Myrkur - Mausoleum
Chronique
Myrkur Mausoleum (Live)
Si tu m’as connu sous d’autres cieux (je sais, c’est pénible ce rappel permanent, mais c’est pour contextualiser mon petit, c’est comme ça quand on est adopté), tu sais que je n’étais pas un grand fan du groupe. Son BM boiteux moitié mimi, moitié chouchou (totalement Michou), taillé pour une certaine hype, m’était alors apparu comme passablement poussif. Alors tu imagines ma surprise quand mon petit doigt m’annonce un live un an après son premier album. Et même si la dame va piocher dans un EP antérieur pour étoffer le tout, ben grosso merdo, c’est M que l’on retrouve en version live, une cover de Bathory en sus. Sauf qu’il s’agit d’un faux live…
La curiosité m’a ainsi poussé à voir comment des morceaux pas terribles pouvaient bien passer l’épreuve de la scène. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’un groupe merdique, aux morceaux black merdiques, est efficace en live parce que ses titres y prennent une autre dimension (jurisprudence Watain par exemple ; je sais ce que tu vas dire au fond, là, mais je t’emmerde, c’est mon avis). Hélas, Myrkur n’est pas Watain. La crotte ne s’est pas transformée en confiserie. Et pourtant l’idée de départ pouvait avoir son charme : ce live est enregistré dans le mausolée d’Emanuel Vigeland, artiste norvégien du début du 20ème siècle. Exit le public donc. Je comprends mieux l’expérience…
Le chant éthéré qui ouvre le live, façon chœur religieux (Volvens Spadom) puis Jeg er Guden, I er Tienere, que l’on retrouvaient donc déjà sur M, ne prennent pas foncièrement une dimension autre en live que sur disque. Le tout sonne très délicat, pas black pour un sou, plus proche du mouvement ethereal d’ailleurs que du metal en général (Skøgen skulle dø encore). L’ambiance est plus au recueillement, à l’évasion de l’esprit qu’à la guerre. Pourquoi pas, après tout. Sauf que tout le monde n’a pas le talent d’un Dead Can Dance et qu’à ce petit jeu, Myrkur est tout de même un poil soporifique. Jusqu’à Byssan Lul, le quatrième titre, les guitares, la batterie et la basse – la base du rock en somme – sont évacuées. L’ensemble est assez peu dynamique, très linéaire. Den lille piges død s’enrichit cependant d’une très belle guitare sèche qui apporte de la variation. Son association avec le piano aboutit, à mon sens, au morceau le plus réussi, à celui dont la dimension émotionnelle est la plus forte. Frosne Vind et Onde Børn sont d’ailleurs taillés dans la même veine. L’apport de la guitare sèche offre une épaisseur supplémentaire aux titres, un supplément d’âme évident. Elle enrichit très nettement la structure d’autant que le son est limpide, quasi cristallin.
La reprise de Bathory, quant à elle, souffre terriblement de la comparaison avec l’originale…
Toutefois, au final, on peut s’interroger sur l’intérêt de la chose. Réécouter peu ou prou les mêmes titres dans un contexte différent, pourquoi pas. Mais lorsqu’ils sont joués presque à l’identique, quel est l’intérêt ? L’expérience menée par Skepticism (pardonne-moi d’avance de mettre Myrkur et Skepticism dans la même phrase, mais c’est juste pour l’exemple…) d’enregistrer des morceaux inédits dans les conditions du live a autrement plus de gueule. Je ne peux m’empêcher là encore d’y voir la stratégie d’un label qui capitalise sur la hype autour de ce groupe (mais pour quelle raison ?!) en sortant là un produit, certes atypique, mais pas franchement primordial (pardonne-moi de mettre dans la même phrase Primordial et… enfin tu sais).
| Raziel 14 Août 2016 - 1371 lectures |
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