Oozing Wound - Whatever Forever

Messieurs de Oozing Wound, vous me faites bien chier. Au point de vous avoir concocté sur le sujet une présentation scolaire en huit parties ainsi qu'une conclusion (le powerpoint a même été envisagé mais, pour reprendre ceux qui en font à tire-larigot, je suis un peu « charrette » en ce moment) intitulée « Pourquoi vous me faites bien chier ». Vous êtes prêts ? Voici :

- Vous me faites bien chier car vous avez tout compris. Vos pochettes sont cools, vos interviews sont cools, de même que vos clips. Vous êtes cools. Et pourtant, pas assez pour lâcher totalement la bride sur Whatever Forever (quel nom cool !) comme vous saviez le faire sur Retrash et encore de temps en temps sur Earth Suck. Pas cool, ça.

- Vous me faites bien chier car votre mélange de thrash metal, noise rock ou encore hardcore (voire industriel comme sur la fin de « Diver ») laisse à penser que votre image de cons qui osent tout vous va à ravir... mais que vous faites se demander si être stupide n'oblige tout de même pas à réussir de temps à autre, ce qui arrive trop rarement ici.

- Vous me faites bien chier car vous laissez entrevoir dans certains flashs délicieux une réalité alternative où le Metallica de Kill 'Em All, le Slayer de Seasons in the Abyss, Vektor, Lightning Bolt, High on Fire et même le Kylesa période pouilleuse (« Tachycardia ») sont le même groupe... et qu'il est bizarrement pas assez monstrueux, pas assez transcendé, pas assez glauque, pas assez « tout ».

- Vous me faites bien chier car votre son est puissant mais pas assez abrasif. Bande de frimeurs.

- Vous me faites bien chier car, dans votre brassage des styles, vous ne faites pas penser à Bolt Thrower. Alors qu'il faut TOUJOURS faire penser à Bolt Thrower, même quand on ne le fait pas exprès.

- Vous me faites bien chier car vous avez un des vocalistes les plus hargneux, ulcérés et simplement dégueulasses que j'ai pu entendre. Et qu'il est un peu le seul élément à briller tout le long de Whatever Forever.

- Vous me faites bien chier car vous me laissez penser que la formation ayant composé ce putain de chef d’œuvre incendiaire qu'est « Welcome to the Spaceship, Motherfucker » n'existe plus.

- Mais surtout, vous me faites bien chier car Whatever Forever n'est même pas un ratage complet, qu'il oblige à relever les bons points – il y en a clairement, à commencer par une triplette « Mercury in Retrograde Virus » / « Weather Tamer » / « Everything Sucks, and My Life Is a Lie » pas loin de la transe noise – et les mauvais, laissant le cul entre deux chaises car vous l'avez trop serré. Et ça, ça me fait vraiment bien chier quand j'espère un disque créé par des thrasheurs visiblement fans de Beavis et Butt-head, et cependant assez intelligents pour savoir qu'il ne s'agit pas de péter plus haut que son cul en jouant les touches-à-tout mais bien de « tout péter ». Ce que vous pouvez faire : encore une fois, Retrash l'a bien montré.

En résumé, vous me faites bien chier. J'attendais de Whatever Forever une occasion de lâcher la pression (au minimum) et je me suis retrouvé avec un cas d'album trop ambitieux, capitalisant sur le lent comme sur le rapide, l'ambiancé comme le violent, le jouissif comme le réfléchi, et me laissant en bout de course un peu ennuyé. Sûr, vous aimez vous la couler douce et faire n'importe quoi. Cependant, il serait peut-être temps, après deux longues-durées mi-figue mi-raisin, de sortir de votre canapé. Feignasses.

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