Tomb Mold - Primordial Malignity
Chronique
Tomb Mold Primordial Malignity
Repéré par le label suédois Blood Harvest, Tomb Mold est un jeune duo canadien originaire de Toronto. Formé il y a vraisemblablement peu de temps, le groupe compte tout de même à son actif une série de démos (trois au total dont les deux premières viennent d’être compilées en CD, toujours par Blood Harvest) ainsi qu’un premier album paru en début d’année. Intitulé Primordial Malignity, celui-ci a été illustré par le jeune Yuri Kahan ("Here I am. Rock you like a hurricane...") qui, si j’ai un peu de pif, doit être le fiston de Daryl Kahan de Funebrarum (groupe qu’il a justement rejoint courant 2015). En ce qui me concerne, j’apprécie beaucoup ce genre d’artwork brouillon, dessiné à main levée, où tout semble dégouliner et qui finalement donne une idée assez précise de la musique que l’on va trouver une fois le disque inséré et la touche "play" enfoncée.
Alors de quoi s’agit-il ? Et bien de Death Metal pardi ! Du Death Metal dans une version évidemment "à l’ancienne" qui va puiser son inspiration essentiellement en Finlande mais aussi un peu en Suède. De cette dernière, Tomb Mold va emprunter ce son rugueux pour un rendu nerveux et abrasif. De la première, à peu près tout le reste c’est-à-dire les sombres mélodies, le groove et surtout cet aspect monolithique que rien ne vient faire ciller.
Affichant un petit peu moins de trente-deux minutes au compteur, Primordial Malignity laisse donc de côté le superflu pour se concentrer uniquement sur l’essentiel. Passé ainsi une courte introduction en mode "2001 l’Odyssée de l’Espace", Tomb Mold va attaquer l’auditeur de plein fouet avec un Death Metal gras et dégoulinant au groove absolument imparable. Comment résister face à ces riffs infernaux qui, tout en se tortillant dans tous les sens, chercher à pénétrer vos oreilles ? Impossible... Si la messe est dite dès les premières quatre minutes, qu’en est-il de la suite ? Et bien le constat reste identique : Tomb Mold ne faiblit pas et poursuit ainsi son assaut sans jamais vasciller. Bien entendu, le duo lève le pied de temps à autre histoire de varier les plaisirs et nous permettre de respirer un peu ("Merciless Watcher", "Vernal Grace" ainsi que quelques séquences ici et là), mais c’est bien à coup de tchouka-tchouka et autres passages menés tambour blastant que les Canadiens conduisent leur charge offensive.
Malgré les qualités évoquées ci-dessus, certains pourraient sûrement trouver à dire que le groupe ne semble rien proposer qui n’ait pas déjà été fait auparavant. Comme dirait Perceval : "c’est pas faux". Sauf que si cela ne saute pas forcément aux oreilles lors des premières écoutes, Tomb Mold réussit à tirer son épingle du jeu grâce dans un premier temps à une production moderne qui reprend à son compte les codes d’une autre époque. Growl légèrement en retrait et suintant de réverb’, guitares nerveuses et abrasives, batterie sans aucun artifice et une basse Punk ultra saturée qui va venir apporter ce qu’il faut de rondeur et de crasse à l’ensemble. Si le résultat peut sembler rudimentaire, force est d’admettre que cela colle parfaitement avec le style pratiqué ici par les deux canadiens. L’autre point d’attention concerne la qualité du riffing et une certaine ressemblance avec un groupe finlandais bien connu répondant au doux nom de Demilich. Ce n’est pas toujours hyper flagrant mais quand ça l’est ("Intro - They Grow Inside" à 1:31, "Primordial Malignity" à 0:56), quel putain de panard ! Le reste du temps, si les accointances avec Demilich sont effectivement moins évidentes, il n’empêche que le travail effectué par Derrick Vella (guitare/basse) contribue à donner au Death Metal de Tomb Mold une certaine personnalité. Certes, le groupe n’a rien inventé mais j’y trouve tout de même une certaine audace qui donne à ce premier album une saveur toute particulière.
L’une des bonnes surprises de cette année 2017 est donc bien la sortie de ce premier album qui effectivement ne bouleversera pas le petit monde du Death Metal mais saura satisfaire les amateurs de riffs tarabiscotés et de groove typiquement finlandais. Quelque part entre Krypt (le growl) et Demilich (ces riffs !) dans une version plus sale et bas du front, le duo canadien de Tomb Mold fait ici une entrée remarquée à laquelle je vous conseille vivement de vous intéresser si les quelques références et autres atouts révélés ont su réveiller votre curiosité.
| AxGxB 12 Octobre 2017 - 2591 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo