Bon, tout le monde en conviendra, 2020 est une année quelque peu merdique. Et le pire dans cette histoire c’est que nous ne sommes encore qu’au mois d’août… Heureusement, dans ce contexte fait d’angoisses, de désillusions et autres frustrations en tout genre, on peut encore compter sur quelques sorties particulièrement réjouissantes pour tenter de nous faire oublier, au moins pour un instant, ces moments étranges que nous traversons actuellement.
Parmi toutes les sorties annoncées pour 2020, le troisième album des Finlandais de Lantern figurait en très bonne position sur ma liste d’attentes. Après un
Below et un
II: Morphosis dont la qualité allait effectivement crescendo, il était évident que le groupe serait particulièrement attendu parmi les amateurs de la formation de Kuopio. Faisant suite à un EP deux titres sorti l’année dernière et passé malheureusement ici sous silence,
Dimensions renoue dans un premier temps avec ces teintes toujours aussi monochromes. Un artwork que l’on doit cette fois-ci à leur compatriote Timo Kokko. Toutefois, c’est bien là la seule chose qui change puisque outre le line-up qui n’a pas bougé d’un poil, on note que se sont une fois de plus les garçons de Lantern qui se sont chargés de la production alors que pour la quatrième fois consécutives, ces derniers ont fait appel aux talents de l’inévitable Dan Lowndes (Cruciamentum) pour les phases de mixage et de mastering.
Dans cette situation, personne ne sera surpris d’apprendre que Lantern poursuit ici son chemin tel qu’il l’a toujours tracé et cela sans jamais véritablement changer de direction. Si on saluera ainsi une certaine droiture dans l’exercice de ses fonctions, on peut légitimement faire remarquer que ceux qui n’accrochaient déjà pas à la formule proposée par les Finlandais ne risquent probablement pas de changer d’avis ici. Mais à vrai dire tant pis pour eux puisqu’à l’image de son prédécesseur qui montrait des signes d’évolutions plutôt évidents,
Dimensions brille là encore par le travail de compositions de sa principale tête pensante, monsieur Cruciatus. En laissant ainsi entrer dans le groupe deux autres membres depuis la composition et l’enregistrement de
II: Morphosis, le bonhomme a pu se recentrer sur son rôle de guitariste/compositeur sans avoir en parallèle à imaginer, jouer et enregistrer les parties de basse et de batterie. Aussi, dans un esprit typiquement finlandais, c’est à dire sombre et pesant, Cruciatus propose un riffing plutôt riche et nuancé (riffing qui s’est d’ailleurs largement affiné au gré des sorties les plus récentes) grâce notamment à un travail par couches. Lors des passages les plus soutenus sur lesquels les riffs se font alors relativement simples, il n’est pas rare de voir se superposer quelques leads sinistres capables d’apporter plus de profondeur et de substance à ces séquences. Des leads qui en dehors de ces accélérations sont également largement utilisés par Cruciatus pour nourrir ces ambiances délétères. De la même manière, les passages les moins tendus et plus atmosphériques révèlent bien souvent des enchevêtrements de riffs plus alambiqués et tortueux. Ce travail sur les guitares s’accompagne de changements de rythmes nombreux et parfois soudains qui participent là encore à cette dynamique d’ensemble qui assurément est l’un des atouts du Death Metal de Lantern.
Alors non, c’est vrai, le groupe finlandais n’est pas le plus brutal qui soit, ni même le plus rapide, le plus technique ou le plus original. Pourtant il possède, et cela depuis le début de sa carrière, un son et une approche qui n’appartiennent qu’à lui. Car au-delà du riffing de Cruciatus abordé un peu plus haut, Necrophilos a su également à sa manière apporter quelque chose de personnel au Death Metal de Lantern. Sa voix grave bien plus déclamée que growlée donne une certaine prestance à la musique des Finlandais qu’on ne trouve nul part ailleurs. On peut lui trouver un côté pataud mais personnellement j’y entend quelque chose de plus solennelle qui tend à rendre chaque moment plus grand et puissant. En tout cas une chose est sûre, celle-ci participe à la construction d’une personnalité particulièrement affirmée qui au moment de faire les comptes permet à Lantern de faire la différence.
Dans la continuité du très bon
II: Morphosis,
Dimensions ne paraît pas bien différent de son prédécesseur, le groupe ayant désormais trouvé son rythme, sa formule ayant atteint ici sa pleine maturité. On va en effet y retrouver tout ce qui faisait déjà le sel des deux premiers albums du groupe avec désormais ces petites choses en plus que les Finlandais ont su apporter dès 2017 sur leur deuxième album. Les amateurs de Lantern seront donc une fois de plus sous le charme de ce Death Metal tout en nuances et riche d’un véritable travail mélodique. Les autres continueront de passer leur chemin pour les mêmes raisons qu’auparavant. En tout cas une chose est certaine, si vous chercher un groupe de caractère, doté d’une forte personnalité, capable de ne ressembler à aucun autre tout en évoluant dans un registre pourtant extrêmement balisé et fidèle aux origines du genre, alors Lantern mérite toute votre attention.
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