CARACH ANGREN est de retour tout juste 2 ans après
Where the Corpses Sink Forever. Et cette fois-ci, le groupe hollandais que l’on aime classer dans le black symphonique a décidé d’appeler son quatrième album
This is no Fairytale... Pour ceux qui ont autant de mal en anglais que moi, il faudra préciser que cela signifie que « ce n’est pas un conte de fées ». On rassure le groupe, nous n’avions jamais eu ce genre ce pensées.
CARACH ANGREN n’est sûrement pas un conte de fée. Ce n’est pas non plus la bande originale d’un film comme beaucoup tentent de le faire croire. C’est tout simplement une comédie musicale. Des compositions qui iraient très bien pour une chorégraphie de danse moderne, une façon de chanter complètement narrative, une multitude de sons variés qui viennent faire travailler l’imagination... Oui, c’est bien une comédie musicale... Peut-être même celle des
Goonies aux Caraïbes. Le trio de
CARACH ANGREN - toujours le même depuis 2003, on les félicite pour cette performance - poursuit ainsi sur sa lancée et décide de (ra)conter une histoire de 44 minutes. Elle est divisée en 9 titres, 9 chapitres qui s’enchainent et doivent être écoutés à la suite. Car c’est... une... comédie musicale ! Et on ne quitte pas le spectacle en cours de route, on ne change pas l’ordre d’écoute non plus !
Alors dès que l’on appuie sur play, il faut être prêt, le show commence. Le premier titre, « Once Upon a Time » est une introduction qui vous laisse cependant 1:37 pour prendre place sur votre fauteuil ou votre strapontin. Cherchez bien votre place, et calez-vous. Le rideau est encore baissé, mais l’ambiance est déjà installée, l’orchestre joue sa musique douce inquiétante, des chœurs féminins apparaissent comme si des fantômes curieux de vous voir arriver susurraient en coulisses.
Et subitement le rideau tombe, ou s’effondre plutôt, en même temps que commence la deuxième piste. Tout à coup les lumières éblouissent la scène sur laquelle on découvre un décor de jungle, avec toute une tripotée de figurants déguisés en pirates. Ils courent dans tous les sens, ils fuient, c’est la panique. Il y a un grand danger invisible qui essaie de leur croquer les basques. « Oh là là, qu’est-ce que ça peut bien être ! Le suspens est déjà à son comble ! ». On a la frousse pour nos nouveaux amis, d’autant qu’ils tombent les uns après les autres. En trois minutes il ne reste plus qu’une poignée d’entre eux, et là, miracle, alors qu’on s’attendait à ce qu’ils périssent tous, une lumière plus forte apparaît, symbolisée par des violons salvateurs, des sonorités d’espoir, des cris et des mélodies à la
BAL SAGOTH version moderne. « Oh vite, filons par ici, il y a une issue ! » s’écrie Partouche la Fine Cartouche. Les quelques survivants se hissent alors vers ce passage, si proche et si loin à la fois. Ils vont y parvenir, mais oh, horreur, l’un d’eux est à son tour touché et ne peut pas poursuivre sa route ! « Vite, vite, filez chers petits compagnons, laissez-moi mourir si cela peut vous sauver ». Ouf, que d’émotions !
Troisième titre. Nos pirates ont réussi à s’enfuir, et ils ont un léger moment d’accalmie. Mais cela ne saurait durer et subitement le ciel change de couleur, s’assombrissant et n’annonçant rien de très engageant ! Les effets spéciaux sont impressionnants. On oublie qu’on est dans une pauvre salle de spectacle et l’on se croit vraiment dans la jungle à leurs côtés ! Les pirates paniquent et prennent à nouveau leurs jambes à leur cou. Ils vont alors tomber nez à nez avec un « Tic Tac », un enfant mystérieux et une mauvaise nouvelle : « Mother is dead ». Et ça continue sur le troisième titre sur lequel il faut encore fuir, mais cette fois-ci découvrir entre deux courses poursuites des rires de grand malade, des vocaux d’orcs, des « Tadaaaaa », de tout...
Nous en sommes déjà rendus à la cinquième piste ? Mais mon Dieu, que le temps passe vite ! C’est bientôt la moitié de l’album et le public mériterait bien de souffler un peu. Alors veuillez tamiser la lumière, ajouter une petite musique inquiétante qui devrait plaire à Tim Burton, et hop proposez un intermède de trois minutes, sans course - ouf on n’en pouvait plus – mais avec toujours les vocaux qui continuent de marteler leur scénario.
Le deuxième acte peut commencer avec la sixième piste... Mais comme je déteste raconter la fin des histoires, je ne dévoilerai plus rien. Ce sera à vous d’aller écouter la suite des merveilleuses aventures trépidantes, fofolles et magiques qui n’attendent plus que vous...
Alors je ne sais pas si vous aimez les comédies musicales, mais si oui, celle-ci va vous plaire. Elle est moins sou-soupe que celle de
DIMMU BORGIR et son Disney Black Metal (également appelé
Abrahadabra), plus moderne que celle de
BAL SAGOTH, plus personnelle que toutes les autres. Il est indéniable que l’album est une nouvelle fois très riche avec de très nombreux éléments et détails qui donnent envie de réécouter l’album pour les découvrir et les mâcher au fur et à mesure. Comme par le passé il y a surtout une force étrange, un charisme incompréhensible qui poussent à y revenir...
Il y a tout de même quelques reproches à formuler, comme le jeu devenu trop systématique. Oui, c’est une musique très originale, mais tout autant que sur les trois premiers albums, on retrouve un peu trop les mêmes plans... Ensuite, les parties agressives, ces fameuses courses comme je les ai appelées, n’ont pas de grand intérêt. Oui, ça bastonne, ça tambourine, mais la lassitude est évidente. Les vocaux en font aussi bien trop. Trop présents, ils n’arrivent pas à se taire et font trop « Ouvrez bien vos boîtes à miel, je vous raconte une histoire, et ho ho ho ça va être terrifiant ! ». On a trop fréquemment l’impression que le scénario passe devant la musique, ou plutôt que la musique et les paroles sont trop composées en fonction de l’histoire. Du coup je n’ai pas l’impression d’écouter de la musique mais d’écouter l’enregistrement sonore d’un spectacle un peu cucul, à l’image de celui que j’ai imaginé plus haut, qui n’est pas celui raconté par le groupe, mais qui provient des images que les compositions m’ont fait voir... Le deuxième titre par exemple parle d'un père qui devient timbré, et tue sa famille... C'est ultra sombre comme paroles, mais sans le savoir, difficile de le deviner !
Le groupe reste donc fidèle à lui-même. J’ai trouvé qu’il y avait moins d’accroches que sur l’album précédent, et je dois avouer une certaine overdose au fil du temps...
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