[ A propos de cette chronique ] Je sais très bien l’image que je véhicule. « Sakrifiss, le chroniqueur qui connaît beaucoup de groupes de black, qui écoute ce style depuis longtemps et qui écrit des commentaires mesurés. Il ne parle jamais de technique vu qu’il n’y connaît rien, et les autres genres de metal lui sont pratiquement inconnus. » Voilà, ça c’est moi.
Et bien j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
La bonne, c’est que cette chro va me permettre de me refaire une toute nouvelle image, je ne serai plus jamais le même ! La mauvaise, c’est que je ne vais pas nécessairement y gagner au change puisque mon nouveau sobriquet va devenir « Sakrifiss le nauséabond ». Eh oui, mais bon, qu’est-ce que j’y peux moi si le meilleur album de 2014 au moment où j’écris ces lignes est l’œuvre d’un groupe ouvertement NS ! Je n’ai aucune responsabilité là-dedans moi !
« Oh l’autre, tu savais bien les idées du groupe avant de l’écouter, alors ne fais pas l’innocent, tu n’es pas tout blanc ! »
En l’occurrence, si, je suis tout blanc. Et vu que c’est la couleur recommandée pour écouter
HOLDAAR je ne peux pas m’en plaindre (Dieudonné a investi mon corps, on se marre !)... Pour répondre sérieusement, il m’arrive d’écouter du black NS sans le savoir, mais il ne m’arrive pas de ne pas en écouter en le sachant. Là, je sais que vous allez relire la phrase pour essayer de la comprendre. Elle est tordue mais pas fausse. Sinon, il faut se rappeler que la plupart des groupes NS ne sont pas plus NS que les groupes à l'imagerie démoniaque sont véritablement satanistes... C’est pour faire peur à Papy fait de la résistance plus que pour vanter le troisième Reich...
« Ouais, bah même ! Pour des raisons morales, tu aurais pu t’abstenir. »
La moralité… je comprends. Mais je ne peux pas la faire passer devant la sincérité. Le fait est là,
HOLDAAR est le meilleur groupe de 2014. Il aurait chanter l’amour des poneys ou l’envie de vivre dans un camps naturiste, cela aurait été la même chose. Mon engouement est purement musical. Il est NS, ça plaît, ça plaît pas, on pourrait en faire des pages ! Alors je ferme la grosse introduction ici.
Bon, que l’album soit énorme, je m’y attendais un peu parce que le groupe n’a cessé de progresser, de s’affiner, de se trouver depuis ses débuts. Et tout cela en multipliant les teintes musicales à chaque sortie. Dès 2010 et
Year 120-th, la formation russe entrait parmi mes préférées, 4 ans après elle devient incontournable et rejoint les ténors des années 2010
DRAPSNATT,
A FOREST OF STARS,
PESTE NOIRE ou
DEAFHEAVEN... Et je ne suis pas le seul à le penser vu qu’un album tribute à
HOLDAAR est déjà sorti. Certes il ne réunit que des formations russes, mais cela prouve que ce groupe est reconnu, apprécié et remarqué par ses pairs.
Alors qu’est-ce qu’il y a de si monstrueux dans ce
Times Stretching in the Sky ? Eh bien
HOLDAAR arrive à l’apogée de sa formule. Il s’est véritablement surpassé sur ces 10 titres. Il propose une musique enjouée, envolée et presque douce. C’est tour à tour épique comme
SUMMONING («Дивизия "Викинг" »), pagan folk comme
KRODA (« Сородичи Полымя »), conquérant comme un bon
BAL-SAGOTH («Ворона Крик »), ou encore nostalgique, mélancolique, enivrant. MAIS, s’il n’y avait que cela, je me contenterais des 150 autres groupes qui touchent à ces styles ! D’abord, chaque morceau est supporté par des sonorités martiales. Des tambours, de l’artillerie, des samples divers viennent ajouter une forte tension.
MAIS AUSSI, et presque
MAIS SURTOUT, les vocaux prennent toute la musique à contre pied, avec un timbre rugueux, très haineux, tout de suite reconnaissable tant il semble dégueuler son agressivité.
HOLDAAR, c’est le summum des extrêmes. La musique si mélodieuse avec des claviers et des chœurs féminins, les effets militaires qui martèlent efficacement et la voix horriblement sale. Et alors qu’à la base l’idée semble farfelue, vouée à l’échec, elle est explosive ! C’est un peu comme si un allumé se disait : « Tiens, je vais faire un film avec des cowboys homos. », ou alors « Tiens, je vais chanter en me travestissant en femme mais tout en gardant ma barbe.», ou enfin « Tiens, je vais mettre de l’ananas sur ma pizza ! ». Personne n’aurait misé un kopeck là-dessus ! Mais quand on se rappelle que le kopeck vient du russe, on se dit qu’on tenait pourtant un indice !
Cet album est terrifiant, je le mets en boucle, et je lui mets la note maximale, sans aucun doute. J’ai conscience que beaucoup seront déçus parce que cela ne correspondra pas à leur goût, mais si les références suivantes vous intriguent, il faut tester :
SUMMONING,
SONS OF NORTH,
CRYSTALIUM,
WOLFNACHT,
KRODA,
TEMNOZOR,
WOLFKRIEG...
Maintenant Sakrifiss le nauséabond retourne encore écouter son petit bijou, sans honte, et curieux de savoir si la fin de l’année amènera un album encore plus vaste, plus fort, plus tendu. Dur...
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