La sortie au cinéma de Pop Redemption, comédie Française dont le sujet s’inspire de l’univers du Metal, me laisse quelque peu perplexe. Je redoute l’utilisation massive de clichés aussi ridicules qu’infondés que l’on a coutume de voir à la télévision dès que le Metal est abordé au cinéma ou à la télévision. Pourtant, s’il y a bien une chose que la scène Metal continue de nous apporter aujourd’hui, ce sont bien ces nombreux patronymes toujours aussi ridicules. Et justement, aussi sérieuse soit la musique des Finlandais, force est de constater que le nom de Lantern n’invite pas forcément à la découverte et prête même à sourire. Heureusement que ce premier album se voit édité par Dark Descent afin d’en appuyer la crédibilité.
Cependant, il faut reconnaître à Lantern que malgré un patronyme à coucher dehors, le groupe possède de quoi convaincre et n’a surtout pas attendu
Below et Dark Descent pour nous le prouver. Déjà à l’époque de l’excellent EP
Subterranean Effulgence paru en 2011 sur Internecion, l’impression d’être face à un groupe aux épaules solides semblait évidente. Une impression que le duo s’empresse aujourd’hui de confirmer avec un premier album dont l’artwork a été confié au talentueux Alex Brown (Witchrist, Mitochondrion, Heresiarch…).
Au programme de
Below ce sont donc sept nouveaux titres dont un instrumental que nous offrent pour l’occasion Necrophilos et Cruciatus. Le duo, bien que pouvant sembler limité en terme d’exécution, ne donne jamais l’impression d’être à la ramasse. Et si son Death Metal puise peut-être l’essentiel de son inspiration dans l’école Scandinave des années 80/90 il faut néanmoins lui reconnaître une personnalité malgré tout bien affirmée. Ainsi Lantern réussi le pari de s’extirper du reste de la masse grâce à une musique qui pourtant ne semble pas briller par son originalité. Pas de doute, il s’agit bien d’un album de Death Metal old school (growl bardé de réverb’, riffs tronçonneuses, un peu de rythmiques d-beat, ambiance evil…) auquel vient s’ajouter une aura mystique et brumeuse qui pour ma part n’est pas sans me rappeler le travail des excellents Venenum déjà chroniqués en ces pages. Un Death Metal obscure plus souvent axé sur du mid tempo fumant et opaque que vers du blast des familles. Un parti pris qui en laissera sûrement quelques uns sur le bas côté mais qui à cependant l’intérêt d’offrir un travail extrêmement convaincant en matière d’ambiances. Ainsi
Below semble imprégner d’une aura menaçante et presque ritualistique (merci la réverb sur le growl de Necrophilos). On imagine ainsi très bien à l’écoute de ce premier album être plongé dans une pièce voutée et humide baignée par une épaisse fumée blanche dont les seules sources de lumière proviendraient sans grande surprise de quelques bougies reposant sur des cranes humains disposés ici et là. Moi aussi je me nourris de quelques clichés mais c’est pourtant bien là que nous emmènent les sept titres de ce premier album. Des titres intelligemment construits qui semblent évoluer constamment au fil du temps et qui par conséquent jamais ne lassent (par exemple, le duo n’hésite pas à changer de rythme de façon inattendu). Evidemment la durée s’en ressent puisqu’en dehors du title track qui est un instrumental d’1:42, on oscille plutôt entre 4:24 et 9:28. De quoi développer ces atmosphères déjà évoquées.
Enfin on saura apprécier à sa juste valeur cette production crue et naturelle qui n’en fait pas trop et permet à la musique de Lantern de briller sans excès ni faiblesse. Un choix évident afin de rassembler les amateurs de vieilleries sous la même bannière.
Sans mettre en branle le petit monde du Death Metal, Lantern propose ici sa vision d’un genre peu enclin au changement. Pourtant les Finlandais réussissent ici à tirer leur épingle du jeu grâce à une musique ne sacrifiant ni à l’efficacité brute ni à l’ambiance de fond. Tout n’est pas parfait et peut-être certains riffs manquent encore clairement de mordant mais dans l’ensemble on tient là quand même l’une des meilleurs sorties 2013 en la matière. Ca serait bien de ne pas passer à côté.
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