Aherusia - As I Cross the Seas of My Soul
Chronique
Aherusia As I Cross the Seas of My Soul
Je me souviens avec une certaine nostalgie de la fin des années 90 et du début des années 2000, lorsque le black sympho avait une place prédominante dans le metal. Je me souviens de certains interviews de musiciens qui comprenaient que la scène était sclérosée, mais que le temps allait parler ! Nous saurions bientôt qui étaient les vrais passionnés du style, et qui étaient les égarés attirés par un style à la mode. Je me souviens surtout de ces livrets dans lesquels il était devenu commun de remercier IRON MAIDEN et les grands compositeurs de musique classique. Cette époque est bien révolue. On trouve bien peu de groupes sympho de nos jours, et ceux qui ont émergés ont pour la plupart plutôt suivi l’esprit d’EMPEROR que d’OBTAINED ENSLAVEMENT. J’apprécie CARACH ANGREN ou SATURNIAN mais soyons honnêtes ils ne sonnent pas cheap ! Quoi ? « Cheap » n’est pas le mot adéquat ? Effectivement, ce que je veux dire c’est que j’apprécie ces albums qui ne ronflent pas trop forts et gardent une dimension organique ! J’ai envie d’écouter de nouveaux ANCIENT, SIEBENBURGEN, TVANGESTE ou ABYSSOS ! Mais pour cela, il faut vraiment chercher. Heureusement il y a LITTLE DEAD BERTHA qui est l’un des seuls à avoir la touche du passé avec même les apparitions de vocaux féminins sur les refrains... On a aussi les Taïwanais de CHTHONIC qui, même s’ils sonnent résolument modernes, sont une belle démonstration du mélange entre black à la CRADLE OF FILTH et instruments traditionnels.
Bon, là je semble m’éloigner du sujet, mais vous allez voir que tous les wagons vont se rattacher. AHERUSIA est un groupe grec formé en 1997 et composé à l’origine de 6 personnes. Elles se sont séparées en 2000 alors que seul un EP était sorti jusqu’à lors pour que quatre années plus tard deux d’entre eux décident de reprendre l’aventure. Les retrouvailles furent de courte durée et infructueuses puisque l’un d’eux s’en alla et que ce n’est finalement qu’en 2009 qu’un premier album vit le jour. Et cet unique membre fondateur survivant est Voreas Faethon. L’homme, guitariste et chanteur, n’est pas du genre à baisser les bras et c’est désormais bien entouré de 5 autres musiciens qu’il mène sa belle barque. Parmi eux, une femme guitariste, un claviériste et un joueur de lyra crétoise. Cette présentation vous permet de remettre les éléments du puzzle en place ? Mais si ! Un groupe né en 97 ! Un clavier ! Une femme ! Un instrument traditionnel ! Eh bien mesdames et messieurs voici un groupe qui s’apparente à la totalité des groupes cités dans le premier paragraphe. Et du fait qu’il utilise des éléments propres à la civilisation grecque comme la lyra déjà citée mais aussi des chœurs et des déclamations dans la langue des artistes, nous pouvons ajouter ROTTING CHRIST et KAWIR. Et le mélange de tout ce bazar donne du Folk BM Sympho à accents heavy ! Si, si !
Et c’est vrai que la pochette de ce deuxième album ne le laisse pas deviner ! Mais c’est déjà plus proche des ambiances grecques que le visuel du premier album qui avait été réalisé par l’homme derrière celui de SEPTICFLESH. AHERUSIA est effectivement admiratif de ses grands frères et il rêve d’embrasser une carrière similaire. Si la musique est différente, il essaie cependant de mimer certaines décisions, comme le choix du studio. Il est allé se faire mettre en boîte au Devasoundz, où sont aussi passés ROTTING CHRIST, CHAOSTAR et ENSHADOWED. La production est donc de qualité, même si elle n’est pas aussi puissante qu’on pourrait l’imaginer. En tout cas, c’est suffisant pour mettre en avant la formule du groupe. Cela commence d’ailleurs bien avec un « Archipelagos » qui assure le spectacle : énergie, riffs heavy, chœurs variés, break, samples de vagues qui plantent un paysage... On sent qu’AHERUSIA se donne et le charme opère. Les vocaux du père Faethon sont certes un peu décevants, sans grand charisme et souvent à bout de souffle, mais on a envie de se poser et d’écouter la suite.
Les titres suivants se débrouillent bien aussi. « Manu Martyrium » propose des ambiances très tournées vers le ROTTING CHRIST actuel. « Arbor Martyrum » se veut plus dynamique et très heavy, « EHO » met encore plus l’accent sur le côté folk, « Path of Thorns » est plus nuancé et doux... Bref, l’album regorge d’idées. Mais... oui il y a un mais, il faut souligner tout de même quelques longueurs et surtout quelques passages qui tournent en rond. Après une intro de 4 minutes, on trouve 7 morceaux qui ont une moyenne supérieure à 8 minutes. Et le pompon est atteint sur « Hic Hiemat Aeternatus » qui s’étend inutilement sur 11 minutes. Son côté « heavy joué à la lyra » casse carrément les bourses et nous fait finir l’album sur une mauvaise note. Il aurait peut-être bien fallu le zapper ce titre... On serait resté avec un album de 55 minutes, c’était idéal.
AHERUSIA a des moyens, des idées et de l’ambition mais ce n’est pas encore suffisant. Il faudra gommer encore quelques erreurs pour atteindre un meilleur niveau. Pour l’instant c’est correct, mais se consomme avec modération sans quoi l'overdose arrive vite.
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