien, mais je resterai tout de même sur un « Happy Electro New Wave Indus » plus lourd mais un peu plus complet.
Il resterait encore de nombreux points à porter à votre connaissance, mais je me rends compte qu'il serait fastidieux de vouloir en faire le tour. Evoquons tout de même deux autres composantes essentielles de la personnalité de Mindless Self Indulgence: ce groupe est complètement barré (
vous vous en seriez doutés) et particulièrement porté sur la chose (
J'adore les paroles de « Get it up » qui s'attardent sur les mésaventures d'un petit soldat qui n'arrive pas à se mettre au garde à vous au moment adéquat) … Avouez qu'ils auraient voulu le faire exprès, ils auraient décidément eu du mal à trouver un créneau mieux ciblé pour me faire adhérer à ce point à leur univers.
Tous les éléments précédemment cités auront causé de lourdes pertes dans le gros des troupes du lectorat de Thrasho, et seuls quelques mercenaires aventureux seront arrivés jusqu'à cette ligne. Et c'est bien dommage pour ceux qui seront tombés au front ou qui auront désertés, tant le groupe propose sur « If » (
qui tient plus du « Intense Fuck » que de l'uchronie) 15 titres ayant TOUS le profil parfait du tube définitif (
mais non je ne parle pas du mien !). Ces quatre barjots – 2 gus et 2 donzelles – sont en effet d'incroyables songwriters. Evidemment je ne vous parle pas de songwriting élitiste où les plans s'entrecroisent en une complexe architecture à tiroirs, mais bien d'une science innée de la compositions immédiate et imparable à la Beatles, qui fait que l'on accroche dès la première écoute et que l'on siffle les refrains dès la 2e. En même temps, bien que pas incroyablement alambiquées, les compos présentent un mélange de genres si riche et unique et une telle finesse dans la finition et le détail que j'aurais tendance à les comparer à une sorte de Gorillaz metal. Oui, encore une référence à un groupe mainstream. Et en effet pas mal de ces morceaux pourraient tout pêter s'ils bénéficiaient d'un passage sur des radios comme Ouï FM ou Le Mouv', casés entre un Muse et un Radiohead (
La ligne mélodique principale de « Due » ou le facile « Never Wanted To Dance » semblent tendre les bras à la bande FM). Et nom d'une Saturday Night Fever, jamais metal n'aura autant donné envie de prendre en otage le gérant d'une discothèque pour le forcer à imposer la totalité de cet album sur la playlist de ses DJs tant les 15 morceaux de « If » sont une invitation à jouer les Travolta headbangant.
Bon, stop, là c'est trop, je sais. Maintenant si vous êtes assez ouverts pour faire cohabiter vos CDs d'
Opeth,
Decrepit Birth et
Deathspell Omega à côté de ceux de
Devin Townsend, Infectious Grooves ou Prodigy, vous n'avez aucune excuse pour ne pas essayer ce « If » de folie …
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