En 2012,
LUNAR AURORA est sorti de son hibernation pour sortir un nouvel album mais a décidé peu après de splitter.
KROMLEK et
HELLSAW ont aussi pris la décision de mettre fin à leur activité... tristes nouvelles ! Enfin, peut-être pas tant que ça vu que nous sommes désormais habitués à voir des groupes censés finis se reformer la bouche en coeur. Alors à moins qu’une personne clé du groupe décède comme ce fut le cas pour
WINDIR,
ENDLESS DISMAL MOAN,
DISSECTION ou
CELESTIAL BLOODSHED, un groupe n’est jamais vraiment enterré, un peu comme un héros MARVEL en fait. Rien que pour cette année,
ABIGAIL WILLIAMS et
BENIGHTED IN SODOM ont non seulement annoncé leur séparation mais aussi leur pathétique retour quelques mois après ! « On s’est trompé, en fait, on continue ! ».
LIMBONIC ART est revenu,
RUNNING WILD est revenu,
DEINONYCHUS serait revenu.
XASTHUR reviendra !
WOODS OF INFINITY reviendra !
CRYFEMAL reviendra ! Qui ?
CRYFEMAL ! Il a splitté malgré la sortie du dernier album qui nous intéresse aujourd’hui ! Comment ça vous vous en foutez qu'il revienne ou non ? Comment ça vous n’en avez jamais entendu parler !?!
Mais c’est un tort, ça ! Vous pourriez tomber sous le charme de cet Espagnol qui, pour une fois, s’était trouvé une personnalité et avait des fans, comme moi ! Bon, c’est vrai que certains trouvaient à redire du groupe et s’en moquaient même, mais c’était tout d’abord à cause du look et de l’attitude de l’unique membre : Ebola. L’homme avait tendance à ne pas connaître les limites du ridicule et usait de clichés à s’en de rire dessus. Du de le prendre au sérieux après avoir vu ses clips comme « Segunda Muerte » filmé dans un cimetière (premier album,
With the Help of the Devil, 2003) ou encore cette photo devenue culte sur laquelle il est cloué la tête en bas à une croix inversée. Mais voilà, c’était une part de ce personnage finalement honnête et passionné qui vivait son trip à fond, comme on a pu le reprocher à Sin Nanna de
STRIBORG. Le problème de ce genre de visuel est qu’il relègue souvent la musique au second plan et ne donne même pas envoe de s’y intéresser s’il est trop raté.
TROLLECH aussi en sait quelque chose.
Personnellement, j’arrive à en faire abstraction, et c’est donc en 2005 que j’ai découvert
CRYFEMAL avec son troisième album, qui était le premier à être correctement distribué puisque
With the Help of Devil avait été sorti par un label chinois (!!!) et que
Raising Deads... Buring Alives était un CD-r, réédité depuis. Cela avait été un coup de foudre parce qu’il avait une aura et une personnalité qui le rendaient unique et immédiatement reconnaissable. Le style et les ficelles sont ensuite restés les mêmes au fil des sorties jusqu’à ce 6ème album. Des titres d’album en espagnol, tout comme les paroles crachées avec un timbre excessivement douloureux - « chiatique » diront les détracteurs -, un martellement pratiquement continu de la batterie qui entraine un rythme soutenu suffocant, des riffs froids qui se moquent de la technique au profit de l’énergie, et des ambiances d’outre-tombe proches du désespoir d’un
ENDLESS DISMAL MOAN. Mais attention, ce groupe ne fait pas du dépressif comme certaines descriptions erronées de sites ou magazines approximatifs ont voulu le faire croire ! Hérésie ! Les compositions de
CRYFEMAL ne donnent pas envie de mettre fin à ses jours. C’est l’expérience de la mort, sa contemplation vue de l’intérieur, sa main cruelle qui oblige à admettre sa supériorité sur toutes ces choses si futiles qui représentent la vie. Et ensuite, il faut vivre avec cela, en sachant que tout est voué à disparaître.
CRYFEMAL est une torture qui mêle ainsi des sentiments tantôt complémentaires, tantôt paradoxaux : haine et désespoir, combat et résignation, simplicité et fouillis. Difficile de suppoter longtemps tous ces débordements quad on n’y est pas préparé, et enchainer 43 telles minutes pourra être un supplice pour ceux qui veulent de la logique, de la mélodie ou des constructions musicales peaufinées.
L’autre problème du groupe vient de la ressemblance entre les titres dues aux faibles marges de manoeuvre. Difficile de se renouveler dans la voie choisie. C’était déjà le cas sur les deux excellents albums
Perpetua Funebre Gloria et
Apoteosis Oculta qui étaient pourtant plus variés que ce petit dernier avec des breaks plus nombreux et quelques guitares acoustiques. La lassitude a pointé son nez à partir du suivant, cet Increibles Tormentos toujours aussi bien mené et torturé mais qui voyait le genre s’essouffler. J’imagine alors que quels que soient les albums de
CRYFEMAL, ce seront les deux premiers écoutés qui deviendront les préférés et que le troisième sera celui de trop. Le reproche est donc que ces 8 nouvelles souffrances ne surpassent pas les précédentes et qu’on se sent bien incapable de dire à quel album appartient tel ou tel titre du groupe écouté en aléatoire.
Ça sentait donc un peu le sapin pour la suite, et Ebola a dû se rendre compte qu’il devait passer à autre chose puisqu’il a tué
CRYFEMAL et formé avec d’autres acolytes un autre groupe de black toujours inspiré par le même thème :
MUERT. Un premier album est d’ailleurs sorti quelques mois après
Malicioso Sonido Putrefacto, et ne propose que le minimum d’ajustements justifier la nouvelle appellation. Merci à lui d'être resté fidèle à son style et d'avoir satisfait les oreilles des amateurs de black malade !
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