Images at Twilight - Kings
Chronique
Images at Twilight Kings
Ils n’ont rien compris. La plupart des groupes estampillés « black symphonique » ces temps-ci ne sont pas black symphonique. Certes ce n’est pas toujours la faute au groupe, qui ne choisit pas nécessairement de lui-même l’étiquette qui lui est apposée, mais cela m’agace au plus haut point de découvrir à nouveau un groupe dans la lignée de CARACH ANGREN quand j’espère du véritable black symphonique. Je chipote sûrement sur un détail, mais voilà, ce que j’entends ici c’est plutôt du « black dramatique », voire même du « black comédie musicale ». Je sens que certains vont sourire (de désapprobation)...
Alors je reprends par un autre bout. IMAGES AT TWILIGHT est une formation norvégienne signée directement sur Indie Recordings, le label qui ne s’intéresse qu’à d’anciennes gloires accrochés à leur reste de pelote ainsi qu’à des groupes pistonnés par ces derniers. 1349, SATYRICON, KEEP OF KALESSIN, KAMPFAR, VREID et dans le passé BORKNAGAR ou ENSLAVED... Il lui arrive cependant de trouver des petits nouveaux, sans grands intérêts mais qui lui ont semblé avoir le niveau minimum demandé. POSTHUM, VREDEHAMMER, c... Non découvreur de talent, et dans tous les styles qui n’ont qu’un pied dans le black et l’autre dans n’importe quoi d'autre. Pagan black, black thrash, black progressif et donc black symph… hum black comédie musicale pour ce nouveau groupe composé de visages plus ou moins familiers. Une belle brochette d’éternels espoirs non confirmés bientôt sur le retour. Bolverk, guitariste ayant joué pour RAGNAROK. Narrenschiff, chanteur apparu sur le prétendu mythique Hin vordende Sod & Sø d’ÁSMEGIN. Andre Aaslie, pianiste et claviériste de GROMTH, entité peu connue mais dans laquelle joue aussi Tjodalv (DIMMU BORGIR, SUSPERIA, OLD MAN’S CHILD). Anders Haave, batteur passé chez APOSTASY et BLOOD RED THRONE. Ihizahg, guitariste qui a fait des live pour MAYHEM.
Il y a de bonnes formations dans le tas hein ! Et surtout il y a des styles très différents. C’est peut-être ces divers horizons qui ont intrigué Indie Recordings et ouvert ses petites portes étroites. Mais le résultat n’est pas aussi varié ou original que ce qu’on aurait pu penser. Le black metal de IMAGES AT TWILIGHT se veut moderne, avec moultes orchestrations, moultes ambiances tragiques, moultes références au cinéma, à l’aventure. Il y parvient. Pour le meilleur et pour le pire en fait.
Car la formation a des qualités. Je serai gonflé de le nier. Les musiciens sont très impliqués et appliqués ! Il y a bien une base qui rappelle de bons DIMMU BORGIR avec un chanteur qui garde constamment une voix agressive, avec une batterie qui ne se retient pas, avec des guitares qui savent défoncer, avec un piano totalement fou. Ce piano qui me plaît et me dérange à la fois. Il me plaît parce qu’il se lance parfois dans des passages de feu. Mais il me dérange quand il devient grandiloquent. Et ce n'est pas que le problème du piano, mais bien le défaut qui me fait grommeler trop fréquemment sur Kings. Le groupe a trop écouté CARACH ANGREN et il en volé jusque les défauts. Il se pense investi de la mission de composer une musique bande originale de film niais. Il se lance souvent dans des passages trop théâtraux, qui essaient de nous filer les chocottes mais qui ont autant d’effet qu’un Goonies, qu’un Gremlins, qu’un The Grinch ou qu’un Pirates des Caraïbes. « Les terrifiantes aventures de IMAGES AT TWILIGHT au pays de Indie (Jones) Recordings » !!! Ces passages ne sont pourtant pas continus, mais qu’est-ce qu’ils peuvent être lourdingues ! Et est-ce que « Kaizanbar » et « Ninhagaz » devaient forcément durer 15 et 13 minutes ?
Ça m’agace parce que sans ces éléments exagérés le groupe serait meilleur. « Lograttin Part I » est un bon exemple. Lui il arrive à rester black sympho sans essayer de faire de la concurrence aux compositeurs de Hollywood. Et à l’écoute de l’intermède de 4 minutes « Created to Destroy » et de l’outro « Awakening of the Stars » on se dit qu’il y a bien un réalisateur qui pourrait leur proposer un travail un jour. Une comédie musicale sur les frasques du black norvégien : « MAYHEM et BURZUM, de l’amour à la mort ! ». Ah, quand je pense aux commentaires élogieux affirmant qu’IMAGES AT TWILIGHT fait revivre les grandes heures du black symphonique, je me demande bien quels classiques ont ces personnes... Pour me satisfaire il faudrait donc gommer tous les arrangements qui en font trop et rendent le groupe prétentieux. C'est à portée de main, mais pour l'instant je ne fais pas partie du public potentiel. Et vous ?
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