Revoilà les Marseillais de Dagoba qui pour la sortie de leur 3ème album, étape jugée primordiale dans une carrière, ont décidé de se frotter à un colosse. Aucune révolution à attendre cependant, le groupe continue sur la voie de
What Hell Is About, à savoir un power métal efficace mais désormais édulcoré et agrémenté de samples et claviers divers et variés.
La seule véritable différence, c'est que ce
Face The Colossus s'avère bien plus accessible que ses prédécesseurs. Shawter utilise désormais plus son chant clair que son phrasé hurlé. Ce qui est bien dommage quand on voit la puissance que dégage le combo du Sud quand son chanteur se fâche tout rouge et que le rythme s'emballe comme sur "The Crash" ou "Sudden Death". Non, ici Dagoba a décidé d'éviter les excès de brutalité pour se consacrer aux mid-tempi plus ou moins rapides et d'approfondir le versant mélodique de la voix de Shawter. Ce qui donne des refrains souvent accrocheurs et entêtants ("Face The Colossus", "Somebody Died Tonight", "Silence #3") mais parfois un peu trop commerciaux ou convenus ("Back From Life", "The Nightfall And All Its Mistakes"). Le plus marquant étant l'excellent chorus du morceau-titre, "Face The Colossus", sur lequel des blast-beats viennent contraster brutalement. Et on a bien évidemment le droit à une ou deux power-ballades gentillettes avec sonorités acoustiques et tout le tralala ("The World In Between", "Silence #3"). Le principal problème de ce parti pris c'est que Shawter, qui se veut influencé par Robb Flynn, Philip Anselmo, Burton C. Bell ou même Corey Taylor("Silence #3"), s'il ne chante pas faux et bénéficie d'un coffre intéressant, ne véhicule malheureusement aucune émotion dans sa voix, contrairement à ses prestigieux modèles...
Et puisqu'on a démarré sur ce qui n'allait pas, ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Les claviers, omniprésents tout comme les samples, sonnent parfois vraiment cheap ("Abyssal", "Sudden Death"). Si beaucoup d'efforts ont été fait sur les ambiances, notamment grâce à l'abondance de samples, les structures des morceaux restent beaucoup trop classiques et ne surprennent donc jamais. Franky quant à lui est un bon batteur et devrait plus souvent se lâcher niveau blasts parce que quand il le fait, ça déboîte méchamment ("Face The Colossus", "Sudden Death")! Il n'y a pas que la double dans la vie! Enfin, dernière remontrance,
Face The Colossus ne recèle aucun hit en puissance comme un "It's All About Time" sur
What Hell Is About.
On peut maintenant passer à ce qui marche car après tout, pour qu'il obtienne 7/10, c'est que ce
Face The Colossus ne doit pas être si mauvais. Et en effet, il ne l'est pas. La recette de base de Dagoba, les gros riffs power chords martelés à la double pédale ont toujours des effets ravageurs, surtout avec une production décolle papier peint (et ses 10 couches de guitares) de Tue Madsen. On pourrait toutefois y dénoncer une forme de surenchère. Les samples, malgré leur omniprésence, s'avèrent intelligemment gérés en se fondant parfaitement avec la musique et en créant un semblant d'ambiance, contrairement à
What Hell Is About. L'interlude "Transylvania" en est un bel exemple, même si l'atmosphère dégagée n'a rien à voir avec ce qu'on pourrait attendre d'un tel titre. Dernière chose, la pochette magnifique rattrappe l'artwork monstrueux du précédent opus.
Face The Colossus remplit parfaitement son contrat. Efficace, pas trop brutal, accrocheur et mélodique pour plaire à un public large, il devrait sans peine trouver des oreilles réceptives pour lui réserver un accueil chaleureux. Personnellement, je préfère Dagoba quand il bourre, certains passages sont encore là pour témoigner de la puissance phénoménale que peuvent générer les Marseillais. Mais le quatuor a choisi une autre voie qui le mènera plus sûrement vers la conquête d'un auditoire toujours plus conséquent. Bien leur en fasse!
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