Keep Of Kalessin - Reptilian
Chronique
Keep Of Kalessin Reptilian
Parti de loin avec son black metal, certes mignon, mais Black Metal de seconde zone tout de même, Keep Of Kalessin progresse à chaque nouvel album sur le chemin d'une reconnaissance méritée au vu des efforts de présentation fournis durant les dernières années. Une progression qui ne vise pas nécessairement la musique du groupe mais tout ce qui l'entoure et la rend plus attractive. Toujours, plus propre, plus puissant, plus clichesque sur les photos, KOK est visiblement adepte du pas trop gras, pas trop sucré pas trop salé, et nous sert des plats toujours plus fades et de moins en moins savoureux.
Sur « Reptilian », les Norvégiens progressent encore et ma passion très modérée pour le groupe en prend un coup. C'est ennuyeux, terriblement ennuyeux. Le riffing principalement heavy cette fois-ci ne restera pas dans les mémoires et se place plus ou moins bien sur des blast savamment disséminés pour ne pas perdre la label extrême, des blasts souvent injustifiés, malvenus, forcés, des blast sans vie, bien proprets, emballés dans un petit son en plastique qui n'arrange pas le jeu parfaitement inexpressif d'un batteur peu inventif sur cet opus. Rien ne vient pimenter l'affaire, quand le groupe accentue son côté épique, il sort les chœurs, les synthés et patauge dans la mélodie fière et enjouée qui fait fureur à l'Eurovision (The Dragontower, avec son ambiance power metal et bière de luxe, a d'ailleurs servi de support au groupe pour tenter de représenter son pays lors de ce magnifique concours dédié à la chute ultime de la musique). Durant tout l'album plane l'ombre d'Emperor (qui n'en demandait pas tant), un Empereur malade, chétif, qui a laissé son feeling au vestiaire. Les compos tiennent évidemment la route, le groupe n'ést pas né d'hier et maîtrise son sujet, mais manquent cruellement de génie et semblent trop souvent se cacher derrière une avalanche d'arrangements comme un scénario tenant sur un timbre poste se camoufle derrière ses effets spéciaux afin de finir en blockbuster pour Aoûtiens déconnectés.
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La production n'arrange rien, nickel, sans personnalité, aseptisée, elle apporte sa lourde pierre à cet édifice érigé à la gloire d'un metal qui baisse les armes et renie sa rage, son énergie, sa fougue et sa haine. Loin, très loin, du black metal d'antan, Keep Of Kalessin se vautre dans la guimauve en osant avec « Dark As The Moonless Night » une presque power ballade au refrain dramatiquement kitsch avec lead de fin héroïque comme on les aimait dans les années 80 quand le vent s'engouffrait dans les brushing défiant étrangement les lois de la pesanteur.
Pour égayer un peu le tableau, j'évoquerai le très réussi « The Awakening » et ses quelques riffs thrashisant bien sentis et l'immersif « Reptilian Majesty », dernier morceau de l'album, pièce musicale de 14 minutes quasi progressive qui pourrait ouvrir de nouvelles perspectives au groupe sur ses prochaines réalisations. Malheureusement ce format longue durée n'étant pas le plus attractif, je doute que les Norvégiens optent pour cette option à l'avenir.
Je n'ai pas détesté l'album mais je me suis ennuyé durant chaque écoute, tout mou de partout devant cette créature de rêve aux mensurations artificiellement parfaites, étirée, botoxée,gonflée, siliconée et collagènée. Ecoutons bio !
| Häxan 26 Avril 2010 - 3907 lectures |
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