Pryapisme - Hyperblast Super Collider
Chronique
Pryapisme Hyperblast Super Collider
Ah bah voilà ! Ça y est ! On l'a enfin trouvé notre Sigh sous amphétamines, notre Happy Diapsiquir, notre Crystal Castles rose métallisé. Gimme an Alleluja brothers !
Certes, chroniquer et apprécier Pryapisme, c'est foncer droit dans le mur de notre fabuleuse génération internet et de la horde de casses-pieds qu'elle sème partout mais d'un autre côté : Merde. Pryapisme, c'est vachement bien pour tout un tas de raisons. La première, c'est que vu la chronique postée chez un nos concurrents, « Hyperblast Super Collider » à l'air de contrarier une partie des amateurs de Metal. Et j'apprécie fortement quand quelque chose fout un peu la zone dans le Metal, ça doit venir du fait que j'aime bien Kickback, sans doute... Donc, par conséquent ça fait déjà au moins une bonne raison de s'intéresser à ce trio de Clermontois qui officie d'ailleurs un poil chez l'excellent Igorrr, mais aussi chez l'autre excellent - cependant moins connu – Stagnant Waters. Deux groupes top-qualität que je ne saurais que trop vous conseiller, soit dit en passant.
Bon après, si Pryapisme n'était qu'une grosse blague destinée à faire rire ou à faire chier, ça ne justifierait pas vraiment une chronique sur Thrashocore. Derrière cet aspect volontairement second degré sans pourtant verser dans la vanne de barbecue se cache bel et bien un travail musical original et poussé. Si si, c'est vrai. D'ailleurs, il y a tellement d'influences là-dedans que les compter serait presque impossible. Du Drum & Bass, au free-jazz en passant par un break mi-ethnique mi-dubstep (« La notion de chiralité de spin et d’oscillation de saveur des particules supersymétriques définissant un champs scalaire lors d’une transition de conifold en cosmologie branaire dans un modèle ekpyrotique ») tout en s'autorisant pas mal de détours à base de blasts-beats, le balayage musical de la formation couvre sans problème les géoglyphes de Nasca en un passage. « Hyperblast Super Collider » est un JDR sous LSD, une pizza pixelisée qu'on s'envoie sur un Nokia ou encore un vaisseau spatial satanique qui dérive sans problèmes jusqu'au cœur d'un soleil aussi rose que sucré.
« Lesbian Bordello » par exemple, prouve la richesse de l'album avec sa petite minute quarante de son contenant une bonne quinzaine de passages différents... Faites le calcul en comptant la durée totale de l'album et vous vous rendrez aisément compte de l'énorme travail fourni dans les compositions. D'ailleurs, j'en viendrais même à dire que ce n'est pas parce que Pryapisme déconne que le disque n'est pas riche en émotions, comme en témoigne l'hyperactif « Un druide se prend pour un giboyeux lorsqu'il est neutrino » qui ouvre l'album ou le malsain « J'ai envie de te claquer » qui malgré ses aspects toujours ludiques propose une ambiance déstabilisante...
Il est plutôt complexe à définir ce disque, car si les influences apparaissent clairement (le Black Metal, le Free-Jazz et l'Electro-Nintendocore-Chiptune en tête), le cocktail est tellement détonnant qu'il paraît impossible de rattacher Pryapisme à quelque chose d'existant. Bien sûr, Sigh, Mr Bungle, Fantômas, ou d'autres pontes du Metal barré peuvent venir en tête mais ce ne sera que par bribes d'une trentaine de secondes maximum... Le reste est tellement foutraque et/ou original qu'il me semble bien inconscient de citer une référence qui ne serait pas ridicule. En fait, c'est plutôt un disque temporel, qui se présenterait comme un magnifique compte-rendu musical et imagé de notre début de vingt-et-unième siècle. Foutraque, paumé, varié et aussi intensément dosé. Comme les flux d'informations et de communications à l'ère des « nouvelles technologies », les titres proposent des parties qui s'enchaînent toutes tellement vite que notre cerveau peine parfois à les analyser. Comme une surcharge musicale informative, l'esprit se perd bien vite dans cet « Hyperblast Super Collider » aussi impressionnant qu'imprévisible.
On ne fera pas non plus l'impasse sur ces constantes références aux chats, aux consoles de jeux des années quatre-vingt-dix, aux couleurs volontairement geeks de l'artwork et du vidéo-clip épileptique qui illustre l'album, aux samplings incongrus ou aux titres des chansons volontairement capillo-tractés à l'extrême. Pryapisme à un goût d'humour mais également un goût de je t'emmerde et d'incorrect, génération N(y)an N(y)an oblige. Se faire malmener par les auvergnats est cependant si plaisant qu'on y retourne en boucle comme des Memes dégénérés, option dix heures sur Youtube. Ni obscur, ni lumineux, « Hyperblast Super Collider » est juste un énorme chaos violent, dégénéré et pourtant si amusant dans son aspect détaché de la dureté. Un viol sympathique et groovy, un assassinat complétement Kawaii ou encore un peloton d’exécution en cosplay. Dans ma tête, Pryapisme c'est ça. Et dans la votre, c'est quoi ?
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