The Arrival of Satan - Passion Sodomy Terror
Chronique
The Arrival of Satan Passion Sodomy Terror
Un nouvel album de THE ARRIVAL OF SATAN est un événement. Et ce pour plusieurs raisons. La première, la moins objective sans doute, c’est la place qu’a le groupe dans ma discographie. Le premier album sorti en 2003, Darkness Dealer, était déjà terrifiant, grandiose, avec des ambiances noires, noires comme la série à laquelle il appartenait. Car à l’époque le regretté label Sacral Production avait eu l’idée de sortir 6 albums de groupes français sous l’appellation « série noire ». On y retrouvait ASYNDESS avec L’accomplissement, ASMODEE avec Symptômes de Ruine, EIKENSKADEN avec The Last Dance, PRAEDA avec Eden... Hele, NYDVIND avec Eternal Winter Domain et donc THE ARRIVAL OF SATAN avec Darkness Dealer. 6 albums à connaître, qui méritent tous de figurer dans une collection ! 12 ans ont passé depuis, et beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Au point que THE ARRIVAL OF SATAN est presque le seul rescapé de cette belle époque. C’est simple, on pourrait parler d’une malédiction qui a frappé les participants de la Série Noire !
ASYNDESS a splitté alors qu’un nouvel album était prêt. Loïc Cellier a préféré se concentrer sur BELENOS.
ASMODEE est parti dans des délires encore plus progressifs que ses débuts et ne m’attire plus.
EIKENSKADEN avait poursuivi sa carrière, se changeant en THE SKADEN pour un album unique sur lequel j’ai participé à l’écriture des paroles d’un titre, puis Stefan a quitté ce monde plus tôt en 2015, 3 ans après son dernier album (In the End...)
PRAEDA nous a tout de suite déçu en abandonnant le black metal pour jouer quelque chose de... euh... « différent » en 2007. Il a depuis disparu.
NYDVIND n’a depuis sorti qu’un seul album, Sworn to the Elders en 2010, et se fait lui aussi bien long à revenir malgré les critiques souvent élogieuses...
D’où le plaisir de retrouver THE ARRIVAL OF SATAN. D’autant que celui-ci n’a pas non plus été extrêmement prolifique. Ce Passion Sodomy Terror n’est que son troisième opus, sorti 6 ans après Vexing Verses qui lui aussi avait mis fin à 6 ans d’attente. Il était paru en 2009 et il avait tout explosé. Chez moi en tout cas puisque je le place toujours en tête de mon top de cette année-là. La concurrence était pourtant rude avec du FUNERAL MIST (Maranatha), NOKTURNAL MORTUM (The Voice of Steel), ARMAGGEDON (I.N.R.I.)... Au dessus de tout, quoi ! C’est dire à quel point j’attendais la suite.
Mais la raison principale à l’événement que représente un nouveau T.A.O.S. n’est pas une explication objective. C’est que ce n’est pas tous les jours que Satan lui-même vient nous rendre visite. Car The Arrival of Satan n’est pas qu’un nom de groupe, c’est une réalité ! Et l’arrivée du maître, c’est un autre programme que des « Hommes qui tombent », des « côtes normandes » ou des « Messes de la mort » ! Vous croyez que je rigole ? Ecoutez le groupe et vous allez comprendre. Le nouveau si vous voulez, c’est une suite logique, évidente, sans faute de son prédécesseur. La porte dimensionnelle qui donne sur les Enfers s’ouvre tous les 6 ans et donne directement dans la chambre de Necropiss et Saint Vincent (On va me taper dessus si je ne cite pas le batteur Rafal). Et c’est de cette porte que SATAN apparaît et investit le corps de nos protagonistes. C’est une évidence, cet album n’est pas le fait d’homme, mais bien d’une force maléfique . Les acteurs du groupe ne sont que des réceptacles possédés durant 40 minutes. Ainsi la musique est à la fois ultra sombre, agressive, torturée, grinçante, souffrante et maladive. Ainsi les vocaux sont inhumains et dérangeants, hurlant, criant, gerbant, conjurant, implorant.
C’est énorme. Et si cela peut paraître bête et méchant à la première approche, cela se révèle vite plus subtil et varié. Car SATAN n’est pas moins torturé que nous autres. Et finalement les titres de cet album alternent sans cesse des sentiments de force et de faiblesse. Ils assènent de la douleur, du mal-être, du dégoût. Et au contraire du black dépressif qui se replie sur soi pour se plaindre de sa condition et pleurnicher un peu trop fort, T.A.O.S. se bat contre le mal qui le ronge. Il se bat vainement, et il sait très bien. Il s’écœure, il se hait, il veut en finir avec sa propre fragilité... C’est un peu SATAN qui essaie de se repentir. A moins que ce soit une feinte. Il en serait bien capable le bougre...
40 minutes donc, et 8 morceaux qui se valent tous, avec des moments incroyables qui peuvent nous faire basculer dans la folie en quelques secondes. Impossible de mettre en avant un titre plus qu’un autre, même si le dernier (« Passion Sodomy Terror ») sort du lot, ne serait-ce que par son introduction. Necropiss nous y invective de sa voix fatiguée, graisseuse et cancéreuse pour nous demander si nous nous souvenons de la « Fascist Whore ». Oh oui ! Celle de la 7ème piste de Vexing Verses ! « Do you remember ? Fascist Whore ! In my Ass... She sodomize my ass ! Do you like it ? Do you want more ? »
Les paroles sont effectivement bien crues, encore tournées « cul » pour certaines, mais à nouveau dans des ambiances torturées. Le sexe est une dépendance douloureuse, une arme inarrêtable... Les titres donnent d’ailleurs une bonne vision de ce qui nous attend : « Vagina », « Sterile », « Lolita in Furs »... D’autres titres s’éloignent du thème tout en creusant dans le pessimisme : « Worst is to Come », « Serpent Crawls »...
Mon blah blah s’arrête là. Il faut que je retourne écouter l’album une énième fois, et le faire tourner 666 fois avant le prochain album, qui pourrait avoir le bon goût de sortir encore une fois dans 6 ans, histoire de nous avoir fait attendre trois fois 6 ans. 6-6-6...
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo