Finsterforst - #YØLØ
Chronique
Finsterforst #YØLØ (EP)
En cette nuit à peine éclairée par une lune blafarde, le grand conseil de Thrashocore s'est réuni à l'abri des regards dans une obscure crypte. Mitch, maître des promos, prend ainsi la parole le premier.
Mitch : « Chères consœurs, chers confrères, l'heure est grave. L'invasion autrichienne ne cesse de progresser, et j'ai entre les mains leur dernière arme de destruction massive. Rien que d'en parler… je suis à deux doigts de… de m'évanouir, et… ».
Submergé par l'émotion et ne pouvant se livrer à de telles révélations, le président de l'assemblée tomba dans une profonde inconscience. Dysthymie, téméraire chroniqueuse et correctrice, prit alors l'intérim afin de parler du mystérieux contenu.
Dysthymie : « Hum… pour commencer, je vous propose à tous une minute de silence à la mémoire de notre brave responsable des étrons. Bien. La séance reprend. Napalm Records nous envoie le nouvel EP de Finsterforst, combo allemand qui jusqu'ici officiait dans un black pagan inspiré de Moonsorrow. Seulement, un revirement drastique semble à prévoir : une pochette hors-concours dans la catégorie « artwork le plus laid de 2016 », une cover de Miley Cyrus pour s'enfoncer dans le bon goût et surtout, ce nom se voulant décalé : #YØLØ. Rien que de vous en parler, j'en ai la gorge nouée… ».
Keyser : « On est vraiment obligé de parler de cette bouse? On manque de thrash sur ce webzine et vous voulez nous infliger ça? Mais allez vous acheter une dignité! D'ailleurs j'ai une réclamation, je… »
Le forcené muselé, la séance reprend dans un climat anxiogène palpable.
Dysthymie : « Où en étais-je… ah oui! Finsterforst. Il nous faudrait donc un volontaire pour couvrir cette sortie, qui se dévoue? »
L'assemblée se regarde avec frayeur, chacun espérant ne pas être la victime de ce terrible châtiment. La rumeur voudrait même que KPM préféra glisser discrètement du cyanure dans sa boisson, choisissant le sacrifice plutôt que le supplice.
Sakrifiss : « Ouais… vu que j'ai fait les précédents, j'imagine que ça va tomber sur moi. Mais je refuse de porter ce fardeau! Et je préviens que toute pression sera dénoncée au travers d'une vidéo. On ne me la fait pas. »
Raziel : « Si vous me filez cet étron, je dégage illico! J'ai pas été engagé pour ça moi! Webzine de merde. »
Ikea : « On a qu'à le filer à Neurocatharsis. »
Neurocatharsis : « MAIS POURQUOI MOI?! »
Alors que l'équipe se déchire et que les conflits font rage dans l'assemblée, AtomicSchnitzel arrive (comme d'habitude) en retard, trébuchant sur le sac à dos de Rapha3l, bousculant Dead qui fit mine de s'évanouir, afin d'éviter ladite corvée.
Ikea : « Mais c'est bien sûr! Depuis le départ de FleshOvSatan, il n'y a qu'un seul chroniqueur capable d'endurer de telles compositions sans avoir envie de se percer les tympans avec un cure-dent. ATOMICSCHNITZEL, BRAVO, TU ES NOTRE SAUVEUR!!! »
AtomicSchnitzel : « Merci c'est gentil, mais de quoi parles-tu et PAS LA PEINE DE PARLER AUSSI FORT JE SUIS EN FACE DE TOI!!! ».
Dysthymie : « Ah, te voilà. Nous allons donc te faire un petit récapitulatif : Finsterforst, #YØLØ, des covers à la pelle allant de groupes allemands m'étant inconnus à Michael Jackson ainsi que quelques nouvelles compositions. Tu as des promos en retard, un live-report à terminer, mais j'ai décidé comme punition de te coller en plus cette chronique. Parce que j'en ai envie. Et puis parce que c'est drôle de te voir souffrir, et que de toute façon t'as déjà du écouter l'EP. »
Chris : « C'est pas un peu dur comme punition ça? »
Ikea : « C'est dur mais JUSTE. »
A la surprise générale, AtomicSchnitzel fit une déclaration qui provoqua l'admiration de ses pairs.
AtomicSchnitzel : « Ah oui, je me le suis coltiné pour m'amuser, il y a quelques jours... »
Niktareum : « Y a que lui pour faire des choses pareilles. »
AtomicSchnitzel : « HUM HUM. Bref. Visiblement, Finsterforst a voulu s'amuser, et ça transparaît clairement au travers de cet EP. Ne serait-ce que par le choix des covers, qui risquent de faire grincer des dents plus d'un fan du groupe. Malheureusement, celles-ci sont mauvaises. « Wrecking Ball » à la sauce metal ne prend pas du tout, et ce en dépit des efforts du sextette de s'approprier le titre. Le refrain est insupportable, le chant clair vraiment trop niais et toutes les idées ne sont pas forcément à mettre en musique. Quant à celle de Michael Jackson, le chanteur doit clairement se retourner dans sa tombe en entendant un massacre pareil. C'est bien mignon de vouloir reprendre une piste culte à la sauce dubstep metal, mais dans le cas présent, tout est mauvais. La performance agaçante d'Oliver, le manque de prise de risques, l'aspect épico-foire-à-la-saucisse qui donne envie de leur coller 666 paires de baffes pour avoir osé gerber sur « Beat It » de cette façon… et je n'aime même pas Michael Jackson à la base, mais là je compatis sincèrement pour lui. »
Dysthymie : « La vraie faute de goût, ici, c'est de ne pas aimer Michael Jackson. »
AtomicSchnitzel : « Oui d'accord merci. Pour en revenir à YOLOforst, les reprises dans la langue de Goethe ne présentent pas beaucoup plus d'intérêt. Mention toute particulière à « Der Durch die Scheibeboxxxer » qui atteint des summums de nullité, avec un chant pseudo-rappé et des « ja » en fond qui te donnent envie de te jeter au fond d'un gouffre. Ou d'y jeter le CD, autant faire une action d'utilité publique tant qu'on y est. »
Jean-Clint : « Ça donne envie tout ça. Et les titres originaux? ».
AtomicSchnitzel : « Bof, rien de bien palpitant. C'est du metal « youpi on va à la fête de la bière » avec un accordéon pour couronner le tout. Les titres ne sont pas nuls (quoique si, en fait...), mais ils ne présentent pas des masses d'intérêt. Moi qui ai horreur du folk metal et tout ce qui s'en rapproche, on tombe à pieds joints dans tous les clichés du genre, sans aucune volonté de sortir des carcans en dépit de l'étiquette « humour » revendiquée par les Allemands. Y a deux-trois riffs qui tirent parfois un peu vers le black, et le début de « Auf die Zwölf » est même correct, mais on retourne à chaque fois dans les mêmes travers qui rendent l'EP gavant. Globalement les pistes se veulent courtes mais ont du mal à accrocher, tant elles partent dans tous les sens et accumulent les stéréotypes. Il suffit d'écouter l'opener « Bottle Gods » pour s'en convaincre. Un grand bravo à l'interlude « Flasche Leer » qui enfonce le clou du Jean-René va à la campagne. Pour faire simple, le kit promo annonce : « Vous allez adorer ou détester cet EP, et rien d'autre ». Et ça me paraît vrai. Pourtant, je trouve ce #YØLØ tellement mauvais que son écoute en devient distrayante. »
Sagamore : « C'est pourtant bien vrai. A l'écoute de ce « Hangover », j'ai presque envie de danser. Je sens d'ailleurs que mon corps se met à valser, et je… je… ARGH AIDEZ-MOI!!! ».
La panique générale s'installa dans le QG de Thrashocore. Sagamore fut abattu pour éliminer tout risque de contagion, mais il était déjà trop tard. De l'extérieur résonnaient cris de douleur et d'angoisse, sur fond de folk metal allemand. La nouvelle arme de Napalm Records était au point. Elle n'avait plus qu'à frapper à nouveau. Le soir suivant, à la pleine lune, dans le QG du webzine Metalorgie…
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