CARACH ANGREN a représenté le renouveau du black metal symphonique. C’était en 2008, avec
Lammendam, et le groupe avait alors l’audace de bousculer un style moribond. Trois albums plus tard, jusqu’au très acclamé
Where the Corpses Sink Forever en 2012, la formule tournait encore à plein régime. La preuve ? Une moyenne hallucinante de 91% sur Metal-Archives, nourrie par dix-neuf chroniques dithyrambiques. Rarement un groupe de black metal claviers a fait l’unanimité de la sorte. Mais la magie s’est vite dissipée. Dès
This Is No Fairytale,
CARACH ANGREN commençait à recycler ses gimmicks et à se caricaturer lui-même. La suite ? Une fuite en avant dans le grand-guignol, jusqu’à l’indigeste
Franckensteina Strataemontanus en 2020.
Quatre ans plus tard, les Hollandais refont surface. Pas avec un album, mais avec un EP :
The Cult of Kariba. Cinq titres pour vingt-et-une minutes, une durée bienvenue qui coupe court à toute lassitude. On sait qu’un disque entier aurait tourné au grotesque, alors qu’ici, le format court permet au groupe de rester efficace. On respire.
Musicalement,
CARACH ANGREN n’a pas changé : un black metal horrifique, gavé d’orchestrations hollywoodiennes. Fermez les yeux et le film démarre, avec spectres et fantômes surgissant de partout. Le problème ? Le film n’effraie plus personne. On est davantage dans Ghostbusters que dans The Exorcist. Des frissons, oui, mais du genre familial. Les arrangements, eux, tiennent mieux la route qu’autrefois : voix, claviers et mélodies dégoulinantes se fondent enfin dans un ensemble cohérent. On a l’impression de se balader dans une attraction de Disney Land. Et étonnamment, ça fonctionne.
Un morceau se démarque pour le meilleur et pour le pire : « Ik kom uit het graf ». Débridé, changeant de peau à chaque passage, il rappelle par instants la folie expérimentale d’un
KIM DRACULA. Mais à un niveau tout de même plus sage... Au final,
CARACH ANGREN reste une machine à fantômes de série B. Mais pour une fois, le spectacle est court, digeste et plutôt fun. The Cult of Kariba n’effacera pas les années de surplace, mais il évite au groupe de sombrer totalement dans l’oubli.
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