Soupir Astral - L'Eternelle Traversée
Chronique
Soupir Astral L'Eternelle Traversée
La vitalité actuelle de la scène noire hexagonale ne connait pas de limites ni de régions, en effet Besançon voit en son sein se développer cette toute jeune formation créée en 2015 qui n’est pourtant pas composée d’amateurs, car son fondateur Tømas a fait partie de l’aventure JE avant de décider d’en partir pour voler de ses propres ailes. A l’origine conçu comme un projet solo il s’est finalement étoffé autour d’un vrai groupe pour concevoir une musique très Post-Black, où s’ajoute un peu d’influences de la scène dépressive suicidaire mêlées à des relents d’Ambient, dont le but final est d’arriver à projeter et retranscrire au mieux ses émotions sur le sens de la vie et de la mort. D’ailleurs le sens des paroles et l’ordre des morceaux n’ont pas été laissés au hasard, car la philosophie générale de ceux-ci est que chaque fin amène à une renaissance sous une autre forme de vie et cela de manière infinie. De ce fait l’écoute de ce premier album réclame une attention particulière afin de bien saisir toutes les subtilités qui le compose, car on s’aperçoit rapidement que tout est en raccord : la musique froide et pénétrante, l’artwork mystérieux et superbe signé Vincent Fouquet d’Above Chaos (qui a bossé notamment pour TSJUDER, INQUISITION, BENIGHTED, LOUDBLAST et aussi le Hellfest entre autres …), et une production propre, naturelle et glaciale qui sied à merveille l’ensemble.
Car pour un coup d’essai le quatuor réalise un vrai tour de force tant cette œuvre se révèle une vraie réussite, sans aucune faute de goût (à part peut-être une durée un peu trop courte) et d’une homogénéité sans failles. Après « Lueurs Incandescentes » qui fait office d’introduction on se retrouve emporté par « Déchéance Abusive » qui démarre de manière douce et angoissante, via des notes de guitares gelées et coupantes, avant que la batterie ne se fasse légèrement martiale et que l’ensemble parte ensuite sur du mid-tempo apaisant à cause de nappes de claviers bienvenues et discrètes. Mais il ne faut pas oublier pourquoi on est là, et la suite va nous le rappeler brillamment avec l’arrivée du chant à la fois déchiré et écorché qui se met en raccord avec un tempo plus élevé (juste ralentit par un break apaisant), avant de terminer doucement et d’offrir une excellente mise en bouche. Ce début appétissant se confirme avec « Astral Light » (qui porte très bien son nom, et où le Brésilien Paolo Bruno de THY LIGHT amène sa contribution) qui démarre franc du collier avec son ambiance neigeuse d’abord plutôt lente, avant que l’ensemble ne monte en puissance et offre un rendu presque épique où quelques blasts viennent se mêler à la fête qui se fait belle et envoûtante. Après tout cela le groupe a la bonne idée de calmer le jeu et d’ajouter un peu piano triste et des notes douces de guitare en arrière-plan, pour en finir de manière apaisée et apaisante, qui nous montre toute sa palette musicale et offre un résultat excellent pendant six minutes.
Après tout cela une pause bienvenue fait son apparition avec l’instrumental « Vent Du Nord » où là-encore la musique correspond parfaitement au titre donné, car l’ensemble se révèle d’une grande douceur tout en conservant ce sentiment de froid. Débutant par une guitare tout en tristesse et en recueillement (et soutenue par du synthé léger), les notes continuent de défiler et voient arriver quelques légers solos plaintifs ainsi qu’un piano qui fait lui aussi dans le deuil, car l’heure est aux souvenirs du défunt. Vient enfin « Abandon » au démarrage très lent où seuls retentissent les notes de basse, avant ensuite l’arrivée du chant qui se fait harangueur et met ses dernières forces dans la bataille à l’instar du tempo qui se fait de plus en pressant et montant progressivement en température, pour offrir deux parties distinctes qui se révèlent parfaites pour en terminer. Car force est constater que le tout passe à une vitesse folle et qu’on ne décroche pas une seule seconde tant l’écriture y est fluide, et la technique impeccable sans en être outrancière et ennuyeuse. Il faut souligner également la densité de cet opus où tous nombre d’états psychiques et psychologiques y sont représentés, et sont totalement en raccord avec son concept général, qui en font une réussite totale et dont on a déjà hâte d’entendre la suite (l’écriture de son successeur est déjà en cours), tant le quatuor semble armé pour faire parler de lui et devenir un des futurs grands noms de la scène nationale.
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