Vous voulez rendre un geek malheureux ? Rien de plus simple : privez-le d'internet. Orange a visiblement autant de considération pour ses clients que pour ses employés. Si j'ai pu survivre pendant 5 jours, c'est grâce à la connexion du boulot mais maintenant que le week-end pointe le bout de son nez, me voilà face à la triste réalité, condamné à user le pénible réseau 3G et le pauvre navigateur de mon iPhone. Dans ces moments de désespoir absolu, où la v7 de Thrashocore n'avance pas et révèle peut-être même quelques bugs, j'ai décidé de pousser le vice à son paroxysme en me lançant dans le chronique du dernier Children Of Bodom. Vous pouvez désormais avoir réellement pitié de moi.
Personnellement, ça fait pas mal de temps que je n'attends plus rien des bad boys d'Helsinki, plus précisément depuis leur évolution heavy/power/thrash opérée à partir de
"Hate Crew Deathroll". Ca n'est pas pour autant que je rejette leur seconde période ; j'ai d'ailleurs redécouvert récemment "Are You Dead Yet?" et ses compositions directes et efficaces. Disons simplement que comparé à un
"Hatebreeder", les finlandais ne se donnent plus la peine de creuser en profondeur, se contentant d'une musique taillée pour la scène. Pour beaucoup (moi inclus), le groupe avait signé avec
"Blooddrunk" sa pire production à ce jour donc je ne m'attendais pas à grand chose. Mais au final, "Relentless Reckless Forever" n'est pas si mauvais qu'il n'y paraît, en tout cas pas pire que son grand frère.
Ceux qui en avant première avaient jeté une oreille à la chanson éponyme sont probablement passés par divers sentiments, allant de la peur à la franche rigolade, en passant par la consternation. Une chose est sûre, ce nouvel album n'apporte absolument rien à une discographie qui commence à compter quelques furoncles. Le style n'a pas bougé d'un iota et continue à chercher l'efficacité avec ces riffs "in your face" de guitariste épileptique. Dans l'ensemble on aurait pu espérer un travail sur les mélodies plus poussé mais il semblerait que ça ne soit définitivement plus une priorité pour notre ami Alexi depuis bien des années. Alors le quintette tente de combler le manque de profondeur de ses compositions par une musique technique sans temps mort et aussi étrange que cela puisse paraître, on se laisse prendre au jeu. De ce "Relentless Reckless Forever" on ne retient rien tellement le groupe se copie lui-même et pourtant, le plaisir d'écoute est bel et bien présent. Une grosse production, 2/3 bonnes idées par-ci par là, de bons solos et un esprit rock'n roll clairement assumé, il n'en faut pas plus pour vous donner envie de bouffer du bitume sur des centaines de kilomètres. Enfin des centaines, ça dépendra de la vitesse maximale de votre bolide puisqu'à l'instar de ses prédécesseurs, cet album de dépasse pas les 40 minutes.
Malgré l'homogénéité de la galette en terme de style, se détachent quelques morceaux par leur qualité ou leur médiocrité. Côté bonnes choses, on peut ranger l'intro correcte "Not My Funeral", les frénétiques "Shovel Knockout" et "Northpole Throwdown" (beau bordel dans la fosse garanti), le titre le plus audacieux de l'album "Roundtrip to Hell and Back" et enfin "Cry of the Nihilist", le morceau qui réveillera l'amateur de Children Of Bodom que vous étiez par son passage à 2'01 (écoutez et vous verrez) ; vous pouvez par contre oublier les mélodies et claviers désespérants de "Pussyfoot Miss Suicide" (enfin avec un titre pareil faut dire...), et d'une manière générale, tous les solos de claviers sans exception. Car au final, le véritable problème de cet album restera pour moi le même que sur l'ensemble de leur discographie, à savoir les claviers. Quand Laiho et Warman comprendront-ils qu'un synthé ne sera jamais une guitare électrique ? Une fois de plus, ces derniers nous infligent sans retenue ces nappes et solos aux sonorités tristement désuètes (si un jour elles ont eu leur heure de gloire...) qui ont déjà fait grincer tant de dents et qui ne manqueront pas de provoquer quelques railleries. Les seuls moments où le claviériste tient sa place sont ceux où il n'essaie pas de se substituer à un troisième guitariste comme sur le Sinergyque "Roundtrip to Hell and Back", ce choix grossièrement électronique donnant un cachet plutôt intéressant et inédit au titre (je ne parle pas du solo évidemment).
N'attendez donc rien de plus de ce "Relentless Reckless Forever" qu'un album de plus du nouveau Children Of Bodom. 9 titres bruts sans une once de subtilité, 9 titres qui sentent la sueur et l'huile de moteur et qui ne trouveront leur véritable place que dans des moments où leur énergie peut servir à accompagner une activité qui ne nécessite pas votre cervelle. Par contre, si vous espériez retrouver leur génie de composition d'antan, il vous faudra encore attendre (et longtemps à mon avis).
4 COMMENTAIRE(S)
18/07/2012 10:41
01/06/2011 18:07
31/05/2011 09:51
30/05/2011 20:09
Le tueur de Bodom pourrait se rendre maintenant, qu'on arrête un peu les conneries.