Le paysage hivernal et ce froid glacial semblent propice à ressortir ses musiques les plus mélancoliques. Afin de compléter la discographie (la compilation
The Darkest Days suivra) du « one-man band » australien Woods Of Desolation mais aussi vous rappeler la sortie du bijou
As The Stars cette année, je vous présente le mal-aimé
Sorh (« chagrin » en vieil anglais). Un EP qui reste dans la continuité de leurs débuts raw black metal dépressif et atmosphérique, basés sur les fondations d’Austere. Méconnaissables voire déroutants pour ceux ayant débuté par leur deuxième album
Torn Beyond Reason. Le multi-instrumentiste D. fera de nouveau appel à l’ex-Austere Desolate (présent en « guest » sur
Toward The Depths et la démo
...of an Undying Cold) pour les lamentations.
Un EP qui aurait pu présager d’une transition à
Torn Beyond Reason. La sublime introduction acoustique au son presque « chaud » (à écouter près d’un feu de cheminée) annonçait une musique moins « crue » que les anciennes œuvres de Woods Of Desolation. Il en sera tout autre. Le sourcil se lèvera dès la première seconde de « The Leaden Sky Torn ». Un problème de platine mal réglée ? D’enceintes en fin de vie ? De gravure de disque ? Que nenni. Le raw black metal de
Toward The Depths exposait déjà un son plus qu’obscur (adéquation parfaite avec la musique),
Sorh pousse encore d’un cran cette sorte de « brume sonore », comme si la musique était jouée au fond d’un puits étroit et que la phase « mixage » avait été évitée. La patte de D. se distingue malgré tout dans cet amas de distorsion et de reverb, ces riffs minimalistes intenses typiques qui vous traversent le corps entier refont surface. En témoignent le puissant « The Leaden Sky Torn » (5:20) et l’épique « Enshrouded by Solitude » (comme un petit air de Summoning). Mais l’oreille attentive et rodée, l’effet semble moins intense malgré ces somptueux passages disséminés. Les défauts de
Toward The Depths prennent désormais plus d’ampleur ici, les longueurs et les transitions imparfaites cassent le rythme et atténuent malheureusement les émotions dégagées. Une tristesse portée principalement par les hurlements déchirés incompréhensibles (sous-mixés) de Desolate (point de timbre schizophrénique de HP façon Austere), utilisé à l’instar d’un arrangement dans les compositions. Compositions finalement trop inégales et en deçà des capacités de D.. Pour terminer, les amoureux du vinyle (j’en suis) et des balades seuls sur la plage (bruits de vague en fond) seront ravis de découvrir un morceau supplémentaire (« Cast Unto… »), un titre acoustique aussi magistral que l’intro de l’EP mais cette fois d’une durée moins frustrante (7 minutes). Des plus poignants.
Point final à l’époque raw black metal de Woods Of Desolation,
Sorh effrayera bon nombre (premiers adeptes inclus) par sa production et son mixage, apogée de l’obscur, le fossé avec l’opus suivant
Torn Beyond Reason parait juste colossal. Passé cet abrupt obstacle, on découvrira une nouvelle ode à la solitude et à la négativité, lorgnant entre le moyen mais aussi le très bon. D. n’ayant pas perdu son talent de composition, les frissons demeurent.
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