Je pourrais me confondre en excuses et déclarer être désolé de ne pas avoir écrit plus tôt sur ce jeune groupe de Colmar alors qu’il a été ma découverte majeure de 2012 mais ce serait donner trop d’importance à mes scribouillis sur ce site. Crown n’a pas eu besoin d’une couverture promotionnelle importante pour devenir la nouvelle coqueluche d’un genre en comptant peu puisqu’il a très vite attiré l’attention de structures renommées suite à la sortie de ses débuts au format EP. Signer sur Candlelight pour la sortie d’un premier album (
Psychurgy, à paraître le 22 avril) et se retrouver programmé à l’édition 2013 du festival Roadburn ne sont pas donnés au tout-venant. Ça tombe bien car les Français ne sont pas n’importe qui !
En effet, bien que ses créateurs n’en soient pas tout à fait à leur première ferronnerie (la formation étant constituée d’anciens membres de Hollow Corp. et Skull),
The One est une surprise ayant rapidement séduit les amateurs des musiques « industrielles mais pas que ». Un style auquel l’EP ici chroniqué présente un duo prêt à devenir l’un de ses fers de lance, ce premier essai ne faisant rien de moins que répondre à des attentes rarement comblées quand se rencontre un nouveau venu, à savoir parvenir à dépasser ses influences pour proposer une nouvelle manière d’aborder les choses. Si Crown rappelle d’emblée une généalogie allant des productions Broadrickiennes (Godflesh bien sûr, mais aussi Jesu dont on retrouve ici les lentes progressions) à la scène française comprenant Dirge et Kill The Thrill, il s’attache à compiler pour mieux s’échapper par une exécution sèche ne s’encombrant pas de transitions entre passages joués au ras du sol et moments élevés. Un goût pour le ciselé et le versatile ne gênant en aucune manière la fluidité de l’ensemble, au point d’évoquer une autre entité s’étant également distinguée le temps d’un EP : la regrettée Mare, dont le patronyme ne vient pas à l’esprit uniquement le temps d’un nom d’une composition mais aussi par une capacité à enchainer moments violents et aériens sans impression de décalage.
Une comparaison à ne pas faire à la légère mais tout à fait indiquée concernant Crown,
The One étant capable de marier les contraires avec une rigueur ne s’étant plus entendue depuis un certain
The Desanctification. Le va-et-vient entre guitares incandescentes (le premier morceau, « Cosmogasm », est à ce titre impressionnant de lourdeur) et rituelles se trouve solidement tenu par une section rythmique à cheval entre le mécanique et l’organique utilisée comme il se doit : d’une façon implacable mais offrant toujours ce qu’il faut d’accroche pour avancer conquis sous ses ordres.
The One présente un Crown déjà dominateur – aussi est-il difficile de trouver un défaut majeur à ses trente-trois minutes. Cependant, ce qui fait la force de son interprétation est paradoxalement ce qui la limite, ses continuels soubresauts manquant d’une diversité dont l’absence, si elle n’est pas rédhibitoire le temps d’un EP, laisse penser qu’il faudra varier les plaisirs sur un format plus long. Les extraits de
Psychurgy disponibles sur le net rassurent d’ores et déjà sur cette question, de même qu’ils précisent le rang de musique sacrée que les Alsaciens donnent à leur machinerie. Promis, la suite sera cette fois-ci racontée dans les temps.
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