Pas loin de quatre années auront été nécessaires aux Finlandais de Lantern pour donner naissance au successeur du très bon
Below, premier album du duo paru en 2013 sur Dark Descent Records. Quatre longues années durant lesquelles le groupe se sera montré relativement discret, s’affichant en public à l’occasion de quelques rares concerts. Ainsi, à l’exception d’une démo trois titres particulièrement confidentielle sortie l’année dernière dans le cadre du festival North Karelian Black Winds III, Lantern n’avait plus donné signe de vie. Ce deuxième album arrive aujourd’hui à point nommé et vient rappeler, si ce n’est confirmer, tout le bien que l’on pensait déjà d’eux. Et même peut-être un peu plus encore…
Comme souvent, mon premier contact avec un album se fait généralement à travers son artwork. Si le travail réalisé par l’illustrateur néo-zélandais Alexander L. Brown sur
Below était déjà particulièrement plaisant, il faut bien reconnaitre que ce n’est rien comparé à celui du Polonais Zbigniew Bielak (Watain, Ghost, ZOM, Demonomancy…). Le niveau de détails est ici tellement hallucinant qu’on en vient à se retrouver complètement submergé. Un fourmillement de traits, de recoins, de créatures et autres petites subtilités qui font de l’artwork de
II : Morphosis une œuvre extrêmement riche et captivante qui donne envie de se plonger corps et âme dans l’écoute de ces neuf "nouvelles" compositions. Pourquoi des guillemets ? Et bien parce qu’à vrai dire tous ces morceaux ne sont pas vraiment nouveaux. On retrouve en effet deux titres ("Transmigration" et "Virgin Damnation") figurant initialement sur la première démo des Finlandais sortie en 2008 et intitulée
Virgin Taste Of Damnation. Dans un souci de cohérence, ces titres ont été bien entendu réenregistrés et surtout retravaillés pour l’occasion.
Suite logique de l’excellent
Below,
II : Morphosis ne se montre pas particulièrement différent de son prédécesseur. Pourtant, après plusieurs écoutes il ne fait aucun doute qu’il lui est globalement supérieur. En choisissant en effet de mettre l’emphase sur les riffs, le duo finlandais (cette fois-ci aidé en studio par trois personnes extérieures à l’entité) va rendre ce deuxième album plus immédiat mais aussi un poil plus marquant. Ce n’est pas que
Below soit un disque que l’on oublie mais étant davantage tourné sur les atmosphères, il se montre dans l’ensemble plus tortueux et donc moins facile d’accès. D’ailleurs Cruciatus ne s’en cache pas dans les récentes interviews abordant la composition et l’enregistrement de ce nouvel album. N’ayant pas eu lors de l’enregistrement à s’occuper de la basse et de la batterie, celui-ci a pu concentrer son travail sur son instrument de prédilection, la guitare. Et cela s’entend à l’écoute de ces quarante et une minutes tout en riffs (qu’ils soient tordus, cryptiques, mélodiques ou envoutants), en leads et en solos. A ce titre, l’instrumental "Necrotic Epiphanies" en est presque la preuve la plus flagrante. Dénué de chant, le travail sur les guitares n’en est que plus parlant. Simple comme pour mieux viser une certaine efficacité, ce dit travail n’en demeure pas moins d’une richesse débordante, jouant aussi bien sur la dynamique (que ce soit lors de ces très nettes accélérations (présentes ici en plus grand nombre) ou bien lors de ces passages plus tortueux ou occultes) que sur l’atmosphère parfois épique souvent menaçante. Le résultat, sans être fondamentalement différent de son prédécesseur, se veut finalement plus organique, plus vivant.
L’autre atout de
II : Morphosis réside une fois de plus dans la voix atypique de Necrophilos. Une manière de chanter qui n’appartient qu’à lui et qui donne au Death Metal de Lantern cette identité si marquée. Un timbre rugueux et particulièrement intelligible qui ferait presque oublier cet exercice de growl auquel s’adonne le Finlandais tout au long de l’album. D’autre part, ce chant finalement très cadencé (comme sur la toute dernière partie de "Transmigration") donne un certain rythme supplémentaire à la musique de Lantern. Véritable instrument à part entière, cette voix si particulière apporte définitivement un plus à l’ensemble même si je comprends très bien que certains puissent la trouver pataude.
Si quatre années séparent les deux albums de Lantern, on ne peut pourtant pas dire qu’il y ait de grandes différences entre les deux. En effet, le duo finlandais nous offre simplement une vision aujourd’hui plus aboutie qui, à mon sens, fait de
II : Morphosis un album plus efficace, plus entraînant, plus immersif, plus addictif... Bref, tout simplement meilleur. Une évolution tout en douceur mais largement appréciée et qui risque de porter davantage de lumière sur cette entité finlandaise qui le mérite. Après tout, le groupe s’appelle quand même Lantern alors ce n’est qu’un juste retour des choses vous ne trouvez pas ?
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