Maybeshewill - Not For Want Of Trying
Chronique
Maybeshewill Not For Want Of Trying
Bon, on ne va pas se mentir : en ce moment, le Black Metal me casse les pieds. Ce qui explique un peu cette chronique plutôt hors-sujet avec la ligne éditoriale habituelle de notre bon vieux Thrashocore. Simplement plutôt que de ne rien chroniquer ou de quitter ce navire cher à mon cœur, j'ai décidé - après en avoir informé l'équipe, faut pas abuser... - de vous faire partager d'autres groupes affiliés de près (pas trop) ou de loin (surtout) au Metal. Mitch ayant franchi le pas du Post-Rock et Ikea celui de la Folk, je me suis dis « Merde, pourquoi pas moi ? ». Nous allons donc parler Math-Rock sur Thrashocore. Pour ceux qui n'auraient aucune idée de ce qu'est le Math-Rock, il n'y a rien de plus simple : vous prenez Deathspell Omega et vous ôtez le Black Metal. Le Math-rock est grosso-modo ce qu'il vous reste à la fin de l'opération. Alors certes, le terme « rock » est bien prédominant dans le genre musical du groupe abordé cependant j'ai pris le soin de chroniquer un groupe qui s’octroie quelques passages relativement énervés histoire de ne pas trop dévier non plus.
Mais bon, Maybeshewill, ce n'est pas du Metal : autant être clair tout de suite. Si on devait trouver des groupes à rapprocher de ce quartet, on irait plutôt lorgner du côté des 65daysofstatic, This Town Needs Guns ou encore And So I Watch You From Afar. Au final, si la formation est classée comme une bande de matheux, on notera tout de même qu'elle se permet également quelques détours dans le Post-Rock, l’Électronique et un son à la limite du Metal et du gros rock qui tâche. D'ailleurs, le premier titre de « Not For Want of Trying » commence par un mélange de guitares aériennes et de gros riffs qui ne dénoteraient pas sur un album de Stoner. Vous l'aurez compris, les quatre anglais originaires de Leicester n'hésitent pas à envoyer la sauce de temps en temps et c'est tant mieux. En effet l'apport de ces parties punchy permet au groupe de ne pas stagner dans un aspect planant longuet ou dans une complexité abusive et lassante. Ainsi d'excellents titres comme « We called an Ambulance but a Fire Engine Came » ou le titre éponyme ne se privent pas de musique massive servie sur fond de guitares dissonantes, de rythmiques bancales et de décalages propres au genre musical.
Majoritairement instrumental, l'album se pare de temps à autres de chant (notamment sur « He Films The Clouds pt. 2 » et « Heartsflusters ». Si le chant permet une envolée sur le premier titre, il est nettement plus dispensable sur le second. Non pas qu'il soit dérangeant mais on peut dire que son absence ne nous traumatiserais pas. Bien sûr, ces deux titres chantés sont les plus doux de l'album et je dois dire que la beauté pure et sans défauts d'un « He Films The Clouds pt. 2 » ne laissera pas grand monde indifférent. Maybeshewill a cette capacité de mixer aisément des nappes de guitares saturées (façon Post-Rock/Post-Metal), des chants collégiaux et des couches de piano très émouvantes. Ça donne envie de pleurer sous la pluie en buvant du chocolat chaud. Un peu comme Blacklodge quoi... Non, je rigole.
Les quelques parties électroniques ne sont pas en reste. Véritablement dans la veine de 65daysofstatic, elles proposent une variation bienvenue qui permet de jurer avec la batterie organique le plus souvent chargée des parties binaires et purement Rock. Les anglais ratissent donc de nouvelles sonorités qui - bien que très différentes de l'ossature basse-guitare-batterie habituelle - s'emboîtent à merveille et permettent à l'album de conserver son homogénéité. N'oublions pas non plus de mentionner la précision savant avec laquelle l'album est orchestré. Chaque chose est à sa place et obtient le rôle qu'elle mérite. A coup sûr, cela permet de faire de « Not For Want of Trying » un album abouti alliant de main de maître les passages les plus émouvants avec des décharges de folie rocambolesques et alambiquées. L'opus donne l'impression d'une alliance entre révolte de jeunesse et contemplation ultime et quasiment cinématographique (pour tout dire, les moments les plus post-rock me rappellent des films comme « Printemps, été, automne, hiver... et printemps », « Ivre de femmes et de peinture » ou « In the mood for love »...). Au final, nous sommes ici devant une sorte de synthèse des émotions qui peut offrir la vie. Et si, sur le papier, tout ceci peut paraître complexe à mettre en musique, la force du disque est de réussir le pari grâce à une parfaite entente entre les instruments et un calibrage des arrangements d'une précision suisse.
Sachant allier facilement les ambiances et la violence au sein d'un même titres (« The Paris Hilton Sex Tape »), l'entité propose une production magnifiquement illustrée par cette pochette harmonieuse dans les couleurs et proposant un univers visuel pour le moins marquant. A vrai dire, je pense que ce graphisme est une véritable réussite qui oppose le fouillis illustré par le collage avec l'imaginaire proposé par la demoiselle à moitié dessinée. « Not For Want of Trying » est à mon sens un grand classique du genre qui n'aura à cœur que de vous séduire si jamais vous daignez lui donner sa chance.
« Let me have my toaster and my TV and my steel-belted radials, and I won't say anything. Just leave us alone. Well, I'm not going to leave you alone.
I want you to get mad! »
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène