Happy Days - En enfer, j'ai régné
Chronique
Happy Days En enfer, j'ai régné
Jusqu’à récemment, on chantait « Sunday, Monday, happy days. Tuesday, Wednesday, happy days. ». Sauf que désormais, c’est fini. Désormais, c’est « Dimanche, lundi, happy days. Mardi, mercredi happy days ! ». Et oui, le groupe américain s’est de plus en plus lié à la France ces dernières années, au point que le boss de la formation, l’infatigable A. Morbid, parle relativement bien la langue. C’est d’ailleurs dans la langue de Molière qu’il avait posté sur les réseaux sociaux une recherche de musiciens pour une série de concert en France et ses alentours. Certains de nos amis ont ainsi répondu à l’appel et l’on retrouve désormais dans le line-up l’omniprésent Alrinack à la basse (IN THE MIST, SUICIDAL MADNESS...), le talentueux TNBR à la batterie (HETERIIK) et la maléfique Petri Ravn aux guitares (BOVARY). Ajoutons à la liste le charmant Psycho (SUICIDAL MADNESS) qui est devenu récemment le pianiste de session. Par contre, aucun de ces noms n’est crédité sur le livret. On y trouve finalement celui de A. Morbid pour les vocaux / guitares / basse / piano et paroles, celui du Mexicain membre depuis 2019 Kenny Cameron pour les guitares, et celui de Dan pour la batterie de session.
La présence française est tout de même assurée avec Verlies du groupe ANTILIFE, cité pour les « relectures des textes en français » aux côtés de Mizerilia (l’artiste graphique ?) ainsi qu’avec Erszebeth, la chanteuse du groupe néoclassique-gothique bien de chez nous : STUPOR MENTIS. Elle est ici invitée, chargée de quelques vocaux sur « J’y étais... » et « Mon cadeau au monde ». D’autres femmes interviennent sur d’autres morceaux, dont l’Italienne Tenebra de DREARINESS sur « Forgive me » et « En enfer, j’ai régné », l’Allemande Ylva de Lune sur « Mors Vincit Omnia » et « Life Goes On... », la Canadienne Holly Fox de VAKVNT sur « Hollow ». Finalement, c’est très, très international du côté du line-up, et encore plus si l’on ajoute les personnes nommées dans les remerciements, où l’on trouve même des Japonais : le vieux camarade de jeu et de label O. Misanthropy de KANASHIMI et le maître mangaka décédé récemment Kentaro Miura, auteur de Berserk.
Je donne l’impression de parler pour l’instant bien plus des personnes que de la musique, et pourtant non, j’ai déjà donné la plupart des éléments qui font saisir à quoi ressemble HAPPY DAYS en 2023. Déjà parce qu’il serait incongru que la formation quitte subitement son registre black metal dépressif auquel il se consacre depuis presque 20 ans. Mais alors que la formation a souvent été considérée par les détracteurs comme trop cliché, ou trop pleurnicheuse, la nouvelle mouture proposée sur En enfer, j’ai régné trouve des éléments originaux, qui apportent de nouvelles saveurs aux compositions. Il y a d’abord l’utilisation de la langue qui change fortement les ambiances. Les titres des morceaux parlent d’eux-mêmes : « Je sais ce que j’ai vu », « Mon cadeau au monde »... 6 titres sur 11 ont un nom en français, dont « Ne me quitte pas », qui n’est pas une reprise de Jacques Brel, mais une reprise de... HAPPY DAYS. Oui, une auto-reprise donc, puisqu’il s’agit en fait de la version francophone du morceau « Don’t Go » qui apparaissait sur « Happiness Stops Here... » en 2009 et qui a été si souvent repris par d’autres groupes qu’on pourrait faire tout un album spécial « Don’t go » ! (BLACK APATHY, BELZEROTH, ABANDONED BY LIGHT, COUNT SHANNÄTH, NIHILISTIUM, SUICIDAL YEARS...). Et mine de rien, cela donne une couleur différente au groupe d’utiliser la langue française. Ces titres sont ceux qui m’ont le plus marqué, même si c’est également parce que ce sont ceux qui offrent le plus d’incursions néoclassiques. Je ne résiste pas aux deux belles pépites que sont « Mon cadeau au monde » et « J’y étais »... Par contre, je suis bien moins convaincu par les titres qui ne proposent pas ces éléments, et qui me sont carrément parus fades... C’est surtout le cas de « Non ducor, Duco », et de la presque totalité de « Life Goes On... » qui a heureusement un beau final...
Ma note est alors un peu sévère mais elle reflète une moyenne de l’ensemble des morceaux. Le meilleur atteint facilement un 9/10, mais le moins bon reste autour de 6. Quoi qu’il en soit, les gros fans d’HAPPY DAYS ne seront pas déçus parce qu’ils trouveront ce qu’ils attendent tout en ayant des éléments nouveaux, originaux, réussis.
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