Myrkur m'avait étonné et enthousiasmé l'année dernière, un peu trop peut-être. Avec son E.P éponyme, la jeune nordique frappait fort, plus par l'innovation et les idées, que par leur mise en musique, parfois un poil facile et téléphonée. Cela dit, le mélange d'Ethereal à la Cocteau Twins avec un Black Metal dans la plus pure tradition norvégienne présageait une évolution de carrière intéressante. Un an et quelques plus tard, voilà donc que Myrkur rempile avec un premier full-lenght toujours épaulé par le tout-puissant Relapse Records dans un emballage des plus classiques avec des sapins, de la brume et un logo à la con.
La première question qui nous vient en tête est : « M » serait-il l'album du melon hypertrophié ? À en juger par les pérégrinations en tout genre de la danoise expatriée à New-York, on se retrouve devant un line-up qui a plus l'air d'une Classic Team Black Metal façon Fifa que d'un produit sincère et artistique. Jugez plutôt : Garm d'Ulver à la production, Christopher Amott – guitariste masturbatoire - en guest-star et une ribambelle d'autres bonhommes tous plus ou moins sortis d'Ulver. De plus, la demoiselle s'est adjoint les services de l'andouille premier choix (Teloch, bien sûr, qui d'autre...) et de ses petits copains de l’inintéressant Nidingr... Ajoutez à la mixture un zeste de « comportement ô combien imbuvable » (regardez son Facebook où elle passe son temps à snober les fans et à poster des photos d'elle en robe de soie immaculée...) et vous comprendrez que je guettais son album au tournant, histoire de voir si elle pouvait vraiment se prendre pour un génie de la musique ou si tout ce cirque n'était qu'une démonstration d’ego sur-dimensionné.
« Skogen Skull Do » attaque l'album avec une certaine classe, il faut bien le dire. On a le droit à des gros violons qui augurent le meilleur pour la suite du disque. Ce titre passe plutôt bien, même si on sent quand même venir la grosse misère avec ces arrangements Pagan / Viking de mes deux. Et voilà qu'il apparaît... « Qui ça « il » ? » me demanderez-vous alors, chers lecteurs... Le fameux syndrome connu et identifié sous le nom générique de « Syndrome FNAC ». On a tous connu ce moment, pendant une de nos vadrouilles de jeunesse à la FNAC, lorsqu'on a écouté les deux-trois premiers morceaux d'un disque et qu'on l'a acheté suite à ces quelques mises en bouches appétissantes. Et puis après, on a écouté les dix autres pistes tranquillement assis à la maison et on a eu le sentiment d'avoir été un pigeon des grands jours. Hé bien là, on est en plein dedans.
Voilà « M », c'est à peu près ça, il tient la route pendant deux morceaux – jusqu'à « Onde Born » en vérité, où on commence à ressentir un ennui des grands jours - avant de révéler sa vraie nature : un disque plat, creux, patate et finalement insipide. On sauvera éventuellement du naufrage « Mordet » qui essaye vainement de remettre un coup de pied dans une fourmilière si léthargique qu'elle semble avoir été gazée à la kétamine. Les riffs catchys qui faisaient une grande partie du succès relatif de
« Myrkur » (mais si rappelez-vous « Ravnens Banner ») ont bien évidemment été aspirés par le vortex Teloch qui transforme en œuf pourri tout ce qu'il touche. Putain la vie de ce type doit être tellement triste pour qu'il mette tant de cœur à savater des groupes corrects. Ah si, il y a aussi « Dybt I Skoven » qui est plutôt agréable comme chanson – j'utilise le terme « chanson », car c'est vraiment une chanson, avec des couplets des refrains et une mélodie gentille tout plein – mais c'est normal qu'elle soit au dessus des autres. Pourquoi ? Parce qu'elle vient de l'EP précédent, vous comprenez, il y avait un trou dans la tracklist donc il fallait bien recycler...
Pour le reste, hé bien c'est une déferlante de riffs patauds, de voix hurlées, de voix chantées et de blasts beats mollassons. Ah si, il y a des sample de cloches aussi comme chez Archgoat et pas qu'un peu d'ailleurs, à tel point que c'est Pâques avant l'heure. Pour le reste, ce pauvre Garm qui doit se demander ce qu'il a été faire dans cette galère a essayé de donner une couleur vaguement Black Metal à cette soupe. Seulement mettre de la crème dans le bol de riz pas cuit n'en fait pas un risotto... En résulte donc une production plutôt correcte malgré le fait que le tout soit un peu ridicule avec des gros trebles trop Dark et une batterie qu'on-l-a-pas-triggé-parce-que-c'est-pas-trve. Et puis quand madame Myrkur se met à faire des vocalises sur-mixées, on se croirait alors transposés directement chez Nightwish. Parce que oui, on a passé un cap ici : exit l'Ethereal et bonjour le symphonique. Il est difficile de faire plus nouille, ridicule et putassier que son chant que sur « Skadi ». Pour vous dire, j'ai pensé à Audrey Sylvain pendant l'écoute, ce qui est une référence bien connue du zéro absolu, de la nullité totale et de la tête-à-claque incontestable. Oui, on en est à ce point là...
Donc voilà, ce calvaire – heureusement assez court – se termine sur une magnifique chansonnette au piano qui ressemble à un genre de Joe Hisashi sans le talent. Et à la fin, on est très colère. On a envie de lui gueuler dessus : « Arrête de faire des photos et mets de l'émotion putain ! ». Que dire de plus ? Ce n'est pas si grave, il y a des tas de choses intéressantes, allez-donc écouter autre chose et ne perdez pas votre temps, ni votre argent dans cette esbroufe.
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