Je me heurte à un assez gros dilemme personnel en chroniquant « L’hymne à la Joie » du groupe français The CNK.
Après un
« Ultraviolence über Alles » intéressant à défaut d’être passionnant, la troupe française revient à la charge (toujours composée d’Heinrich et Hreidmarr, mais cette fois également gonflée par la présence de Sylvicious (Punish Yourself) et de Valnoir (Metastazis design).
« Ultraviolence über Alles » posait le groupe comme une formation industrielle novatrice et intéressante dans la scène française. Seul problème, l’album manquait clairement de consistance ce qui amenait une lassitude omniprésente et poussait l’auditeur à ranger l’album dans le placard des disques qui prennent la poussière.
On dirait bien que The CNK s’en est rendu compte, car il est évident que le groupe à travaillé. Visuellement tout d’abord, exit la pochette un peu cheap de « Ultraviolence… ». Valnoir a repris les choses en main et c’est clairement un point positif. L’artwork est réussi, dans un délire très stalinien, et l’objet est beau. Par ailleurs le livret est complet, c’est donc un réél plaisir de le feuilleter et de lire ce qu’il contient. D’ailleurs les paroles sont assez excellentes, empreintes d’un second degré tout à faire ironique et délirant.
L’aspect massif du Stalinisme reflété sur le livret va d’ailleurs se traduire bien vite en musique. Le disque prend le parti d’être immense, voire d’être mégalomane. Le groupe prend le soin de glisser des orchestrations classiques, et des chœurs majestueux dans tous ses titres. Ceci pourrait paraître assez lourd voir pénible, mais finalement, le mélange est plutôt bien fait et apporte une identité au groupe. Identité, voilà ce que le CNK à cherché à mettre dans sa musique.
Tout est plus précis sur « L’hymne à la joie », les voix sont étudiées, la batterie parfaitement synchronisée et accompagnée de percussions martiales, les guitares et la basse sont bien fondues entre elles. Les voix s’améliorent elles aussi, en offrant un côté plus net, carré, tant sur les passages individuels que sur les effets de foule. Le cocktail est donc plutôt bien fait, grâce à la rugosité d’un métal industriel couplée à un ajout de musique classique forte et majestueuse. L’introduction annonce par exemple la couleur, en reprenant « L’hymne à la joie » de Beethoven. Si la recette CNK marche plutôt bien sur les très directs « Martialist » ou « Dinner is Ready », voire dans les titres plus longs et martiaux comme « Die Holzhammermethode », on ne pourra hélas pas en dire autant de tous les titres.
Ainsi « Cosa Nostra Klub » manque totalement d’attrait, alors que c’est paradoxalement le point fort du groupe sur « Total Eclipse of Dead Europa » par exemple. Rien ne se retient non plus du long « Inexorable Parade » ou du parfois pénible « Vote for Winners ». On citera de même « Судный день – The Doomsday », exemple incomparable du titre sur lequel on s’ennuie ferme. C’est là qu’est le Hic dans ce disque, mais pas que… Il est également bon de préciser qu’on se lasse assez vite de cet opus. Les titres accessibles et efficaces deviennent vite superflus, et les titres pénibles au départ ne s’améliorent absolument pas. Bref, ce disque vieillit très mal, à tel point qu’on le range bien vite au placard, après un laps de temps qui va de deux semaines à un mois suivant son achat. Pas la peine de s’éterniser des heures : on se fait chier.
Le dilemme, c’est que le bon chroniqueur devrait récompenser par une note correcte le travail accompli par le groupe. Il est impossible de dire que « L’hymne à la joie » est moins bon qu’
« Ultraviolence über alles », mais on ne peut pas non plus catégoriser ce dernier opus en tant que franche réussite du groupe. Il manque quelque chose pour obtenir un album agréable et que l’on réécoute régulièrement avec plaisir. Avec ce disque CNK vous convie à un moment particulièrement sympathique et intéressant dans sa démarche, mais malheureusement stoppé net dans sa progression par une lassitude trop prononcée et malheureusement incontournable.
Dommage, car même si CNK a bossé, ce disque a exactement les mêmes défauts que son prédécesseur.
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