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Kzohh - Rye. Fleas. Chrismon.

Chronique

Kzohh Rye. Fleas. Chrismon.
Petit indice concernant la qualité de cet album : il sort chez No Colours. Le label de GRAVELAND, ORENDA, TYMAH et compagnie n’a peut-être pas sorti que des perles, il a tout de même choisi ses poulains avec précaution, sachant trouver des groupes avec une réelle personnalité et en ne se plantant qu’à de rares occasions. On peut juste lui reprocher de sortir plus de rééditions et autres versions vinyles que de nouveautés, mais si c’est pour continuer de nous proposer de la qualité comme KZOHH, sachons l’accepter. Car l’Ukrainien est bon, bien au niveau No Colours !

KZOHH, un nom de groupe choisi par manque d’inspiration puisque les 5 protagonistes qui l’ont formé n’ont rien trouvé de mieux que d’assembler les initiales de leurs noms de scène…
K pour Khorus, le bassiste de KHORS qui a été membre d’ASTROFAES.
Z pour Zorn, chanteur de DJUR et G.A.R.M. Il a cependant quitté le navire récemment, après le premier album de 2014. Il a été remplacé par Zhoth, qui d’habitude se fait appeler Ermunaz chez REUSMARKT, mais cela aurait entrainé une anomalie dans l’origine du nom de groupe, qui aurait dû passer à KEOHH. Désavantage de prendre un nom né des initiales ! Il faut être sûr de poursuivre ensemble…
O pour Odalv, batteur très prisé, passé par NOKTURNAL MORTUM et aujourd’hui encore membre de ELDERBLOOD, ULVEGR, YGG
H pour Helg, guitariste lui aussi de KHORS, lui aussi de ULVEGR, lui aussi de YGG.
H à nouveau, pour Hyozt, claviériste de REUSMARKT.
KZOHH, ce sont donc des noms affiliés à des formations connues de la plupart des amateurs de black, et leurs univers propres mélangés donnent un nouveau monde, très visuel, très bien mis en scène.

Musicalement, KZOHH ne laisse aucune part au doute, il s’agit de black metal. Mais un black obscur qui joue sur toutes les facettes de l’horreur, avec des ingrédients tirés de sous-genres différents. Chaque écoute me fait dire que KZOHH ressemble à LEVIATHAN mais n’a rien à faire avec LEVIATHAN. Ressemble à MARDUK, mais n’a rien à faire avec MARDUK. Ressemble à DEATHSPELL OMEGA mais n’a rien à faire avec DEATHSPELL OMEGA. Ressemble à OPERA IX mais n’a rien à faire avec OPERA IX. C’est un peu comme si KZOHH était allé à l’école du BM et avait réussi à ingurgiter les leçons de ses maîtres pour en tirer quelque chose de neuf, aux croisées de ses influences.

Comme ses aînés, il sait planter des décors, et il a des idées pour créer des images fortes. Il y a peut-être une part d’interprétation de ma part, mais l’introduction de Rye. Fleas. Chrismon. propose trois minutes avec du sens. Il s’ouvre sur un repas festif, avec des voix qui s’amusent mais s’éteignent peu à peu pour laisser place à des prières, on passe de la clarté au noir. De la joie à la peine. De « dehors » à « l’église ». Dès lors il n’y aura plus que les Ténèbres qui flotteront sur les 7 titres. Des titres à la durée déraisonnable. L’introduction et la conclusion font 3 et 4 minutes. Ce sont plus des assemblages de sons et bruits que des titres « instrumentaux », donc l’envie de les passer se fait vite ressentir. Plus grave encore, les 9 minutes de « Un drapeau noir sur l’église ». Oui, le titre est en français. Pourquoi ? Comme ça. En tous cas, il fait 9 minutes et semble durer une éternité. Il montre bien le défaut principal, et peut-être même unique, du groupe, à savoir la trop grosse liberté. Il ne songe plus toujours à l’efficacité mais à son concept, et là, il nous retient presque 10 minutes avec des bruits de pas, de respiration difficile, de chaînes, de pluie, de chevaux, d’oiseaux, de pleurs de femmes, de pleurs de bébés, de grognements, de moutons, de chœurs paroissiens aussi… C’est un intermède qui n’en finit pas, qu’on écoute deux, trois fois maxi et qu’on maudit après, que l’on zappe sans aucun regret.

Par contre les quatre titres véritables tabassent. Pas nécessairement parce qu’ils vont vite, mais parce qu’ils sont totalement possédés, même quand le rythme devient plus doom. C’est là que l’on retrouve LEVIATHAN et DEATHSPELL OMEGA, dans ce don pour les rythmes variés mais mis bout à bout dans la meilleure des logiques. Un long passage calme va entrainer une explosion de hargne, de cris, de tourmente. « Massebegravelsen » sait très bien nous harponner après 3 premières minutes ambiant qui nous inquiètent, tant on a peur de retrouver encore un intermède interminable. KZOHH prend son temps, ça c’est sûr, et trois des véritables morceaux durent 11 minutes, le quatrième seulement 7.

Je parlais aussi de MARDUK, mais le MARDUK plus récent, celui qu’a dompté Mortuus pour lui donner plus de consistance, plus de nuances. KZOHH non plus ne fait pas que lancer une mare de sang, il nous fait baigner dedans. Et il ajoute à plusieurs reprises un côté théâtral qui me fait penser à OPERA IX, sûrement à cause de certains vocaux plus « joué ». Il y a d’ailleurs un mise en scène importante, et le chanteur n’hésite pas à donner de sa personne pour hurler, grogner, glousser, rire d’un rire démoniaque qui frôle le ridicule mais l’évite…

Ah, cet album d’une heure est une belle expérience. « Belle » dans le sens où elle est véritable, pas esthétique. Car le monde est laid, grouillant de vermines, sombre, sans réelle issue. Et l’homme, qui a sans doute sa part de responsabilité, est insignifiant, impuissant. C’est sans doute ce qui explique ces longs passages doom / ambiant. Je les regrette car même s’ils ne cassent pas l’ambiance, ils allongent le tout pour rien, se faisant agaçants au fil des écoutes… Il faudra alors passer quelques parties pour garder le meilleur, la musique, très forte en sensations, capable de passer de l’horreur à l’émotion (« Vind i de Tomma Ögonhålor »). Si je ne garde qu'elle je dépasse aisément la note de 8/10 ! Là, les longueurs volontaires sont une entrave. Bref, quelques petites améliorations et ce groupe pourrait rentrer dans la case "indispensables" !

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Kzohh
Black metal poisseux
2015 - No Colours Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs :   -
Webzines : (4)  8.5/10

plus d'infos sur
Kzohh
Kzohh
Black metal - 2014 -
  

tracklist
01.   Pest kamen mit Schiffen
02.   Alousia et Pestilentia Ignearia
03.   Massebegravelser
04.   Un drapeau noir sur l'eglise
05.   IV millas al días
06.   Vind i de Tomma ögonhålor
07.   Ghosts of Melcombe Regis

Durée : 58:15

line up
parution
23 Novembre 2015

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