L’art de la comédie musicale. Ah si, les compositions créées pour le genre sont à part. Il faut bien entendu accrocher l’oreille, mais aussi parvenir à être dramatique. Les chansons doivent réussir à raconter l’histoire, à être en osmose avec les ambiances voulues. On est content, on doit avoir une petite mélodie enjouée. On a peur, oh là là, vite, une partie angoissante. Et il faut parfois s’emballer, devenir agressif, jouer l’émotion... Du coup, il faut souvent privilégier des sentiments, surjoués car il faut être facilement compris, au détriment de la qualité uniquement sensitive. Une très bonne comédie musicale parvient à lier le plaisir auditif et la trame narrative du scénario.
CARACH ANGREN y est parvenu. Malheureusement je ne parle pas de leur 5ème album sorti il y a quelques semaines, mais des trois premiers opus. Sans en avoir été un fan absolu, j’avais tout de même été convaincu par des ambiances encore bien dosées. Et il faut le dire assez rafraîchissante à ce moment-là.
Lammendam,
Death Came Through a Phantom Ship et déjà un peu moins
Where the Corpses Sink Forever, ont été remarqué comme le renouveau du black metal symphonique. Ils ont non seulement retenu l’attention d’une jeune génération de fans, mais également été salués par ceux qui gardaient encore un peu d’espoir de vibrer grâce à des claviers. Seulement il faut être précis et honnête, et j’ai du mal à classer les Hollandais dans le black sympho. Ce qui n’est pas une critique, au contraire, car ils symbolisent beaucoup plus le black metal comédie musicale, également appelé le black metal théâtral ou black metal cinématographique selon vos préférences en matière de spectacle.
Quoi qu’il en soit,
CARACH ANGREN a marqué la scène et au moins réussi à attirer certains vers des sonorités de clavier. Même
CRADLE OF FILTH en a pris de la graine et s’est mis à copier ou à s’aligner sur les codes des nouveaux venus. Ah si, beaucoup de couplets de l’Anglais auraient pu se retrouver sur un album de
CARACH ANGREN. Même le maquillage adopté par Dani il y a quelques années a obligé les trois membres du groupe à se fendre d’un message assez ironique sur Facebook et d’une photo qui montrait bien que le corpse paint choisi avait été influencé par le leur.
Mais voilà,
This is no Fairytale a divisé les fans. Et déçu ceux qui comme moi appréciaient un meilleur équilibre. Bien entendu, les amateurs d’ambiances très dramatiques et exagérées ont suivi, grand bien leur en fasse, mais les autres juraient face à des ambiances parfois ridicules. Mais bonne nouvelle, le tir est rectifié avec
Dance and Laugh Amongst the Rotten. Alors certes, le concept prend le pas sur la musique et tout semble organisé pour répondre à une trame, mais le travail effectué sur ces 9 pistes est pratiquement irréprochable. Des parties agressives, des envolées, du piano, des cordes, des changements de rythme qui restent agréables. Bon, on va encore trouver quelques cassures de trop, quelques exagérations limite, mais finalement, les fans du groupe, et les fans de la première heure aussi, ne devraient pas se plaindre de ces 41 minutes. « Charles Francis Coghlan » et « The Procession Process » et « Charlie » me comblent véritablement.
Par contre, les vocaux… Les plus fréquents sont très bien. Ils attaquent, ils font mal, rien à redire. Mais ces déclamations à outrance… Pffffff. Si, si ! Vous les supportez peut-être, vous les aimez peut-être. Moi non. J’ai l’impression avec la musique de mater un film grand spectacle, avec plein de bons effets spéciaux, mais que tout à coup apparaît un acteur de théâtre à l’ancienne. Celui qui parle fort là, pour que le dernier rang entende. Celui qui en fait trop, qui s’écoute bien parler et utilise des mots que même le dictionnaire est sur le point d’abandonner. Celui qui se tient droit au bord de la scène, qui regarde au loin pour parler à quelqu’un qui est derrière lui et qui annonce
« Ô, je vous le dis Madaaaaaame. Votre valet, votre perfiiiiide valet, n’a de cesse de s’esclaffer face à notre naïf contentieux. »...
« Ferme ta gueule !!! Vite et définitivement !!! ». Ce serait une fois encore pourquoi pas, mais là, c’est à répétition ces déclamations. L’ambiance pourrie que ça impose. Et puis à deux ou trois reprises, il se lèche les lèvres. Il fait un bruit dégueulasse volontairement, c’est aussi malaisant que ces vilains dans les films qui une fois battus par le héros sont pris d’un fou rire après avoir affirmé qu’ils reviendraient !
« Sherlock ! Tu m’as eu aujourd’hui, mais je te le dis ! Je reviendrai ! AHAHAHAHAHAHAH ! ».
OK…
Du coup, le nouvel album de
CARACH ANGREN n’est pas particulièrement surprenant, normal c’est déjà le 5ème, mais il est très riche et travaillé. Mais il serait temps de tirer un peu sur la laisse du chanteur et ne pas trop plonger dans la comédie comique. Comédie musicale, c’est suffisant. Le concept ? Bah c'est un des plaisirs que de découvrir les paroles, alors ça vous allez faire l'effort d'écouter l'album pour en découvrir les subtilités, mais comme d'habitude le groupe a cherché à se différencier...
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