C'est dingue tout ce que l'on peut lire sur Internet de mauvais à propos de cet album. Et malgré tout ça, j'ai osé acheter cet album (et oui, il y a encore des personnes qui achètent des CDs. Incroyable, non ?). Mais bon, il faut dire que la découverte de leur précédent et premier album,
"Strangling From Within", m'avait vraiment fait forte impression et cet achat n'était pas régie par une pulsation masochiste de ma part. Enfin vous vous en foutez de tout ça et vous avez bien raison alors reprenons. Donc après un maxi-CD intitulé "O My Regrets" sorti la même année, "Amor Fati" vient enfoncer le clou de la magie du premier album et renforcer mon admiration pour ce grand compositeur qu'est Ihsahn. Et c'est toujours en compagnie de sa femme Ihriel et de son beau-frère Lord PZ que les choses se passent.
On a beau être habitué à la musique de Peccatum, il n'en demeure pas moins que l'écoute d'un de leur album nécessite une attention on ne peut plus attentive et une certaine concentration car depuis
"Strangling From Within", Ihsahn et Ihriel se lâchent complètement dans ce projet. Pourtant, Peccatum est loin d'être un groupe que l'on pourrait classer dans la catégorie "extrême" : tout ici est très mélodique, magistralement orchestré, très grandiose voir grandiloquant comme Ihsahn a pu le faire avec Emperor. Et puisque l'on parle d'Emperor (c'est surtout moi qui parle mais bon), je crois qu'il n'est pas inutile de rappeler que c'est à cette période que "Prometheus" (l'album funeste d'Emperor) a été composé et que l'extrême complexité de "Amor Fati" n'est pas franchement une surprise, avec des compositions à structures "prise de tête", mais aux richesses quasi-inépuisables.
Par rapport au précédent album, il y a beaucoup de plus et toujours quelques moins qui empêchent le groupe d'atteindre l'excellence. Tout d'abord, l'ambiance est plus présente, plus poignante, plus profonde, à l'image de titres aussi torturés que "Rise, Ye Humans", "The Watchers Mass" et "A Game Divine?". Difficile de décrire concrètement ce qui se passe sur cet album : il est à la fois ténébreux, triste, un poil malsain, ... On passe par beaucoup d'états en l'écoutant et c'est une grande force. De plus, l'album a été totalement homogénéisé. Alors certes, la décomposition en deux parties de
"Strangling From Within" faisait parti du concept imaginé par Ihriel, mais musicalement, certains pouvaient y voir une certaine incohérence. "Amor Fati" tient en un seul bloc avec un seul même esprit qui parcours chacun de ses 10 morceaux. Mais ça n'est pas pour autant que tous les morceaux se ressemblent : le groupe varie les tempos et les ambiances, passant de la musique extrême (limite black metal), à des parties plus planantes, plus atmosphériques. Techniquement, c'est bien mieux même si seul un orchestre avec de vrais instruments aurait pu révéler toute la profondeur de la musique du groupe, car les claviers ne rendent pas toujours bien, notamment l'imitation "ensemble de cordes" qui sonne un peu "cheap". Par contre, l'utilisation d'un vrai percussionniste est plutôt une bonne chose, donnant un son de batterie tout de même plus naturel. Mais le gros défaut de cet album concerne encore et toujours le chant faux de Ihriel qui rend certains passages carrément désagréables alors qu'ils auraient pu être magnifique. Je ne comprends pas comment le groupe peut laisser passer des trucs comme ça et j'ai vraiment du mal à croire que ça soit fait exprès tellement c'est choquant... En ce qui concerne le chant masculin interprété par les deux hommes du groupe, est bien mieux qu'auparavant. Et pour ce qui est du hurlement, Ihsahn c'est franchement la classe :)
Alors certes, les norvégiens n'ajoutent pas grand chose à ce qu'ils avaient déjà réalisé avec
"Strangling From Within", mais cette seconde offrande est en tout point de vue supérieure à la précédente (excepté l'imondité qui lui sert de pochette), notamment en ce qui concerne les émotions et la cohérence. Peut-être un peu plus facile d'accès que son grand frère, il reste néanmoins un album à apprivoiser qui ne révélera tout ses charmes qu'après de nombreuses écoutes. N'écoutez pas ceux qui osent dire que la période pré-
"Lost in Reverie" de Peccatum n'est pas globalement intéressante : si vous aimez la musique à la fois complexe et touchante, cet album est pour vous.
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