7th Abyss - Unvoiced
Chronique
7th Abyss Unvoiced
Nous arrivant de chez nos voisins d’Allemagne le jeune quintet de 7TH ABYSS ne prétend pas réinventer la roue et n’a d’ailleurs pas cet objectif ni cette ambition, celui-ci n’a pour but que de nous proposer du gros son moderne aux larges influences mélodiques de Scandinavie. En effet on navigue ici entre le IN FLAMES des débuts, SOILWORK, DARK TRANQUILLITY et même ARCH ENEMY, le tout avec un soupçon de Deathcore bien puissant et bourrin ... et ce premier opus des teutons regorge de ces grands noms de la première à la dernière seconde, ce qui est à la fois positif et négatif.
Car avec sa production moderne et actuelle les compos des gars ne souffrent d’aucune faiblesse à ce niveau-là, surtout qu’elle évite le piège de tomber dans le synthétique, et permet de voir qu’ils maîtrisent parfaitement leurs instruments tout en se rendant compte qu’ils ont déjà un bagage intéressant au niveau de l’écriture et de la construction de leurs morceaux qui offrent une grande variété technique et d’idées. On s’en aperçoit dès la fin de l’intro avec « Lost Eternity » qui démarre à fond la caisse mais se fait plus remuant et lourd sur les couplets, cependant l’ensemble varie les tempos de manière équilibrée et l’on y trouve du coup des passages de guitare plus doux, et une alternance judicieuse des voix qui passent sans souci du growl pur et dur au chant clair. Les débuts sont donc agréables et réussis et dans l’ensemble la suite ne décevra que rarement, à l’instar de « Don’t Take Blowjobs From The Prime Time Whore » se trouve être très facile d’accès et à digérer (contrairement à son titre à rallonge) en offrant tout l’éventail référent à leur genre pratiqué, tout comme pour les très bons « Despaired » (qui fait le grand écart entre parties plus brutales et plus posées), « Not.That.Day » et « Schwester Rabiata » où les différentes structures et variations se mêlent ensemble de manière simple et efficace, permettant de passer un bon moment sans surprises mais sans difficulté d’accroche.
Cependant on s’aperçoit aussi que dès que les mecs jouent moins sur les mélanges et les variations, l’ensemble devient plus monotone assez rapidement, comme sur « Unvoiced » où priorité est donnée à la vitesse et à la radicalité car la mélodie est quasiment absente ici, mais malheureusement l’ensemble se révèle vite assez plat et moyen, tout comme sur la plage suivante « Nightmare At The Fields » qui là au contraire laisse la brutalité au vestiaire pour donner plus de place à la douceur et la tristesse. Celle-ci se concrétise par une grande importance donnée au chant clair et posé, mais qui s’avère finalement pas toujours très juste et qui n’est pas mis en valeur par une musique qui a tendance à tomber un peu dans le sirupeux. D’ailleurs en ce qui concerne le chanteur, autant quand il éructe il est impeccable mais quand il veut adoucir son propos il a parfois tendance à un peu trop forcer et à manquer de justesse, comme par exemple sur « Point of View » alors que musicalement l’ensemble est excellent.
Malgré ses imperfections et erreurs de jeunesse l’ensemble est plus que correct pour une première livraison et nous montre une formation prometteuse et au potentiel intéressant. Cependant il faudra veiller à aller plus à l’essentiel à l’avenir et à penser simplifier ses morceaux afin d’éviter de les rallonger inutilement (comme c’est le cas pour « Memories Of Lies », dont la durée excessive plombe un ensemble pourtant agréable), car la bande a les atouts et les capacités pour composer des futurs titres encore meilleurs, à eux de continuer à grandir et de prendre de l’expérience pour nous offrir un répertoire plus homogène dans les années à venir.
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