Slaamaskin - 2016
Chronique
Slaamaskin 2016 (EP)
Il me faut environ vingt minutes pour marcher de chez moi jusqu'à mon boulot. Depuis la semaine dernière, j'ambiance ce trajet quotidien avec 2016, le premier EP de SLAAMASKIN.
Le matin, j'aime bien écouter des compos rentre dedans et facile d'accès. Je n'ai pas envie de me faire des nœuds au cerveau avec des musiques intelligentes. J'ai besoin d'un bon dépoussiérage, histoire de chasser les relents de sommeil et d'une dose d'agressivité pour me donner la patate. C'est comme faire un footing puis boire un café, c'est mon rituel du matin pour aborder la journée de boulot bon pied, bon œil.
Comme un fait exprès, 2016 dure pile poil 20 minutes. Je lance "Fantom" en fermant la porte de la maison, je pose mon cul devant mon bureau sur les ultimes notes de "Grovdyr". Cinq titres de 4 minutes chacun, cinq bonnes grosse baffes bien grasses où un fonds de tarte lourd et gras est rehaussé par un chant rentre dedans avec une insolence un rien Punk.
Quintet de quadras originaires de Bergen, SLAAMASKIN annonce clairement la couleur dans sa présentation : "Slaamaskin is 5 gentlemen in their Best Age which have gone back to pure joy of riffing. Chemically free of soloing, Slaamaskin delivers "balls out" in the focalpoint between rock 'n roll and old-school heavy metal. All lyrcs are ofcource in a Norwegian dialect."
Musique collégiale, pas de solo, un joyeux mélange de genres et un chant en norvégien, tels sont les composants de cette musique attachante.
Loin d'être un handicap, le chant en norvégien apporte aux constructions des sonorités gutturales, des rimes atypiques et un climat "barbare". Cela sent bon l'hymne viking entonné à pleins poumons par un équipage de fiers marins pour se donner du courage tout en ramant comme des forcenés sur une mer démontée, le visage rougi par le vent glacial et les mains engourdies par le froid coupant. Pour ne rien gâcher, le vocaliste du gang n'a pas les deux pieds dans le même sabot et parvient à donner à chaque morceau une couleur spécifique en jouant sur les intonations et les variations. De la spectaculaire ouverture de "Fantom" sur laquelle le titre est étiré pendant dix secondes (chrono en main) à la belle outro de "Slamsuger" en passant par l'espèce de grognement guttural sur "Grodvyr" ou, par opposition, les refrains presque mélodiques de "Autovern" et "Trell", il y a du level derrière le micro. Le reste du gang n'est pas en reste, les parties de chant étant proprement doublées par le mur de son des gratteux et une batterie tantôt lourde et groovy, tantôt lumineuse et enlevée.
Entre l'énergie brutale, leurs compos efficaces sans être trop évidentes, le chant en norvégien et la patate d'enfer, ce premier essai de SLAAMASKIN n'est pas sans évoquer les débuts de leurs compatriotes KVELERTAK. Cependant, la musique de SLAAMASKIN est beaucoup plus optimiste et fun que celle du sextet de Stavanger. Si vous aimez quand c'est brutal, direct et rentre-dedans, comme une pinte de bière brune servie dans une choppe taillée dans un crâne, essayez-donc SLAAMASKIN.
| rivax 20 Mai 2017 - 640 lectures |
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