Nocturnal Depression - Spleen Black Metal
Chronique
Nocturnal Depression Spleen Black Metal
Aaaah, si les groupes pouvaient changer de nom au fil de leur évolution... S’ils pouvaient donner une meilleure idée du contenu de leur album en arborant un nouveau patronyme... IRON MAIDEN s’appellerait alors JEUNESSE ETERNELLE, BURZUM serait devenu UN SURVIVALISTE A NATURE ET DECOUVERTES, IN FLAMES aurait opté pour ON ARRIVE TOUJOURS A FAIRE PIRE... NOCTURNAL DEPRESSION, lui, serait devenu CA VA UN PEU MIEUX DEPUIS MA CINQUIEME TENTATIVE.
Mais comme c’est compliqué de changer de nom, c’est souvent le titre d’un album qui peut donner des idées sur son contenu. Et c’est bien pour cette solution que le groupe français du jour a opté, nommant sa nouvelle sortie de 7 titres Spleen Black Metal. « Spleen »... un terme bien choisi pour décrire l’orientation prise. Moins « dépressif », mais toujours emprunt de tristesse. Lord Lokhraed semble du coup plus apaisé qu’à ses débuts, mais toujours déçu, insatisfait du monde et finalement sombre. Les titres des morceaux en témoignent : « Méditation grisâtre », « Remords posthumes », « Un immense désespoir ». On ne s’attend pas à rigoler sur tous les riffs...
La musique, elle, n’est pas à classer dans le dépressif. On ne trouve pas de chant pleuré ou torturé à s’en ouvrir les veines, ni des ambiances glauques ou doom qui nous inciteraient à l’insu de notre plein gré à sauter par la fenêtre du jardin. Non, là, ce qu’on ressent c’est plutôt un pincement au cœur, un plein de mélancolie et de nostalgie. Et ce n’est pas nécessairement un mal, au contraire. De nouveaux horizons se présentent et le groupe retrouve une seconde jeunesse en élargissant ses compétences. En grande partie c’est dû à l’utilisation de parties acoustiques, soit à la guitare comme on en connaissait déjà, soit au violoncelle. Cet instrument utilisé pour « Méditation grisâtre » et « Spleen Black Metal » nous renvoie d’ailleurs directement à la musique de l’autre Français de MIND ASYLUM. On dirait presque que l’emploi en est trop proche, mais vu la qualité du résultat, on pardonnera bien ce genre d’emprunt, qui est sûrement fortuit en plus.
La musique de NOCTURNAL DEPRESSION est très douce sur cet album, et la rage est reléguée au deuxième, voire troisième plan. Ceux qui ne jurent que par la violence et l’agressivité pure auront la critique facile, parlant avec exagération d’un petit côté « emo » aux compositions, surtout sur « Un immense désespoir » qui essaie carrément de faire sortir une larmichette à l’auditeur. C’est vrai que sur ce titre là on est tenté de renommer la formation CAFARD DE FIN DE WEEK END. On se sent tristounet comme un dimanche soir, lorsque le générique de 7 à 8 retentit et que l’on se souvient subitement que « aaaah, demain il va falloir aller travailler... ».
Un autre morceau se démarque : « Acédie ». Il est plus envolé et l’on imagine bien qu’il accompagne le défunt vers les cieux qu’il a mérités. Il a une part d’optimisme mêlé à du fatalisme.
Précisons ensuite que l’on retrouve « L’isolement », le morceau qui figurait sur le single du même nom en 2013, mais dans une version plus clean, meilleure.
Ce nouvel album de NOCTURNAL DEPRESSION est finalement réussi. Il a certes de gros sabots mais il parvient à se renouveler. Il faut juste avoir un cœur d’artichaut pour en profiter au maximum. Egalement recommandé pour ceux qui seraient tentés d’aller draguer une gothique sans non plus tomber dans la discographie d'ALCEST.
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