Germ - Wish
Chronique
Germ Wish
Alors quoi ? GERM a le droit d’être chroniqué sur Thrashocore alors qu’il n’a pas sa page sur Metal Archives, la Bible du metal ? Eh bien oui, pour trois bonnes raisons : AUSTERE, Electro trance gothic post black metal et « Journey to the End ».
Que de mystères ! Et bien allons-y, reprenons le programme par notre grand 1, petit a, à la ligne :
1. AUSTERE
Ce groupe australien a marqué au fer rouge la scène du black dépressif avec deux albums (2007 et 2009), deux splits avec LYRINX puis ISOLATION (2008) ainsi qu’un EP de deux titres (2008). Nombreux sont ceux qui considèrent encore cette formation comme l’une des meilleures représentantes du black torturé à tendance suicidaire, aux côtés de TRIST ou MAKE A CHANGE... KILL YOURSELF et qui regrettent sa mort précoce en 2010. Cependant qu’aurait-elle pu dire de plus que ces longs titres lancinants et marquants qui commençaient déjà à se ressembler ? Les deux hommes qui la formaient risquaient de se répéter et de tourner inutilement en rond, voire de se XASTHURiser (en clair s’autoparodier, perdre l’inspiration et splitter dans l’indifférence de la majorité et le soulagement des derniers fans)... Ils se sont donc séparés pour retrouver leurs autres amours ou commencer à plancher sur de nouveaux projets. Desolate revenait à du black plus traditionnel aux côtés de NAZXUL, se radicalisait en intégrant TEMPLE NIGHTSIDE (black / death) et se réfugiait dans deux one man’s band plus trve(s) : ILL OMEN et PERDITION ORACLE. Sorrow, lui, n’avait pas d’autre choix que de suivre la marche et de faire une croix sur ce qui devenait son énième « ancien groupe » après WOODS OF DESOLATION, KINSTRIFE & BLOOD ou NAZXUL pour ne citer que les plus connus. Lui aussi choisira alors sa propre route et crééra finalement quelques mois plus tard GERM, un nouveau groupe qui mérite donc l’attention des blackeux que nous sommes, si attentifs à la carrière de nos anciens messies.
2. Electro trance gothic post black metal
Cette description qui traine sur le net est tout de même assez marquante pour donner envie de découvrir le groupe, d’autant qu’elle contient le terme de « black metal » et laisse ainsi supposer que Sorrow n’a pas renié ses origines ! Par contre il n’apparaît qu’en fin de description après toute une ribambelle de bazar à rallonge ! Déjà il y a le terme electro trance qui fait peur. Mais en fait l’inquiétude n’est vérifiée que sur les intermèdes qui tournent autour de 2mn chacun, « Oxygen », « Gravity » et « Infinity ». Ils en font trop et nous plongent carrément dans un show « sons et lumières » que ne renierait pas Jean-Michel Jarre. C’est cheap et à l’intérêt limité... L’agacement et l’irritation pointent vite leur vilain nez et l’on est bien content que ce genre soit moins présent dans les « vrais » titres. C’est aussi parce que les vocaux s’y mélangent bien que la pillule perd son goût amer. C’est même au contraire une véritable jouissance quand ces vocaux sont ceux, si typiques, de notre vieil AUSTERE (« Flowers Bloom and Flowers Fell, But I’m Still Wait »). Ah, que ces cris terrifiants se marient bien aux ambiances « danse avec les nuages » ! Ah, qu’ils entrainent un résultat innovant ! Et ce plaisir est prolongé lorsqu’apparaît un chant plus clair. Cela devient délicieux quand celui-ci est dosé correctement comme sur les divins « Asteroid of Sorrow », « Breathe in the Sulphur / A Light Meteor Shower » et « Your Smile Mirrors the Sun ». Par contre, il peut se transformet en parasite quand il squatte trop longtemps et c’est le cas sur « An Overdose On Cosmic Galaxy », titre long de 10 minutes qui met trop de temps à commencer et qui est trop électro. Il s’améliore en cours de route, mais la première partie est fastidieuse. Alors comme c’est le morceau qui ouvre l’album, il a tendance à donner une image faussée des 45 minutes totales. Car le reste est plus sombre et bien plus intéressant dans ses multitudes de nuances. Car c’est aussi musicalement que l’on passe de sons électroniques à du metal plus classique et lourd. C’est « électerrifiant » ! On ne retrouve pas le désespoir d’AUSTERE, mais une sensation fraiche et nouvelle qui intrigue et donne envie de réécouter l’album fréquemment. C’est un peu comme avec CAINA, un autre représentant du post-black qui a su faire des mélanges originaux et personnels. Quelques améliorations et certaines coupures pourraient rendre le groupe encore meilleur !
3. « Journey to the End »
Souvenez-vous de WINDIR et son album 1184 ! C’était en 2001 déjà, et l’album encensé désormais par tous les nostalgiques se voyait pourtant reprocher quelques innovations, notamment le long final électro de « Journey to the End ». Et bien GERM me rappelle ce passage précis du grand WINDIR alors rien que pour cela il mérite d’être testé !
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