Massenhinrichtung - Zakon zbroi

MASSENHINRICHTUNG... Il y en a qui n’ont pas peur des noms à rallonge je vous dis ! Pour ceux qui n’avaient pas compris, c’est de l’allemand et ça signifie « Exécution de masse ». C’est bien, c’est un terme d’actualité en tout cas... Mais n’ayez pas de préjugés, ce serait fatal dans ce cas-là. Car on a vite fait de se laisser tromper avec ce groupe formé en 2004 et qui sort là son deuxième album après Go Beyond Gist en 2008. Avant tout, la nationalité du groupe. Il nous vient de Biélorussie. Ensuite la pochette va induire en erreur, autant que si j’avais décidé, pour illustrer le DVD du mariage de Gégé et Lucette, de mettre une photo de ma (grosse) bite en jaquette. Le lien entre le visuel et le contenu n’est pas évident au début. Là, cette pochette à la MARDUK a dû vous faire croire que la musique serait purement agressive et brutale. Ou alors martiale, industrielle ou encore typée NSBM. Alors oui, il y a certains de ces éléments, mais ce qu’on n’imagine pas c’est que l’on va aussi trouver du pagan, de la flûte, des chœurs qui crient Lalala, de la guitare sèche, des mélodies très envolées et même des riffs heavy...

Mais Achtung ! Ces éléments ne sont pas utilisés en continu. La base de la musique est effectivement haineuse et colérique. Tous les titres vont à fond la caisse sur 90% de leur durée, tout en incluant momentanément les éléments cités plus hauts. « The Blizzard » par exemple ne décélère pas durant plus de 7 minutes et permet bien un rapprochement avec le panzer de MARDUK. Mais il change brutalement sur sa 4ème minute, coupé par de vilains cris étouffés style keupon fâché. Et surtout il voit apparaître un violon sur son final, tranchant complètement avec le début. Ce genre de surprises se présente à chaque piste et se fond parfaitement dans la musique du groupe. On est surpris, mais jamais heurté dans un sens négatif car la maîtrise est exemplaire. Certes, on peut être déstabilisé par tel ou tel apport mais pas par la façon dont c’est fait. Certains pourront aussi critiquer le fait que les trouvailles sont un peu trop variées et que cela empêche le groupe d’avoir une réelle personnalité et qu’il est finalement difficile de le cerner. C’est faire la fine bouche....

Un autre exemple ? « The Paths of Stellar Swamps » commence lui aussi avec du violon, enchaine avec une grosse bonne énergie et des vocaux dignes de MOLOTH pour introduire peu après des soli heavy. Mais cela reste tout de même du black metal déchiré, déchirant... La description vous titille peut-être et c’est tant mieux parce que le résultat vaut le coup d’être tenté. Il y a des mélanges terrifiants d’efficacité sur chacun des 6 titres. Oui, 6 parce que le premier est une introduction, très « bande originale de film d’aventure », sans prétention mais qui plante le décor.

Finalement, il suffisait de voir que c’est Darker than Black Records qui sort cet album pour comprendre qu’il valait le coup. Le label a encore le nez creux et sait nous fait découvrir de nouvelles sensations. Je recommande le groupe à ceux qui sont ouverts mais sans non plus aimer les ambiances « youpy youpa ». L’équilibre est très bon ici, avec ce qu’il faut d’entrain, de dynamisme et de variété.

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